Le vrai poteau ne présente pas une surface parfaitement régulière. Une mini-perceuse , équipée d'un disque sur plateau en caoutchouc, sera mise à contribution pour créer , longitudinalement
et de manière aléatoire , d' étroites bandes planes évoquant les manipulations opérées sur le
tronc réel : ébranchage et enlèvement de l'écorce.
Quelques passes de papier de verre à gros grain (ici du 50) effectuées dans le sens de la
longueur vont donner au tronc les fentes longitudinales typiques du bois de conifère après
séchage.
Si on va un peu trop loin dans l'effet recherché , pas de problème : un papier émeri de grain
fin permettra d' atténuer les dégâts.
Le sommet du poteau réel est taillé sommairement en pointe afin d'éviter que l'eau de pluie
ne stagne à cet endroit , entraînant ainsi un risque de pourriture du bois.
Quelques coups de ciseau à bois X-acto feront l'affaire pour arriver au même résultat.
Pour obtenir une coupe bien nette sans écraser le bois , j'affûte mes lames sur une pierre
à aiguiser , un petit coticule pour être précis ( la meilleure pierre du monde , extraite à
Vielsalm , en Belgique....).
Un peu de pub , quoi....
Réunissons maintenant deux mâts par leur sommet . En s'aidant d'une lime ou du disque sur
plateau de caoutchouc , on aplanit en biseau une surface de 3 à 5 mm de longueur sur un
côté à l'extrémité de chacun des deux troncs. Cela permettra de les accoler plus intimement
l'un à l'autre et d'étendre la surface de contact au moment du collage .
En même temps qu'on maintient l'une contre l'autre les deux surfaces biseautées , on perce
ensemble les sommets des deux mâts au moyen d' un foret de 0,5 mm.
Par le conduit ainsi créé , on fait passer une corde à piano ou un fil de laiton de 0,4 mm-0,5 mm.
Une goutte de cyanoacrylate pour sceller l'ensemble . Deux coups de pince pour enlever une
partie de l'excès de fil.
C'est ici qu'entre en scène un nouvel outil , à la fois établi de montage et gabarit, constitué
d'une chute de contreplaqué bakélisé de 12 mm d'épaisseur et d'une dimension de 30
centimètres sur 12,5. Il repose sur 4 pieds de caoutchouc.
Le choix de ce type de support est justifié par une densité importante qui lui confère une
bonne stabilité et au fait que la couche de bakélite n'adhère pas facilement à la colle à
bois dont je vais faire usage.
Quant aux dimensions de ce plateau , elles sont uniquement dictées par mon désir de monter
plusieurs poteaux simultanément en attendant que la colle à bois sèche.
Pour maintenir en place les éléments de poteaux au cours des opérations d'assemblage et de
collage , je plante dans la plaque des clous de laiton avec tête arrondie en les laissant dépasser
de 2mm . En raison de la dureté relative de la bakélite , des avant-trous peuvent être percés
avant d'y chasser les clous.
Les poteaux situés à gauche et à droite sur cette image sont assemblés et attendent la fin
du séchage de la colle à bois..
Celui de gauche possède deux traverses , celui de droite trois. Ces traverses sont constituées
de petits segment de hêtre coupés à la longueur désirée en fonction de l'emplacement qu'on
veut leur voir prendre. Leurs deux extrémités sont légèrement creusées en forme de gorge
au moyen d'une lime dont le diamètre correspond à celui des troncs , ce qui permettra
un ajustement parfait avec ces derniers.
Faire éventuellement quelques essais de mise en place à sec des traverses avant d'en enduire
les extrémités de colle à bois et de les mettre définitivement en place. On les fait remonter
jusqu'au niveau voulu entre les pattes du poteau , les clous de laiton empêchant celles-ci
de s'écarter.
Après séchage , je fais de nouveau appel à
mon roule-goupille (ou à tout autre outil) et
à un foret de 0,5 ou 0,6 mm.
Il s'agit maintenant de traverser le mât à hauteur de l'axe central des traverses et de creuser un puits de quelques millimètres de profondeur dans le centre de celles-ci.
Le but : renforcer l'assemblage par l'ajout
d'un armement constitué d'un fil de métal,
acier ou laiton, ou bronze , enfin , ce que
vous avez sous la main...
L'extrémité du fil est garnie de colle rapide et introduite dans les trous de façon à pénétrer de quelques mm dans les chaque bout des traverses.
Après les quelques secondes nécessaires à
la prise de la colle , l'excès de fil est coupé
au moyen d'une pince.
Un coup de lime ou de disque abrasif sur
plateau de caoutchouc pour éliminer toute
irrégularité de surface à l'endroit d'implan-
tation des renforts métalliques et je puis
vous assurer qu'après cette intervention
votre poteau tiendra bien sur ses deux
pattes et ne fera pas le grand écart....
Les isolateurs.
Ils viennent d'arriver , tout beaux , parmi les éléments photo-découpés présents sur la nouvelle
plaque élaborée par Didier ( Didier Delfosse ).
Ils se présentent sous la forme de grappes de 4 supports d'isolateurs . C'est une facilité : un poteau hérissé d'isolateurs nécessitera moins de percements de trous pour leur fixation.
Chaque grappe est munie de 5 pattes ; en jouant sur le nombre de ces dernières , il est possible de garnir les poteaux d'un nombre de supports variant entre un et quatre .
Avant de passer au montage , je procède au brunissage des grappes d'isolateurs par trempage
dans un produit ad hoc.
Cette opération peut aussi s'effectuer par badigeonnage au pinceau des supports d'isolateurs
une fois en place sur leur poteau.
On peut éventuellement préférer la peinture au brunissage. Dans ce cas , l'application préalable
d'un apprêt est indispensable à la bonne tenue de la couleur définitive.
Quel produit ?
Les "anciens" peuvent se tourner vers leur bon vieux flacon de la marque "Libéron Modélisme" qui a depuis longtemps arrêté cette production.
On peut aussi employer le brunisseur pour Arcap distribué par ABE (Atelier Belle Epoque) et
sans doute pas mal d'autres substances.
Il me faut ici avouer qu'après plusieurs essais de brunissage , je n'ai pas obtenu de résultats
vraiment satisfaisants : zones non traitées , réapparition du métal nu sous la "croûte" foncée...
Je me suis donc tourné vers la bonne vieille recette : apprêt + peinture...
Comme on dit : "il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis..."
Attachons maintenant les isolateurs sur les poteaux. Des trous de 0,5 mm de diamètre et d'une
profondeur de 1,5 mm sont percés afin de recevoir les pattes de fixation des supports d'isola-
teurs préalablement enduites de colle rapide.
Il ne reste plus qu'à peindre les mâts. Les teintes à choisir seront fonction de l'âge de vos poteaux.
Brun avec des traînées noires brillantes pour les sujets fraîchement plantés et dégoulinants de
carbonyle.
Teintes plus grisâtres et traces de verdure pour les plus âgés...
Certains exemplaires avaient le pied le plus proche de la voie enduit de peinture blanche pour plus de visibilité.
Il est un fait que la présence des poteaux peut constituer une gêne lors des opérations de nettoyage des voies . Prudence , donc ...
En ce qui concerne ceux qui sont implantés sur une surface rigide au bord du réseau ,
je recours à l'astuce suivante : je plante sous leur base un segment de fil de laiton écroui de 0,5 mm de diamètre collé au fond d' un trou profond de quelques mm. Et c'est uniquement cette portion de fil d'environ un centimètre de longueur que je plante dans le sol.
En cas d'accrochage , seul le fil plie , le poteau demeurant intact.
Et si , par malchance , on finit par en briser un , on le répare si c'est encore possible ; si ce
n'est pas la cas , on en construit un nouveau , ce qui prend moins de temps que la lecture
de cet article....
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