lundi 27 avril 2015

Eclairons notre lanterne....

Eclairons notre lanterne...







Les locomotives à vapeur appartenant aux
chemins de fer belges arboraient fièrement
sur la porte de leur boîte à fumée ces belles
et grosses lanternes à pétroles tellement
caractéristiques.
Pourquoi ne pas en équiper nos modèles
à l'échelle "N" ?
En attendant qu'un spécialiste de l'impression
en 3D s'y intéresse , voici la technique de
construction que j'utilise.








On partira de segments de tube en laiton ou en cuivre de 2,4 mm de diamètre. Leur lumière
étant généralement trop étroite, il conviendra de l'élargir afin de donner à notre lanterne une
paroi plus mince conformément à la réalité.









On utilisera à cet effet un jeu de fraises de diamètre croissant enserrées dans le mandrin d'une
mini-perceuse .
La fraise en pointe que l'on peut voir sur la photo est celle que j'utilise en dernier lieu.
Elle est de la marque Proxxon et est très efficace mais aussi très agressive...








Il faut maintenant penser à percer dans la partie supérieure du tube (et bien sûr au niveau
de l'endroit qui vient d'être aminci par fraisage...) un trou de Ø 0,6 -0,7 mm destiné à
recevoir la tige de la cheminée de la lanterne.
Le perçage s'effectuant à une distance d'un millimètre du bord , il est plus aisé d' accomplir
cette étape maintenant qu'après tronçonnage.








L'épaisseur de la lanterne sera de 1,7-1,8 mm.
Pour obtenir une belle coupe , la petite tronçonneuse Proxxon est idéale .
Il est cependant tout à fait possible d'effectuer la travail au moyen d' un disque monté
sur mini-perceuse .
Dans tous les cas , il sera judicieux d'interrompre la coupe avant que le corps de la          
lanterne ne se sépare complètement du reste du tube , ceci pour éviter qu'il  soit projeté
à travers le local et se perde.








Les gaz générés par la combustion du pétrole s'évacuent au travers d'une cheminée qu'il
est assez aisé de reproduire.
Il suffit en effet de subtiliser quelques épingles dans la boîte à couture familiale.           
La tête de l'épingle évoque à merveille l'espèce de cabochon qui couronne la cheminée.
La tige de l'épingle présente un diamètre de 0,6-0,7 mm et c'est un peu mince.
Pour lui donner du corps , on prélève  sur une gaine de (très) fin fil électrique une longueur
d' 1 millimètre qu'on enfile sur la tige et qu'on fait avancer jusque la base de la tête de l'épingle. Dernière opération :  sectionner la tige à  0,7 mm  du segment de gaine électrique et voilà notre cheminée prête à  être mise  en place par collage au cyanoacrylate dans le trou que nous
avions percé dans le corps de  lanterne.








Avant cela , on va confectionner la face arrière de la lanterne.
Dans du plasticard de 0,1-0,2 mm d'épaisseur , un petit disque est découpé à l'aide
d'un emporte-pièce.
Son diamètre doit égaler le diamètre intérieur de la face arrière du corps de lanterne.
Et c'est à cet endroit qu'on le met en place par enfoncement avant de le coller.









Sur la photo ci-dessus , on peut voir le disque de plastique fermant le fond de la première
lanterne.
Les  suivantes sont déjà équipées de  cheminées et ont reçu une couche d'apprêt.
Il faut maintenant ménager dans le fond de lanterne un orifice de 0,8-1,0 mm de diamètre.
Il va falloir en effet éclairer la lanterne et pour cela , amener les précieux photons depuis
l'ampoule située dans la boîte à fumée de la loco jusque notre  "disque à pétrole".
Ce sera le rôle d'un segment de fibre conductrice de lumière.
Celle dont je dispose présente un diamètre de 0,8 mm mais 1,0 mm peut
parfaitement convenir.








Pour terminer , une petite couche d'apprêt à la bombe (ici , un primer Tamiya ), la lanterne
étant enfilée sur l'extrémité d'un cure-dent pour plus de facilité.
On peindra ensuite l'intérieur du boîtier en blanc (!!!!).








Revenons à notre fibre conductrice de lumière (0,8 mm).
En l'approchant d'une source de chaleur , par exemple  la panne d'un fer à souder ,
il est aisé de lui donner la forme d'un coude à angle droit.
Un petit tronçon suffira ( 2-3 cm) et sa longueur sera adaptée après coup.










Un foret de diamètre approprié (ici 0,85-0,90 mm) est utilisé pour percer un trou dans
la partie supérieure de la porte de boîte à fumée.
Faire attention à ne pas endommager le volant de fermeture ou une quelconque rambarde.










L'extrémité du segment de fibre optique est introduite par ce trou à l'intérieur de la boîte à
fumée du modèle.
Elle doit venir se placer au droit de l'ampoule d'éclairage et sa longueur doit être adaptée de
manière à ce que l'on puisse remonter le modèle sans problème.
Quelques essais peuvent être rendus nécessaires avant d'arriver à un résultat satisfaisant.
Une fois les "réglages" correctement effectués, une goutte de colle cyanoacrylate
immobilisera le montage par l'intérieur.









Nous arrivons enfin à la dernière étape : la mise en place de notre lanterne qui sera
simplement  enfilée sur la portion extérieure de fibre optique .
Une toute petite goutte de cyanoacrylate au fond du boîtier assurera sa fixation en bonne
place.
La fibre sera alors sectionnée un peu en retrait  à l'intérieur de la lanterne dont l'extérieur
recevra une couche de peinture noir mat (additionné éventuellement d'une pointe de brun).










Ce petit morceau de fibre  va servir d'arrimage au corps de lanterne sur la boîte à fumée
de la loco.
Et , direz-vous, où se trouve la vitre qui doit protéger la précieuse flamme du vent et des
intempéries ?
Rien de plus facile : nous allons remplir la lanterne d'une matière transparente qui imitera
le verre à la perfection tout en rendant l'ensemble plus rigide.









Mon choix s'est porté voici des années sur la colle à deux composants KOMBI de la
marque BISON .
Il suffit de  mélanger une infime quantité de matière provenant à part égale de chacun
des deux tubes et de remplir le corps de lanterne jusqu'à ras bord en s'aidant d'un cure-dent
trempé dans le mélange.
Veiller à  maintenir la loco de façon à ce que la lanterne soit bien horizontale.















Après le temps de séchage prescrit par le
fabricant , la colle BISON se transforme
en un bloc de matière transparente et bien
dure.













Il ne reste plus qu'à poser la locomotive sur ses rails et apprécier  l'effet produit par son
nouvel éclairage.....




Cette image a été prise sur le réseau "Vonèche" du RMM par Philippe Moniotte en utilisant
une technique logicielle d'extension de la profondeur de champ.
Matériel roulant : Jacques Quoitin.
© Photo Philippe Moniotte.