mercredi 31 décembre 2014

Un château d'eau à Virton Saint Mard.




La gare de Virton Saint Mard, au temps de la vapeur, disposait d'au moins quatre grues à eau.
La présence d'un château d'eau était donc indispensable afin d'assurer l'alimentation de ces
équipements.


Virton St Mard. T. 25 devant une des grues hydrauliques.© Photo Jacques Quoitin.


Etant donné qu'à Virton, ce dernier se trouve déjà dans une situation élevée, installé sur le talus
qui surplombe la sortie de la gare , du côté est,  il n'est pas nécessaire que  le réservoir destiné à
contenir l'eau soit surélevé par l'adjonction d'une colonne de maçonnerie qui, en ce qui concerne
les autres châteaux d'eau est indispensable pour obtenir la pression d'eau voulue.                                                                                    

Virton St Mard. 1984. Autorail 4301 en provenance d'Athus. © Photo Jacques Quoitin.


Le château d'eau de Virton est donc une sorte de "cul-de-jatte" comparé à ses semblables....
J'en avais pris les mesures avant sa démolition, il y a déjà quelques années, et je ne me résolvais
pas à entamer sa construction lorsque j' ai découvert que Paul Bellon (PB messing modelbouw)
en mettait un à son catalogue avec la référence # 89026.
Quelle aubaine : mon premier kit ! Bien entendu , seule la partie supérieure m'intéressait ;
je conserverais les éléments de la tour dans mes réserves à d'autres fins.
Livré dans un emballage "carton-écolo", le kit se présente sous forme de sous-ensembles
pré-montés : la base, la tour et le réservoir lui-même, accompagnés d' une fine feuille de
plastique transparent destinée à figurer les vitrages.
Une pochette séparée contient des éléments de détail photo-découpés destinés à évoquer
la jauge de niveau d'eau , une passerelle , une échelle à crinoline et divers éléments d'huis-
serie (châssis de fenêtres, portes..).






Enfin, deux feuillets agrémentés de photographies et contenant diverses explications ainsi que
quelques conseils sont joints à l'ensemble.
L'aspect général du kit est assez engageant ; le matériau utilisé n'est pas de la résine, mais une
matière plastique qui se colle très bien au moyen des colles pour plastiques usuelles, ce qui me
rendra la tache plus aisée lors des travaux de modifications.
Quelques reproches, cependant : les ouvertures des baies et portes ne sont pas toujours
situées bien au milieu des facettes de la tour ou de la base du réservoir .
Autre chose : les bandeaux qui ceinturent les bords supérieur et inférieur de la cuve sont figurés
au moyen d'un rond de plastique alors qu'en réalité il s'agit d'un demi-rond. De plus , ces
bandeaux ne sont pas toujours alignés parallèlement au bord ....C'est dommage.
Dernière remarque , le bord supérieur du réservoir , au lieu d'affleurer le bandeau , le dépasse d'au
moins un millimètre , ce qui est malheureusement très visible et nécessitera un  travail de réduction
par ponçage bien à plat sur une feuille de papier émeri .


Sur la photo çi-contre, j'ai déjà effectué les corrections
nécessaires :
    -Remplacer le bandeau supérieur (1) par un demi-rond
     Evergreen  de 1,5 mm de largeur (réf. 241).
    -Remplacer le bandeau inférieur (2) par une bandelette
     de 2,5 mm de large (épaisseur 0,1 mm) sur laquelle
     on colle , bien centré, un demi-rond de 1,5 mm.
    -Pour évoquer correctement le château d'eau de
     Virton, il faut modifier les renforts verticaux (3) de
      la cuve du kit qui , non seulement manquent de relief,
      mais encore ne présentent pas le bon profil : ce der-
      nier doit avoir un aspect évoquant l'arête d'un toit.
      Dans un premier temps, on confectionne des languet-
      tes de longueur et largeur correspondant à celles des
      renforts existants , d'une épaisseur de 0,5 mm que
      l'on colle ensuite en place.
      L'"arête de toit" est obtenue par l'ajout d'une languette
      de 0,1 mm d'épaisseur au milieu de laquelle on a tracé    
      un sillon à la pointe à tracer, ce qui permet de la
      plier légèrement  en forme de cornière et de lui donner le profil désiré. Cette pièce est ensuite
      collée en place. Cette "cornière" doit aussi être ajoutée aux arcs (4) qui descendent jusqu'au sol en
      partant de la base du réservoir.
    -La surface (5) qui surplombe les facettes percées d'une fenêtre est garnie à son tour d'une bandelette
     de 0,10 mm d'épaisseur et de 2,2 mm de largeur , bien centrée. Sur celle-ci, on colle un demi-rond
     Evergreen (réf : 240 ) de 1 mm de largeur.


Virton St Mard. Château d'eau. © Photo Jacques Quoitin.

On procède ensuite au remplacement des facettes avec fenêtres par des feuilles de briques de la
marque Slater's (réf : 0402) contrecollées sur du plasticard de 0,5 mm pour en augmenter la rigidité.
Remplacer chaque paroi , l'une après l'autre , et agir avec prudence pour ne rien casser.
Deux des parois , opposées l'une à l'autre, seront pourvues l'une d'une fenêtre , l'autre d'une porte d'accès .





L' ensemble est ensuite fixé sur un support de forme octogonale destiné à figurer une assise en béton
et réalisé à partir d'un morceau de plastique de 2mm d'épaisseur (ou plus , selon ce que vous avez en
stock : ce socle sera en partie enterré).
Un travail de bouchage au mastic, suivi d'un ponçage , interviendra enfin. Son importance sera
fonction du soin apporté aux modifications réalisées.




Le temps est venu de passer au montage de la jauge de niveau d'eau , de la passerelle et de
l'échelle à crinoline qui lui donnent accès. Ce dernier s'effectue normalement en escaladant une
échelle logée dans un puits métallique situé au centre de la cuve du château d'eau et destiné aussi
à l'évacuation d'un éventuel trop-plein.
Sur notre modèle , ce puits est impraticable , même pour un personnage à l'échelle "N".
Je le remplace donc par un segment de tuyau en laiton de 7,2 mm de diamètre et de 0,5 mm
d'épaisseur de paroi.


Sur ces images , on peut deviner le bord supérieur d'une languette collée tout le long du pourtour
intérieur de la cuve , languette qui supportera le disque figurant la surface de l'eau.


Parmi les éléments photodécoupés fournis dans le kit, la passerelle
destinée à passer du puits central à l'échelle extérieure est de très
belle facture.
L' assemblage de l'échelle à crinoline se révélera impossible .
Il s'agit en effet de faire entrer les extrémités des anneaux de la
crinoline dans des trous prévus à cet effet dans les montants de
l'échelle. Hélas , ces trous sont borgnes , simplement marqués
par le processus de gravure. J'ai bien tenté de les percer en uti-
lisant un foret de 0,2 mm , mais , la largeur du montant étant à
peine supérieure , je n'ai fait que fragiliser l'échelle.
Les trous figurés sur les anneaux et destinés à faire passer un rond de maillechort ou de laiton sont dans le même état.
Initialement conçu pour l'échelle HO , le kit a vraisemblablement
été adapté pour le N par une simple transposition des cotes ,
sans tenir compte des dimensions finales. Exagérer quelque
peu la largeur des montants de l'échelle et  des anneaux aurait permis d'y loger les trous et de rendre l'ensemble apte à être monté.
C'est regrettable car je suis sûr que cela aurait eu beaucoup d'allure.





Je me suis donc rabattu  sur une échelle de la marque Ndetail  (réf : 312) dont j'avais déjà
utilisé quelques exemplaires et dont le montage est assez simple (voir le texte ci-dessus ????).
Au moment de prélever sur la plaque photo-découpée la longueur voulue , qui , pour notre
château d'eau correspond à ce qui est compris entre 8 arceaux , penser à laisser au-dessus
et en-dessous un segment de deux ou trois échelons supplémentaires qui seront utilisés
pour souder l'échelle à la face inférieure de la passerelle et aussi pour fixer sous la crinoline
une plaque empêchant toute possibilité de chute.
Premier travail de soudage : fixer au dos de l'échelle et de la jauge des "pattes" en laiton ou
en maillechort . Ces dernières ne sont pas fournies avec le kit. J'ai trouvé dans mes réserves
des lamelles de laiton de 0,1 mm d'épaisseur et de 0,5 mm de largeur. Ces lamelles sont
découpées de manière à laisser dépasser de chaque côté de l'échelle ou de la jauge une
longueur de 7 mm .
Deux "pattes" suffisent pour la jauge, la première à 4 mm de l'extrémité supérieure la seconde
15 mm plus bas.



Ces "pattes" sont ensuite pliées à angle droit  de façon à servir de moyens d'ancrage dans la paroi
de la cuve du château d'eau.
On présente la jauge parallèlement au réservoir en faisant affleurer
son extrémité supérieure le long
du bord de la cuve.
On peut ainsi déterminer les points de percement des trous ( foret
de 0,6 mm ) destinés à recevoir
ces pattes dont il faudra éventuellement raccourcir la longueur.
Trois "pattes" seront nécessaires
à la fixation de l'échelle.
Les deux supérieures placées sensiblement aux mêmes
emplacements que celles de la
jauge, et une troisième , plus
longue (19 mm ) destinée à arrimer la partie inférieure de l'échelle au bas de la portion en entonnoir du réservoir.
La portion de l'échelle dépassant au dessus du premier anneau sera pliée à angle droit et soudée
sous une des extrémités de la passerelle.
Sous l'autre extrémité un segment d'échelle destiné à l' accès depuis le puits central  sera fixé
de la même manière.
Il s'agit maintenant d'assurer la sécurité de la partie inférieure de l'échelle : au niveau du second échelon , sous le "cerceau" inférieur , plier l'échelle selon un angle droit et souder en place
un petit carré de laiton de 4,5 mm sur 4 mm (je sais : ce n'est pas un vrai carré ....) qui , dans
le monde réel , servira de petite plate-forme destinée à éviter toute chute.




Une fois terminées les opérations de soudage , dégraisser et nettoyer les pièces métalliques
avant de passer à la peinture. Je procède par trempage dans un bain d'acétone ou , plus écologiquement , je mets le tout dans un petit poêlon , dans de l'eau avec une goutte de
détergent vaisselle , et je fais bouillir  pendant 10 minutes.
Après séchage des pièces , je les recouvre d'une fine couche d'apprêt gris Tamiya en bombe
que je considère comme particulièrement fin.
Après un temps de séchage , peinture définitive , au pinceau : du noir mat (ex : Humbrol 33)
auquel on ajoute un peu de rouge-brun (ex : Humbrol 62) , le tout assez dilué de façon à
former un film très fin qui n'empâte pas les détails.
Sur la peinture encore fraîche, et avec un pinceau très doux , appliquer un peu de terre à
décor jaune-rouille . Pour ma part , j'utilise ici le "jaune Mexico " de " Libéron Modélisme "
qui n'est hélas , du moins je le pense , plus commercialisé. Tout autre poudre fera l'affaire.
Après 24 heures de séchage , une fine couche de vernis mat transparent assurera la protection définitive de la peinture. ( "Mr. Superclear mat de Mr Hobby ou autre ).

Un château d'eau se doit de contenir de l'eau.....
Il faut pour cela créer une "lame d'eau" qui en offrira l'illusion . En premier lieu, on va coller
contre la partie inférieure de la paroi interne de la cuve une fine lamelle de plasticard (0,2 mm d'épaisseur) dont la largeur sera équivalente à la hauteur d'eau que l'on veut obtenir.
Cette lamelle fera le tour complet  de la cuve.( On peut voir le bord supérieur de cette languette
sur une image précédente.)





Elle servira de support à un disque de matière plastique  (peu importe sa couleur , du moment
qu'il soit lisse) qui sera soigneusement découpé de manière à s'ajuster parfaitement contre la
paroi intérieure.
On ne se trouve hélas pas face à un cercle parfait !!! Il faut donc penser à découper le rond de plastique suivant un diamètre légèrement supérieur à celui de la cuve ; je l'ai  donc augmenté
d'un millimètre et j'ai procédé à la découpe en effectuant une dizaine de passes avec un compas
à balustre dont la mine a été remplacée par une pointe à tracer. (La feuille de plastique que j'ai
utilisée fait 0,2 mm d'épaisseur).
L'ajustement se fait par limage et essais successifs jusqu'à l'obtention de la forme désirée.
Il faut aussi prévoir dans la partie centrale du disque un orifice destiné au puits d'accès, ce qui nécessite de nouveau un travail précis : un premier trou est percé au moyen d'un foret ; il est
ensuite élargi par l'introduction d' une pointe de lame X-acto que l'on fait tourner jusqu'à
obtention du diamètre voulu.
Le disque est enfin collé sur le bord supérieur de la lamelle bien de niveau.
Pour lui donner un aspect de surface d'eau , j'ai ajouté à du noir mat Humbrol 33 un peu de vert
(ici du vert Dragon Humbrol MC7 ) et une quantité  de diluant Humbrol  suffisante pour obtenir
un mélange assez liquide.
Ce mélange est déposé  au pinceau sur le disque de plastique et ,vu sa faible viscosité , va
s'étendre d'une façon régulière tout en offrant au regard une surface bien lisse.




Notre échelle est enfin mise en place par arrimage de ses "pattes" dans des orifices percés dans
la paroi du réservoir.
Bien prendre le temps de déterminer l'endroit des perçages et faire plusieurs essais avant de
raccourcir les pattes à la longueur voulue.
Le (un peu trop) gros  tuyau coudé d'arrivée d'eau est entouré d'une rondelle de plastique
d'aspect assez grossier que je remplace .
Après peinture , on fore un trou dans la lame d'eau et on le fixe par collage.
La face visible de la jauge de niveau d'eau est recouverte d'une couche de blanc mat Humbrol additionné d'une pointe de jaune sable de manière à obtenir un blanc qui ne soit pas trop
froid.
Les graduations rouges ne sont que des segments d'une bandelette de décalcomanie peinte
apposés sur la couleur blanche après un jour de séchage.
Pour la mise en peinture de la cuve , je me suis inspiré des photos prises sur place .
J'ai utilisé des couleurs de la marque Humbrol:
                            -HB mat 26 x HB mat 34 (blanc).
                            -HB mat 187 x HB mat 34.
Le problème quand on veut peindre des éléments en béton est que leur couleur varie en fonction
du degré d'humidité et de l'ensoleillement.
Chacun fait selon son inspiration. J'ai appliqué la couleur par tamponnement avec un pinceau
brosse portant très peu de peinture de manière à ne pas laisser apparaître de traces de coups et à obtenir une texture un peu rugueuse. Exécuter plusieurs passes en modifiant les proportions des mélanges.
Ne pas oublier les taches d'humidité et de salpêtre que l'on peut voir sur les photos de l'édifice réel.







Eh bien , c'est terminé. Il n'y a plus qu'à le faire trôner à l'emplacement qui lui était destiné (depuis
de nombreuses années....)
Merci , monsieur Bellon. J'ai passé pas mal de temps à améliorer ce kit et à le modifier selon mes désirs , mais , sans lui , j'aurais encore pu attendre longtemps, longtemps,.....











vendredi 5 décembre 2014

Avant-propos.



Bienvenue sur mon Blog.


Je me propose de vous emmener faire un petit voyage le long des méandres tortueux 
qui m'ont conduit à construire une maquette ferroviaire à l'échelle N (1/160 ème).

C'est une aventure, je devrais dire une odyssée, qui s'est étalée sur 33 ans, 34 ans si je
prends en compte les mois passés à réfléchir à mon projet, à définir mes objectifs, 
à rêvasser...






Je compte aussi, dans ce blog, évoquer les chemins de fer réels avec des photographies
que j'ai glanées au cours des années 1978 à 2000.



Athus. 1991. 5320 . ©  Photo Jacques Quoitin.




J'aurais aimé disposer de plusieurs vies pour donner une reproduction en miniature de 
tant et tant de gares, sites industriels et ferroviaires que j'ai pu découvrir au cours de 
mes quêtes. 
L'originalité de ce qu'on peut voir "en vrai" le long de nos voies ferrées est telle qu'elle
dépasse largement tout ce qu' on peut imaginer en créant son propre univers-modèle.

En tant que membre du "Rail Miniature Mosan", j'ai eu le plaisir, à la fin des années 80
de faire partie de l'équipe qui a reproduit  la gare de Vonèche et ses environs à l'échelle N.

J'évoquerai aussi cette aventure en souvenir des copains d'alors.

Voilà , tout un programme que j'essaierai de mener à bien , en prenant mon temps,
comme toujours.. (j'ai longtemps vécu à Namur, ceci explique cela...).


                                                                                     

                                                                                               Jacques Quoitin.