mercredi 14 décembre 2016

Signalez-vous (2). Les balises.

Signalez-vous (2). Les balises.


Les balises évoquées dans cet article sont d' un modèle ancien , apparu dans les années
trente ,  constitué d'une plaque de ciment armé adossée à un pied qui lui sert à la fois de
support et d'ancrage dans le sol.

Ces balises sont de deux types :
  -Les balises à traits obliques font partie des indicateurs optique d'approche d'un signal
   avertisseur.
   Elles sont implantées au nombre de 5 le long de la voie et portent un nombre de traits
   allant de 5 à 1 au fur et à mesure que l'on se rapproche de l'avertisseur.
   Elles sont espacées l'une de l'autre de 50 mètres , la dernière , celle qui ne porte
   qu'un trait , se situant à 50 mètres de l'avertisseur , lui-même distant de son signal d'arrêt
   de 800 mètres.



 Balise à un trait oblique devant son avertisseur. © Photo Jacques Quoitin.


   -Sur le second type de balise , des chevrons se substituent aux traits ; elles sont présentes
    sur les lignes à exploitation simplifiée et annoncent un signal d'arrêt protégeant , par
    exemple , un passage à niveau.
    La première , garnie de 5 chevrons , se situe  à 850 mètres de ce signal . Les autres
    s'échelonnent ensuite à une distance de 200 mètres l'une de l'autre , la dernière ,
    portant un seul chevron , précédant le signal de 50 mètres.
 



Lamorteau . Balise à quatre chevrons.
Le signal d'arrêt qu'elle annonce se situe donc à 650 mètres.
© Photo Jacques Quoitin.


Pour des raisons de facilité , j'ai pris une image unique regroupant les bornes hectométriques et les balises ,
ces dernières occupant la partie inférieure de la photo.


Le kit "balises" élaboré par Didier Delfosse est constitué des éléments suivants :
     -36 plaquettes rectangulaires en maillechort photo-découpé figurant les panneaux
      des balises.
     -Trois segments d'un jet de laiton de section carrée et de 0,8 mm de côté destinés
       à en constituer les pieds après mise à longueur.
     -Une feuille de décalcomanies représentant les traits obliques et les chevrons.


Le montage de ces éléments est des plus simple et pourra constituer  un bon exercice
pour s'initier à la technique de la soudure (ou du soudage ?).







Le matériel nécessaire:
       -Une pince à mors plats. (pour redresser le carré de laiton)
       -Une pince coupante pour métaux tendres.(pour sectionner le même carré).
       -Une pincette à becs fins.
       -Des petites limes.
       -Un disque de papier émeri monté sur plateau en caoutchouc serré dans le mandrin
         d'une mini-perceuse.
       -Un fer à souder.
       -De la soudure.
       -De la pâte à souder.
       -Quelques cure-dents.








Une fois la plaquette isolée de son cadre , on procède à l' élimination du reliquat de tenon
de fixation : je préfère utiliser à cette fin une lime ; la plaquette ne mesurant que 0,2 mm
d'épaisseur , l'utilisation d'un disque tournant à trop grande vitesse pourrait la déformer.


La barre carrée de laiton de 0,8 mm de côte a été obtenue par Didier au départ d'une
barre d'un mm qu'il a faite passer dans une tréfileuse de bijoutier.
Cette manipulation a imprimé à la barre une légère déformation en vrille qu'il s'agira de
redresser soigneusement en s'aidant de la pince à mors plats.
On applique ensuite un coup de lime ou de disque pour débarrasser le métal de la couche
d'oxydation ou de gras qui le recouvre : cela  le rendra plus réceptif  à l'étamage.
Un peu de pâte décapante est apportée à la pointe d'un cure-dents et la soudure amenée
par le fer ( température 300-350 degrés ) va s'étaler uniformément sur la surface de laiton.







On enduit de pâte à décaper  la face du carré de laiton destinée à être soudée au dos de la 
plaquette.




On applique la panne du fer à souder chargée d'un peu de soudure sur le carré de laiton et on la
fait glisser d'un mouvement continu vers l'extrémité de ce dernier. La soudure s'étale uniformément.
C'est tout. L'étamage est terminé.


Pour aider à bien centrer le pied  , Didier a aménagé au dos de la plaque une gorge destinée
à le recevoir.
On ne procédera pas à l'étamage de cette gorge   de crainte de la combler avec de la
soudure. Il suffit de l'enduire d'un peu de pâte à souder .



A l'aide d'un cure-dents , on applique de la pâte à souder au fond de la gorge.






Enfin , on met en place la face étamée du carré  dans la gorge et on applique simplement le fer
porté à température (300-350 degrés) en le faisant glisser lentement le long du métal.
Après avoir retiré  le fer , on maintient encore les pièces ensemble durant quelques secondes
pour donner à la soudure le temps de se refroidir et d'ainsi se solidifier.
On peut maintenant sectionner le carré à la longueur désirée : ici , 22 millimètres mesurés
à partir du sommet de la balise.
Quelques petits coups de lime pour nettoyer le tout...
Voilà , c'est fait.

Avant de passer à la peinture , il s'agit de bien dégraisser le tout . Je me contente de plonger les
balises dans un poêlon contenant de l'eau additionnée d'un peu de détergent pour vaisselle et je
fais bouillir le tout durant quelques minutes. L'agitation consécutive à l'ébullition et la présence
du détergent suffisent. Bien laisser sécher sur un papier absorbant avant d' appliquer la couche
d'apprêt.





Application d'une couche d'apprêt en bombe.


Pour des raisons évidentes de facilité , mon choix s'est porté sur un apprêt de teinte blanche.
Il s'agit malheureusement d'un blanc beaucoup trop froid, tirant sur le blanc bleuté.
Il me faudra donc me résoudre à appliquer une seconde couche de blanc , au pinceau ,
cette fois.
Mon choix s'est porté sur la référence  blanc mat 34  de Humbrol , utilisée très légèrement diluée .





Lamorteau. Face arrière d'une balise.


La face arrière de la balise est de couleur noire , tandis que le support est peint en blanc sauf
dans sa portion inférieure , noire elle aussi.
Ici encore ,  du  Humbrol : le noir mat 33.
Pour réussir à bien séparer les teintes au moment de leur application, il s'agira  d'utiliser un
pinceau très fin.


Enfin , voici l'opération qui va donner tout son sens à notre travail : la pose des décalcomanies.









La décalcomanie une fois appliquée doit être protégée par une couche de vernis mat.
Outre sa fonction de protection , cette couche de vernis rendra invisible le film de support
de la décal.

Il ne faut pas se fier à la photo suivante : la bombe doit être tenue éloignée d' une trentaine
de centimètres de la balise si l'on veut obtenir  un aspect  bien mat.








Et pour terminer , une légère patine . Ici , un dry-brushing avec un mélange des numéros 26
et 83 de Humbrol pour restituer l'aspect de la peinture passée et du béton vieilli.
Je mentionne les  peintures Humbrol parce que c'est ce que j'ai en réserve ; n'importe quelle
autre marque fera évidemment l'affaire.




Lamorteau. Balise à deux chevrons.



La mise en place sur le réseau , maintenant....
A l'échelle "N" , l'intervalle entre les balises à chevrons est de 125 centimètres , et de 31,25
centimètres seulement pour les balises à traits obliques.
Chacun adaptera cet intervalle en fonction du taux de compression en longueur qu'il a
appliqué à son installation miniature....
J'oubliais : le panneau de la balise doit être légèrement orienté vers la voie (70 degrés...) et
la distance entre le bas de ce panneau et le sol sera de 4,7 millimètres (75 cm en réalité ).
Je pinaille ....au sujet d'un accessoire vraiment tout petit , mais qui a malgré tout une présence
certaine....


Se procurer le kit "Balise" ?
S'adresser à Didier Delfosse ,   hardl00k69@gmail.com







Bibliographie : "Histoire de la signalisation ferroviaire en Belgique. Tome II"
                      de Baudouin Dieu , éditions PFT.