dimanche 10 novembre 2019

Signalez-vous (3). Des chandeliers.








Ce n'est pas tous les jours qu'on réalise un de ses rêves....

Cela m'est pourtant bien arrivé : je viens en effet de terminer le montage des deux
chandeliers destinés à équiper ma gare de Virton-St Mard au cent-soixantième.

Bien sûr , il ne s'agit pas ici d'un bricolage que l'on expédie en une seule soirée....

La construction du chandelier à trois branches , par exemple , nécessite plus de
nonante points de soudure....

Mais avec un peu de patience ,  beaucoup de ténacité  et de nombreuses pauses pour
se détendre les muscles (et les nerfs...) , on y arrive.....




Les prototypes.




Photos André Witmeur. Collection Jacques Quoitin.




Florenville. Années 80. © Photo Jacques Quoitin.



Vonèche. Années 80. © Photo Jacques Quoitin.





En passant en revue une sélection d'images de ces géants de fer , on est immédiatement
frappé par leur grande diversité d'aspect.
Hauteur des mâtereaux ,  type de construction : en treillis ou mécano-soudés .
Forme des sommiers  et autres supports de plateformes ,  renforts éventuels ,
et tout cela sans oublier les types de palettes : à trinocle séparé ou intégré...





Virton. 1980. Chandeliers d'entrée côté Bertrix. © Photo Jacques Quoitin. 



Il a donc fallu opérer un choix....
Le kit "Chandelier" proposé par Didier Delfosse aux amateurs de l'échelle "N" ,
est directement inspiré du chandelier d'entrée à trois mâtereaux de la gare de
Beauraing , vraisemblablement mis en service à partir du début des années trente.





Beauraing. Années 70. Photo André Witmeur. Collection Jacques Quoitin.





Le kit.

Sont nécessaires au montage de nos chandeliers :

-Le kit "chandelier" qui contient les éléments permettant de  construire une base pour
 un chandelier à deux ou trois branches.





Kit "Chandelier" de Didier Delfosse.


 Il comporte les éléments suivants :

           -1. Deux faces latérales pour fût de chandelier.
           -2. Deux longerons pour chandelier à trois branches.
           -3. Une tôle guillochée pour chandelier à trois branches.
           -4. Une face antérieure et une face postérieure pour fût de chandelier.
           -5. Une plaque de base.
           -6. Une tôle guillochée pour chandelier à deux mâtereaux.
           -7. Une échelle.
           -8. Deux longerons pour chandelier à deux branches.
           -9. Une plaque garnie de rivets.
          -10. Une petite tôle carrée.
          -11. Six entretoises.
          -12. Quatre lisses pour rambardes.



-Un ou deux kits " Signaux mécaniques " suivant que l'on désire  monter un modèle
 à deux mâtereaux ou à trois mâtereaux.

-Du fil en maillechort de 0,3 mm Ø.

Tout le reste du matériel et de l'outillage nécessaires a été décrit dans l' article "Signalez-vous (1) ".


Je dois cependant préciser que le kit décrit ici n'est encore qu'un prototype .
J'en ai monté trois exemplaires à titre d'essai.
Les kits édités ultérieurement bénéficieront de quelques améliorations par 
rapport au modèle décrit dans cet article.




Le montage.


Première tâche : assemblage du fût principal du chandelier 

Les pièces  sont prudemment séparées de la planche photo-découpée ; les  restes 
des petits  tenons de fixation sont soigneusement supprimés à la lime fine.

Le fût , en treillis métallique, comporte cinq éléments :

        -deux faces latérales, prolongées sur l'arrière par une structure destinée à faire
         office de contrefort tout en servant de support à l'échelle d'accès à la plate-forme.

        -Une face avant.

        -Une face arrière.

        -et enfin , l'échelle , qui viendra s'arrimer le long du bord postérieur incliné des
         deux faces latérales.



J'ai commencé par souder bien perpendiculairement les faces avant et arrières sur
la face latérale gauche.

Le parfait ajustement des différentes pièces entre elles est facilité par le fait
que les bords longs de chaque élément sont agencés de manière à présenter une
succession de créneaux qu'il suffit de bien  faire coïncider entre eux.






Les faces antérieure et postérieure sont soudées bien perpendiculairement sur la face latérale gauche.
On peut apercevoir sur cette photo les bords crénelés des faces.



Ce premier assemblage est ensuite soudé sur la plaque de base en s'assurant que la 
face de cette dernière portant le mot "UP" soit bien orientée vers le haut.






Mise en place sur la plaque de base.




On complète enfin la construction du fût en apposant la face latérale droite sur le bord
des faces avant et arrière ainsi que l'échelle d'accès sur le bord postérieur des deux faces
latérales.






A gauche , un fût terminé (face latérale droite et échelle).
Au centre de l'image , le petit rectangle d'époxy qui permettra de donner plus d' épaisseur à la base.




Notre pied de chandelier est  finalement soudé sur un petit  rectangle découpé dans une 
plaque  d' époxy cuivrée.

Cela permettra de le manipuler plus aisément  lors de la suite du montage ,  comme ,
par exemple ,  de le maintenir solidement par cette base épaissie entre les mors d'un
étau.



Une petite tôle guillochée carrée  est destinée à être soudée en haut de l'échelle pour
servir de première plate-forme.









Ajout de la petite plateforme en haut de l'échelle.



Seconde étape de la construction : le sommier .



Le sommier , c'est cette grosse pièce fixée transversalement au sommet
du fût principal ; c'est sur elle que vont venir s'arrimer les mâtereaux.

Le sommier est constitué d'une tôle guillochée garnie de rambardes et 
supportée par une sorte de châssis  constitué de deux longerons identiques
et  parallèles , reliés entre eux par des entretoises.

Le kit comporte deux jeux de longerons : un jeu court pour un chandelier à 
deux mâtereaux  et un jeu long pour un chandelier à trois mâtereaux .
Les longerons sont pourvus d'encoches destinées à accueillir les encoches
correspondantes des entretoises.


La plaque garnie de rivets (réf. 9) est soudée ,  uniquement par sa moitié inférieure ,
sur le dernier rectangle de treillis de la face avant du fût .
La moitié supérieure de cette plaque ,  faisant saillie en haut du fût , va servir
d'appui au longeron antérieur du sommier.









La tôle rivetée est soudée sur le dernier rectangle de treillis de la face avant du chandelier.
Elle servira d'appui au longeron antérieur du sommier.







Ce longeron vient se glisser par sa partie médiane le long des faces latérales du 
fût , ici , juste en arrière de la tôle rivetée.
Il est fixé par soudure de ses deux consoles sur les deux membrures d'angle du
fût.
Bien s'assurer qu'il forme un angle droit parfait avec ce dernier !!!!

On lui ajoute ensuite les  entretoises correspondantes que l'on soude bien 
perpendiculairement  au longeron tout en veillant à ce qu'elles soient
bien parallèles entre elles.
On vient enfin présenter et souder le longeron postérieur sur ces mêmes entretoises.
Le tout s'assemble avec beaucoup de précision grâce aux fines encoches prévues
à cet effet.












A gauche , longeron pour chandelier à trois mâtereaux , pourvu de six encoches pour accueillir les entretoises.
Au centre , longeron pour chandelier à deux mâtereaux.
Les deux mâts à droite ont été munis de leur premier longeron.







Au centre , quelques entretoises.
Leurs encoches sont bien visibles.
Le mât de droite a été équipé de ses entretoises et de son second longeron.







Pied de chandelier à deux mâtereaux.





Le "châssis" de la passerelle est terminé.
Il suffit maintenant de le recouvrir de la tôle guillochée.






Tôles guillochées .
Les ouvertures destinées aux pieds des mâtereaux ont dû être légèrement agrandies.




Les tôles constituant le plancher de la passerelle doivent , avant leur mise en 
place , subir quelques interventions :

   -C'est sur ces tôles que vont venir se fixer les montants des rambardes de la 
    passerelle.
    
    Les trous destinés à les accueillir sont matérialisés sous forme d'avant-trous
    qu'il va falloir  percer au diamètre 0,3 mm.

    Ces avant-trous ont été prévus aux endroits les plus fréquemment utilisés . 
    On peut bien sûr modifier leur emplacement  en fonction de ses préférences
    ou pour se rapprocher au plus près du prototype qu'on a décidé d'évoquer.

   -Des ouvertures en forme de carré ont été aménagées dans l'épaisseur de la tôle.


    Elles vont former , avec les longerons , un espace dans lequel seront introduites
    et soudées les bases des mâtereaux.

    Les ouvertures ont été dessinées au plus juste , et même un peu trop juste.
    Avant de souder ces tôles sur le châssis , il conviendra  de procéder à des
    essais "à blanc"pour vérifier si les bases pénètrent bien dans leur logement .
    C'est ce que j'ai omis de faire ...
    C'est ainsi que  j'ai dû opérer prudemment , à la petite lime carrée , sur la
    tôle déjà soudée à sa place pour  élargir ces ouvertures , principalement
    vers l'arrière du sommier.

    Il sera remédié à ce défaut sur les versions ultérieures.






Un pied de chandelier à trois branche prêt à accueillir ses mâtereaux.













Une variante... qui semble pourtant être la norme.....




J 'ai pu constater,  en examinant  des photos de chandeliers réels (après avoir
monté les miens , bien sûr...),  que bien peu d'entre eux sont pourvus de la
fameuse plaque rivetée que je me suis échiné à placer sur les trois exemplaires
ici décrits.

Il est parfaitement possible de s'en passer et de fixer le longeron avant en le
soudant par son échancrure et ses deux consoles sur les membrures d'angles
du fût , au niveau  du dernier rectangle de treillis.

On fera à ce moment l'impasse sur le montage de la petite plateforme , devenue
inutile.

Il faudra de même , sur un chandelier à deux branches , renoncer à poser
l'entretoise du milieu : l'abaissement du sommier rendra son montage impossible.

Sur la grande majorité des photos , on peut d'ailleurs voir que  les chandeliers à
deux branches ne possèdent que quatre entretoises.




Troisième étape : les branches du chandelier.



Pour le montage des mâtereaux , on va se référer à l'article "Signalez-vous (1)",
décrivant la construction d'un  signal mécanique ordinaire.

Quelques différences , cependant.......


Première différence : la longueur des mâtereaux.

Une fois monté le fût de signal , il va falloir le mettre à la bonne longueur.
On utilisera à cet effet le classique disque monté sur mini-perceuse.

Si on désire évoquer un chandelier réel , on s'inspirera des photos dont on
dispose.
Si on veut laisser aller son imagination , on devra avoir en tête le fait que sur
un chandelier , il y a une hiérarchie dans les mâtereaux.
Le mâtereau qui régit le trafic sur la voie principale affichera une plus grande
longueur que celui (ou ceux) qui est (sont) destiné(s)  au contrôle des voies
de manœuvres ou d'évitement.

Après mûre réflexion , j'ai choisi de souder sur la plateforme les fûts de
mâtereaux bruts , non encore équipés de leurs accessoires ( nacelles ,
supports d'axes de palettes , etc...).

Et ce , pour deux raisons :

      -Il est plus aisé de contrôler le bon parallélisme des mâtereaux entre eux
       ainsi que le fait qu'ils forment un parfait angle droit dans les deux plans
       avec le plancher de la plateforme s'ils sont "nus".

     -Durant ces opérations de mise en place , on va un peu "tâtonner" pour
      trouver la position parfaite des mâtereaux.
      Le pied de chandelier étant maintenu par sa base dans un étau métallique
     ( diffusion de chaleur ), et les pièces à assembler étant d'une certaine
      importance , il va falloir augmenter la température du fer (350 - 400 °C).

      La durée des opérations et l'augmentation de température , combinées
      entre elles , vont provoquer  une accumulation de chaleur telle qu'elle
      pourrait entraîner le dessoudage d' éléments que l'on aurait fixés au
      préalable sur les mâtereaux.

Je commence donc par souder en place le mât le plus long .
Je m'assure du fait qu'il est bien dans le plan  du pied du chandelier .
Je vérifie aussi qu'il est bien perpendiculaire au plancher de la passerelle .
Je me consacre ensuite au second mât que je soude à côté du premier en
contrôlant leur bon parallélisme dans les deux plans , etc...


Seconde différence avec un signal classique : les planchers des nacelles.


Les nacelles destinées aux mâtereaux de chandeliers ne sont pas identiques
aux nacelles des signaux ordinaires.
Sur un signal ordinaire , l'échelle d'accès aux paliers (nacelles) descend
jusqu'au sol en arrière du fût.
Sur un chandelier , l'espace disponible sur le sommier est  limité ; les échelles
d'accès aux nacelles  sont alors généralement dirigées latéralement .
Sur la plaque photo-découpée pour signaux illustrée ci-dessous , ces planchers
sont signalés par des flèches bleues.




Planchers de nacelles pour mâtereaux de chandeliers.


On peut constater qu'ils possèdent ,  sur deux de leurs côtés , des petites "pattes"
permettant de les  arrimer au fût des mâtereaux.
Ils sont aussi garnis d'avant-trous à percer en fonction de la disposition des
rambardes qui y seront installées.
Sur un mâtereau porteur de deux nacelles , c'est bien sûr celle qui possède le
plus petit plancher qui se trouvera en position supérieure.
Le choix des planchers et leur position par rapport au fût , ainsi que leur
orientation , se fera en examinant soigneusement les images des prototypes
qu'on désire représenter.
Une fois ce choix déterminé , on supprimera les "pattes" inutiles.

Pour ce qui concerne les échelles d'accès aux nacelles , leur longueur , leur
orientation , etc... , on se référera  aux mêmes photos.



Revenons à notre chandelier pourvu de ses deux ou trois mâtereaux "nus" que
nous allons maintenant équiper de leurs accessoires.

Aucune des photos  que j'ai pu examiner ne montre des mâtereaux équipés d'écrans
de contraste. On se passera donc de ces derniers.

On va donc souder sur les mâtereaux :

        - un ou deux supports d'axes de palettes.
        - un ou deux planchers de nacelle que l'on garnira de rambardes et d'une
          échelle. Cela se fera en examinant les photos des prototypes.
        - des poulies à coulisses si on désire évoquer un chandelier postérieur
          à 1931.
          J'ai renoncé à en poser sur mes exemplaires : les exemplaires réels n'en
          sont pas pourvus.

En ce qui concerne les rambardes qui cernent la passerelle , autour des pieds
des mâtereaux , je les ai montées en dernier lieu.


Et pour terminer , on n'oubliera pas de garnir la face avant du fût principal de
sa plaquette d'identification.
Celle-ci n'est pas fournie avec le kit ; il est cependant aisé d'en fabriquer une
à partir d'une chute de maillechort.





A gauche et au centre , les chandeliers de Virton-St Mard.
A droite , un chandelier pour le réseau "Vonèche" du RMM.
















Travaux de peinture.



Comme toujours , avant tout , un bon dégraissage-nettoyage  (bain d'eau bouillante 
+ détergent)  suivi d'un bain d' acétone.

Et une couche d'apprêt ( ici , apprêt en bombe blanc de la marque Tamiya ).






Après l'apprêt ......




Les éléments verticaux de nos réseaux miniatures sont exposés à de multiples 
risques de "casse" , notamment lors des interventions sur les voies : nettoyage,
remise sur rails après déraillement , etc.....

J'ai donc bricolé ,  au moyen de chutes de plastique , un support en forme 
d'alvéole , d'une dimension adaptée à la plaque de base du signal.

Ce support sera ensuite , après peinture , encastré dans le sol du réseau et 
dissimulé sous de la terre ou du ballast .

Ainsi , ce sera un jeu d'enfant de mettre en sécurité un signal qui pourrait courir 
un risque et de lui faire ensuite regagner son lieu d'implantation une fois tout danger
écarté.












Peinture blanche pour les deux chandeliers de Virton-St Mard.
Peinture grise pour le chandelier de Vonèche.








Les chandeliers étaient traditionnellement peints en gris ,  la face avant étant 
blanche.

Les photos des chandeliers de Virton  les montrent entièrement blancs tandis 
que  le chandelier de Vonèche était recouvert de peinture grisâtre .


La base des fûts principaux recevra une couche de noir et une patine pourra être
appliquée , ou non , en fonction des souhaits de chacun.

Et ce n'est qu'à la toute fin des travaux de peinture que les palettes , enfin,  rejoindront
leur emplacement définitif.











Les modélistes intéressés peuvent passer commande auprès de Didier Delfosse ,
à l'adresse suivante :

                                                 hardl00k69@gmail.com







dimanche 24 mars 2019

Un ancêtre bien caché : le château d'eau de GENDRON-CELLES.




Photo aérienne du château d'eau de Gendron-Celles.
©  Storder Tristan - Photography.



Pierre Storder est membre , tout comme moi , du RMM .
Il  se prépare très activement à la construction d'une réplique à l'échelle "N"
de la gare de Gendron-Celles et de ses installations .
Il a choisi de situer cette maquette dans les années où Gendron-Celles était considéré
comme un des lieux mythiques de la ligne Athus-Meuse.
A l'époque de la vapeur , en effet , c'est  ici que s'effectuaient les échanges de
locomotives  ainsi que leur ravitaillement en eau.


Pierre m'a donc proposé de me joindre à lui ainsi qu'à son fils Tristan pour aller
à la rencontre de l'ancien château d'eau destiné à alimenter les grues hydrauliques
de la station.





Détail du plan SNCB de la gare de Gendron-Celles .
Y figurent l'ancien château d'eau et  la station de pompage qui alimentait celui-ci.




Laissé à l'abandon depuis la fin de la vapeur, il est situé sur le flanc abrupt du
coteau dominant la vallée de la Lesse.
Entièrement caché par la végétation en été , il ne se laisse apercevoir qu'après
la chute des feuilles.
Au niveau du sol , on ne voit que quatre gros conduits parallèles montant à l'assaut
de la colline , et , tout à côté , l'échelle d'accès.





Echelle d'accès au château d'eau. © Photo Jacques Quoitin.




Cette dernière , longue d'une quinzaine de mètres , est fermement ancrée sur
le sommet d'un muret de briques construit à même le rocher.
Le métal dont elle est faite a bien résisté aux outrages du temps.
S'agirait-il de ce fameux fer puddlé , encore fort utilisé à l'époque de la mise
en service de de la gare (1896) ?
Ce matériau , plus souple que l'acier , et résistant à la corrosion de par sa faible
teneur en carbone avait notamment été sélectionné par Gustave Eiffel pour ériger
sa célèbre Tour (1889).
L'avenir démontra que ce choix était le bon....


Rassemblant notre courage , nous nous lançons dans une prudente ascension ,
échelon après échelon , tout en saisissant fermement des mains les montants
de l'échelle ; on ne sait jamais.....

Arrivés au sommet , nous posons le pied sur une sorte de plateforme : voici
enfin notre château d'eau , logé dans une niche creusée à même le rocher...




Le château d'eau de Gendron-Celles. © Photo Jacques Quoitin.




Tout autour , des traces de "squat" : cendres de feux éparpillées , collection de gamelles
de tailles diverses , etc...

Mais revenons bien vite à notre bel édifice , constitué de deux parties :

-Le socle : une colonne tronquée de forme légèrement conique, exécutée en maçonnerie
de briques. Une porte donne accès à un local technique encombré de tuyauteries et de
vannes.
Une chose nous frappe immédiatement : la maçonnerie est dans un état parfait ; on
dirait même qu'elle a été récemment ravalée !!!

-Le réservoir métallique est une cuve Intze , du nom d'Otto Intze , professeur à la
Technische Hochschule d'Aix-La-Chapelle .
Au cours des années 1880 , ce monsieur s'est livré à de nombreuses recherches
qui lui ont permis de déterminer les formes à appliquer à des réservoirs de grande
capacité.

Les tôles  qui forment la cuve ont été corrodées à un tel point qu'on peut voir au
travers : de la véritable dentelle...





De la dentelle.... © Photo Jacques Quoitin.




En montant plus haut sur le coteau , nous avions espéré pouvoir jeter un coup d'œil
dans l'intérieur de la cuve .





Le château d'eau de Gendron. © Photo Jacques Quoitin.




Hélas , des arbres ont chuté depuis les  hauteurs  et  dissimulent le réservoir sous
leurs  branches .

`



Ce qu'on peut voir de l'intérieur de la cuve. © Photo Jacques Quoitin.




On peut seulement identifier l'extrémité supérieure du tuyau d'évacuation de
trop-plein....

Sur la plateforme , devant la porte d'entrée , une bien peu engageante échelle donne
accès au bord supérieur du réservoir afin d'assurer l'examen et la maintenance de
celui-ci.
Vu son état, nous ne prendrons ici aucun risque....





L'échelle d'accès au réservoir .
Sa base , rongée par la rouille , est presque complètement sectionnée.
©  Storder Tristan -Photography.


A droite de celle-ci ,  on peut encore voir la règle métallique (jadis) graduée le
long de laquelle se déplaçait autrefois l'indicateur  de remplissage du réservoir .





Echelle d'accès au réservoir et indicateur de niveau d'eau.
© Photo Jacques Quoitin.


Revenons maintenant aux quatre conduites évoquées plus haut.
Leur rôle supposé (je ne prends pas de bien grands risques....) : faire monter
l'eau depuis la station de pompage établie en bord de Lesse et la faire redescendre
ensuite du réservoir aux grues à eau.

Au niveau de la plateforme , elles s'incurvent pour se diriger en sous-sol vers
la base du château d'eau.
Leur trajet à flanc de coteau s'effectue entre deux murs de briques , le premier
servant de base à l'échelle d'accès .
Tous deux sont garnis d'armatures métalliques sur lesquelles viennent s'articuler ,
à la manière de doubles portes , des tôles servant vraisemblablement de protections
contre le gel.




Gendron-Celles. Les conduites du château d'eau. © Photo Jacques Quoitin.



On termine la moisson de photo cependant que Pierre prend les mesures du château
d'eau avec l'objectif d'en réaliser la maquette.










D'après les souvenirs des anciens du RMM , Gendron-Celles était équipée d'un
pont tournant sis sur une sorte de terre-plain dominant la Lesse , près de l'entrée
du tunnel de Furfooz.





Détail du plan SNCB de la gare de Gendron-Celles.
La flèche indique l'endroit où se trouvait le pont tournant.
En regardant bien , on peut voir sur ce document que les représentations de la plaque tournante
et de sa voie d'accès ont été effacés.




Et s'il était encore possible d'en retrouver des traces ?

Tandis que Tristan fait décoller son drone pour prendre des vue aériennes de
ce qui reste des installations de la gare , nous explorons en vain le bosquet
qui , avec le temps , a  complètement envahi l'ancien site de la plaque tournante.

La nature a repris ses droits ; plus aucune trace de la fosse ou de tout autre
élément.

De plus , j'ai involontairement dérangé une malheureuse perdrix.....



jeudi 21 février 2019

Le grand moulin d' Houdrigny.











On ne peut pas dire qu'il soit particulièrement beau...
On ne peut pas non plus dire que son aspect corresponde à l'idée qu'on se fait d'un
moulin en Gaume....

Et pourtant , dès que je l'ai aperçu depuis la route , malgré l'état d'abandon dans lequel
il se trouvait déjà , j'ai eu l'envie d'en tirer un modèle réduit.
Trente-cinq ans ont passé depuis ce jour .... comme quoi  il n'est jamais trop tard ....

C'est une construction de type "industriel" : ossature de béton armé avec remplissage
de briques (appareillage "paneresse-boutisse" , quand même...), huisseries métalliques
et petits carreaux.
Quelques détails viennent cependant "agrémenter" cet austère parallélipipède : une section
de poutrelle destinée à accueillir un palan , une vis à grains , un vaste auvent soutenu par
des tirants ancrés dans la façade , et puis , ce curieux décrochement au niveau du couronnement
de l'édifice.....
Et enfin , la terrasse , cernée d'un muret de briques complété d'une rambarde métallique.






Le moulin d'Houdrigny. © Photos Jacques Quoitin.




En premier lieu : un plan...


Parler de plan me semble un peu présomptueux....
Il s'agit plutôt ici d'un simple schéma jeté  sur papier millimétré , après transposition
à l'échelle de mesures prises sur le terrain.





Façade "nord" du grand moulin d'Houdrigny.




Prendre les mesures d'un édifice de taille imposante n'est pas des plus facile.
L'accessibilité des installations industrielles est souvent compliquée et , lorsqu'il
s'agit d'un bâtiment laissé à l'abandon , la végétation qui a repris ses droits peut
constituer une véritable gêne.

Je n'avais noté aucune des dimensions de ce bâtiment , seulement pris quelques photos.


Ces dernières étant suffisamment  précises , il m'a été possible , en partant de la taille
d'une brique standard , en effectuant ensuite le comptage des briques d'une rangée et
en additionnant enfin les lits de briques , d'estimer avec une marge d'erreur qui ne devait
pas être catastrophique les mensurations de mon moulin.






© Photos Jacques Quoitin.





Avoir l'opportunité de photographier un bâtiment de loin permet de mieux en apprécier les proportions .
L'image de droite , ci-dessus , en témoigne.
Les lignes de fuite sont beaucoup moins marquées et il devient plus aisé d'imaginer les
hauteurs respectives des différents niveaux du moulin ainsi que la surface occupée sur les
façades par les différentes ouvertures.
Inconvénient de la méthode : l'utilisation d'une longue focale entraîne sur l'image un
tassement des plans .
Les panneaux de briques présents sur les parois latérales, par exemple , apparaîtront
ainsi  moins larges qu'ils ne le sont en réalité.
Il s'agit bien sûr de tenir compte de ce fait.










C' est pourtant sur les "petites façades" que j'ai le plus longtemps "planché"...
Sur papier , leur largeur est passée de 33 mm à 44 mm pour revenir enfin à 40 mm , 
ce qui correspond à 6 mètres quarante "en grand".










En clôture de ce chapitre , je me dois d'évoquer une découverte , hélas un peu
tardive....

Le site  Google Maps, outre qu'il  donne accès à un ensemble bien pratique de
cartes et d'images satellites offre aussi la possibilité de définir avec une courte
marge d'erreur les dimensions en deux plans d'un édifice ( longueur et  largeur).

J'ai ainsi pu calculer que le moulin d' Houdrigny , encore debout aujourd'hui ,
mesurerait  22,66 mètres de long sur 6,19 mètres de large .
Le mien fait 23,00 x 6,40 mètres....., juste un peu trop grand....




Travaux préparatoires.

Il s'agit ici de transférer mon dessin sur les feuilles de plasticard qui vont servir de base
à chacune des façades du moulin.
L' épaisseur de ces feuilles : 0, 5 mm.
A la pointe à tracer , je vais graver dans la matière plastique l'emplacement de l'ossature
de béton armé .








Il s'agit de faire montre de précision :

     -Bien lire et bien relire les mesures.
     -S'assurer du parallélisme parfait des quatre côtés de la feuille de plasticard ( ou vérifier
      soigneusement que les quatre angles font bien nonante degrés ).
     -En s'aidant d'une équerre , bien vérifier si les lignes qui doivent être perpendiculaires
      aux côtés de la feuille de plasticard le sont vraiment .
     -Bien maintenir en place le réglet durant les tracés. A l'échelle N , dévier d'un millimètre ,
      c'est dévier de seize centimètres "en grand".









La construction .



On commence par coller sur la feuille de base des languettes de matière plastique
destinées à  évoquer le système "poteau-poutre" de béton constituant le squelette de
l'édifice.
Je pourrais utiliser à cet effet les excellents profilés de la marque "Evergreen" , mais,
n'en disposant pas dans mon stock , je me suis résolu à découper des languettes de
largeur voulue ( 2, 5 mm , 3, 0 mm et 4, 0 mm ) dans une feuille de plasticard de 0, 5 mm
d'épaisseur..

C'est une réglet métallique qui va guider le marquage à la pointe à tracer ainsi que
la découpe au couteau X-acto.











Attention :  il faut absolument résister à l'envie de pratiquer la découpe  d'une  seule
passe de cutter !
C'est tout à fait possible avec une lame bien affûtée , mais les contraintes que ce geste
va imposer à la matière plastique seront telles que des déformations vont apparaître : la
languette va inévitablement prendre une courbure en forme de banane.

Effectuer donc plusieurs passes légères en insistant à chaque fois un peu plus sur le
milieu de la longueur de façon à ce que la languette se sépare de la feuille en cet endroit,
d'abord , et au niveau de ses extrémités en fin d'opération.





On peut voir ici que la languette se sépare de la feuille en son milieu tandis
qu'elle tient encore par ses extrémités .














En procédant de cette manière , on obtiendra des languettes presque parfaitement
rectilignes.

Avant leur mise en place sur la feuille de base , les languettes sont retournées .
Par "retournées" , j'entends que la face de la languette qui se trouvait au-dessus lors
de l'opération de découpe se retrouvera en-dessous au moment de l'assemblage.
En effet , le passage répété de la lame de cutter dans la feuille de plastique a tendance
à soulever et à repousser la matière des deux côtés de la ligne de coupe , engendrant
ainsi une légère déformation et une diminution de largeur qu'on ne retrouve pas sur la
face inférieure.









Une fois l'ossature terminée, on va tenter de lui donner un état de surface qui évoque
les empreintes laissées sur le béton par les planches de coffrage ainsi que les différentes
strates générées par les coulages successifs..
Les poteaux et les poutres vont donc être marqués dans le sens longitudinal.

J'utilise successivement trois outils : une pointe à tracer , une lame de cutter et un
petit outil de la marque Trumpeter.
Un ou deux centimètres avec un outil , un ou deux centimètres avec un autre outil , et
ainsi de suite .
Et pour terminer , toujours dans le sens longitudinal , un p'tit coup de papier de verre









L'ossature est maintenant terminée. Elle délimite ainsi des sortes d'alcôves qu'il va
maintenant falloir remplir de briques.

La firme Slater's met en vente depuis des dizaines d'années des briques à l'échelle N.
Elles se présentent sous la forme de feuilles de 300 x 174 mm et de  0, 5 mm d'épaisseur.
La référence : 0402 ( English Bond Brick Red).

Pour que le remplissage soit parfait , on aura recours à un véritable travail de
marqueterie.
Je m'explique : malgré le soin apporté lors des prises de mesures et lors des
opérations de découpe , les "alcôves" d'une même rangée ne présentent pas une
dimension rigoureusement identique .
Il est ici question de fractions de dixième de millimètre , mais ça se voit...


Je commence par découper des bandes de feuille de briques d'une hauteur légèrement
supérieure ( de 1 à 2 mm) à celle d'une rangée d' alcôves.
Ces bandes sont ensuite découpées en petites plaques , elles aussi,  légèrement  plus
larges ( de 1 à 2 mm) que les alcôves auxquelles elles sont destinées.
On ajuste la taille de ces plaques par enlèvement successif (règle métallique et cutter)
de fines languettes de matière jusqu'au moment où la plaque peut rentrer à force
dans sa "niche".










Les façades de notre moulin ont ainsi reçu leur garnissage de briques.
Il est temps de penser à y ménager  les ouvertures des portes et des fenêtres.

Le pourtour de chacune des baies est gravé à la pointe à tracer en reportant
sur les murs les dimensions établies sur les croquis préparatoires.
L'évidement de chaque ouverture se fait à l'aide de lames  X-acto   n°= 17 et 18
qui  fonctionnent à la façon de petits ciseaux à bois.
On termine à la lime ( plate pour les bords et  carrée pour les coins).

On n'oublie pas de prévoir ,  à la partie supérieure des baies , les emplacements
dans lesquel les linteaux seront insérés.
En plus des lames X-acto , j'utilise ici un micro-ciseau de 1 x 1 mm de la firme
Trumpeter (modèle F1).











Avant de poursuivre , je vais équiper les faces internes des murs du moulin d'un certain
nombre de lamelles de plastique (épaisseur : 1,0 mm).
Elles sont destinées à servir de guide et d'appuis aux futurs planchers et cloisons intérieures
de l'édifice , dont la fonction sera triple : en premier , améliorer la rigidité du bâtiment ;
en second , éviter de donner à l'observateur l'impression de regarder dans une "coquille
vide"; en trois , avoir ainsi la possibilité de n'installer l'éclairage que dans un nombre
limité de pièces.....

Des bandelettes identiques sont collées le long des bords verticaux des façades .
L'épaisseur plus forte de ces derniers sera ainsi un gage de meilleure rigidité
tandis que l'assemblage des différentes façades entre elles sera rendu plus aisé
grâce à l' augmentation de leur surface de contact .


Je n'ai pas vraiment l'intention d'équiper mon moulin d'un éclairage intérieur ;
je vais cependant aménager le dernier étage de façon à pouvoir en installer un
sans trop de difficultés si je changeais d'avis.




1. les bandes de plastique collées le long des bords sont destinées à épaissir ces derniers comme expliqué plus haut.
2. Les bandes collées verticalement en milieu de façade vont servir de guide aux plaques de plasticard jouant le rôle
de renfort entre les deux grands murs.
3. Les bandes horizontales serviront d'appui aux planchers.










Les deux bords verticaux de chaque façade sont préparés pour l'assemblage.

Avec une lime à gros grain , je leur donne un angle de 45°.
La surface est ensuite peaufinée à la lime fine.

On peut aussi s'aider d'une petite ponceuse à patin triangulaire , genre Proxxon ;
attention cependant à ne pas aller "un ponçage trop loin" !!!












Mise en place des croisillons.




Les linteaux , découpés aux bonnes dimensions , sont sertis dans leur niche.
On n'oubliera pas les appuis de fenêtre , simples bandelettes de plastique collées sur
le mur sous les baies.

Et maintenant , la corvée : les portes et fenêtres ..... et il y en a vingt cinq !!!
De petites feuilles de plastique transparent sont collées sur la face interne des murs.
Elles vont constituer la base de nos fenêtres.

J'avais , dans un premier temps, imaginé d'évoquer les croisillons par une simple
gravure à la pointe à tracer.
A la suite d'un essai décevant , j'ai opté pour une construction intégrale à partir
de micro-languettes  découpées à façon dans du plasticard de 0,1 mm d'épaisseur .

Avant de poser les croisillons , je réalise l'encadrement de la fenêtre (montants et
traverses hautes et basses).


De fines lignes , gravées très légèrement à la pointe à tracer sur la face intérieure de
la "vitre" vont me servir de guide pour le placement des croisillons bien à leur place.

En premier lieu ,  les croisillons horizontaux, installés sur toute la largeur de la baie.
Je procède de la façon suivante : sur une feuille de papier , je dépose , à l'aide de
l'aiguille distributrice du flacon "Faller Expert" , un trait de colle dans lequel je
trempe , sur la longueur nécessaire , l'extrémité de ma languette de plastique.
Je passe ensuite cette dernière sur le papier de façon à la débarrasser d'un éventuel
excès de colle.
Elle est maintenant prête à être mise en place.


Les croisillons verticaux sont enfin posés, petit segment par petit segment....

C'est un travail de bénédictin que j'ai mené à bon terme sans m'énerver : une
heure par ici , une heure par là.....

.


Les quatre façades....





Les faces internes .



Avant d'assembler les murs , j'en ai  peint les faces internes de façon sommaire.
J'ai opté pour  une quelconque couleur sombre prélevée dans mon stock.
J'ai bien veillé à  épargner les fenêtres ainsi que les endroits où viendront se faire
coller les murs de renfort et les planchers.

Le dernier étage , susceptible d'être (plus tard...) équipé d'un éclairage , a reçu
une peinture plus claire , une sorte de gris sensé convenir à un local industriel.



































Les quatre faces du moulin ont été assemblées par collage.
Deux feuilles de plasticard d'un mm d'épaisseur , découpées aux bonnes dimensions
ont été ensuite descendues et collées entre les languettes verticales de guidage ,
pour rigidifier l'édifice et le cloisonner .
Et les planchers ont enfin été mis en place.

En ce qui concerne le"gros œuvre" , il reste maintenant à confectionner le couronnement
du moulin qui déborde en partie du bord supérieur des façades.

La plate-forme : une simple feuille de plastique.
A la pointe à tracer , j'ai divisé sa surface en une vingtaine de dalles pour suggérer
le fait que les coulées de béton se sont déroulées par étapes successives.


A l'extrémité postérieure de la plate-forme , une sorte de petite cabane , fermée par
une porte, abrite l'arrivée de la cage d'escalier.
Ce petit bâtiment , sur les photos , semble fait en maçonnerie de briques.
Un bardage de plaque de zinc le recouvre ; il sera figuré, sur la maquette , par
de fines bandelettes de plasticard échancrées et se recouvrant avec décalage
à la manière d'ardoises.











La couronne du moulin est conçue de manière à s'adapter sur l'édifice comme un
couvercle sur une boîte. ( Eclairage éventuel oblige...).












La façade a reçu une première couche de peinture.



Avant d'aller plus loin , quelques travaux de peinture.

En premier lieu , tout l'appareillage de briques est recouvert, au pinceau large , d'une
peinture suffisamment diluée : elle doit présenter la consistance du lait .
Il est impératif , en effet , que la couleur pénètre bien jusqu'au fond des joints de
briques.
J'ai porté mon choix sur un mix de teintes Humbrol évoquant la couleur du ciment.









Ensuite vient le tour des briques.
On prélève un peu du mélange choisi à l'aide d'un pinceau plat ; on essuie ensuite
ce dernier sur une feuille de papier  de façon à transporter le moins de peinture
possible.
La couleur est déposée sur les briques en tenant le pinceau parallèlement à la
façade et en effectuant un mouvement de gauche à droite (le contraire , si on
est gaucher...).
Cette technique de peinture par "affleurement" permet de bien mettre les briques
en évidence.











L'accastillage....




Maintenant que la "coque du vaisseau" est terminée , il va falloir penser à l'équiper des
accessoires qui vont achever de lui donner tout son caractère :

        -les rambardes.
        -la buse coudée , vraisemblablement destinée à participer au séchage des grains.
        -l'auvent.
        -la vis à grain et son câble de suspension.
        -l'arrivée de courant avec son châssis-support d'isolateurs.
        -la poutrelle du palan.


Le bastingage , pardon...les garde-corps.


Vu leur vulnérabilité , j'ai  décidé d'emblée de les construire en métal.
Je possédais, au fond de mes réserves , des rambardes en maillechort photo-découpé
prêtes à l'emploi.
Leur pas (= distance entre les montants) n' était cependant pas le bon .....
Il m' a donc fallu les construire intégralement à partir de fil en maillechort de 0,3 mm
de diamètre.








Les montants sont collés au cyano-acrylate dans des trous percés à l'aide d'un foret
de  Ø  0,4 mm .

Une simple languette de plastique sert de gabarit de coupe : les montants auront ainsi
une longueur identique.

Pour des raisons de facilité , je n'ai pas attendu l'étape suivante pour garnir la terrasse de
bandes de papier de masquage Tamiya ; il est beaucoup plus aisé de le faire avant la mise
en place des mains courantes et lisses.











Vient ensuite le travail de soudage.
Ici aussi , un petit gabarit permet de placer la main courante et la lisse  au bon
niveau.
Le maillechort se soude avec une grande facilité , surtout quand on a porté son
choix sur un flux aussi efficace que la "Purine"..











Il suffit maintenant de compléter le masquage : rubans Tesa et papier journal, de façon
à protéger la totalité du bâtiment des projections de peinture.

Dégraisser la rambarde avec un pinceau trempé dans de l'acétone en maintenant le
moulin tête en bas pour ne pas occasionner trop de dégâts aux peintures existantes .
(L'acétone est un satané destructeur de peinture...).

Laisser sécher avant de passer une fine couche d'apprêt en bombe gris Tamiya.

La couleur définitive des garde-corps a été appliquée au pinceau.






Les rambardes ont reçu leur peinture définitive . La poutrelle du palan a été installée ,
ainsi que la buse de prise d'air.





La buse de prise d'air pour le séchage.



Je n'en suis pas sûr , mais j'imagine que cette curieuse excroissance , communicant
avec le dernier étage du moulin doit avoir quelque rapport avec le  séchage  du stock
de grains.




Après ébavurage , les segments de tubes sont assemblés par soudage pour former une tuyauterie coudée.




Après un essai infructueux avec du plastique , je me suis  tourné vers le laiton .
Pour obtenir un coude , il me fallait assembler des segments de tube présentant
vaguement la forme d'une section de tranche de melon.
Le dispositif de coupe à onglet de la tronçonneuse Proxxon s'est montré ici très
utile.




L'auvent.



Comme on peut le voir sur les photos , l'auvent du moulin d'Houdrigny est de
dimensions imposantes.
Il est composé d'un châssis fait à partir d'un assemblage de poutrelles .
La couverture : de la tôle ondulée.
L'ensemble doit peser plusieurs tonnes ; quatre longues barres d'acier ancrées
dans la façade le soutiennent et lui donnent l'inclinaison nécessaire pour un
écoulement rapide des eaux de pluies.










Tant que le fer à souder est chaud....
Pourquoi ne pas opter ici aussi pour le métal ?


La base de travail : une fine feuille de laiton de 0,1 mm d'épaisseur découpée aux 
dimensions souhaitées : 42 X 41 mm.
Sur le bord de chacune des extrémités de la longueur , je soude un profilé en "U" de
1,0 X 1,0 mm en veillant à ce que le creux du "U" soit orienté vers l'extérieur.
Ensuite , 4 segments de cornière de 1,0 X 1,0 mm sont insérés entre ces deux profilés
tout en étant soudés eux aussi sur la feuille de laiton.









Des trous de Ø 0,4 mm sont ménagés dans l'épaisseur des cornières.
Ils accueilleront les extrémités des tirants.



Sur chaque cornière , je soude ensuite , bien perpendiculairement , deux petits
segments tirés d'une bande de maillechort ou laiton de 1,0 mm sur 0,2 mm.
Je leur donnerai ensuite à tous une  longueur identique en les sectionnant à l'aide
d'une pince appuyée sur un gabarit.

Ils vont servir d'appui aux tirants destinés à empêcher l'affaissement de l'auvent sous
son propre poids (et celui de la neige , bien sûr...).
Ces tirants sont  constitués de fil de maillechort de  Ø 0,3 mm .






On peut ici voir deux tirants en maillechort mis en forme.
Leur extrémité sera logée dans des trous forés au travers des cornières et de la feuille de laiton.
Après soudage , l'excédent sera coupé à la pince.








Fin des travaux de soudure....




A droite sur l'image ,  quatre "barres" permettront d'ancrer l'auvent dans la façade
du moulin.
Il s'agit en réalité de deux segments de fil de maillechort pliés en forme de "U" et
soudés à l'intérieur du creux de la poutrelle .











Une couche d'apprêt sur le tout (après dégraissage soigneux...)..











Couverture de l'auvent au moyen de tôle ondulée en vrai métal.
Le collage se fait avec une colle à deux composants et à séchage rapide (90 sec.).
Bien veiller à faire se chevaucher les rangées de tôles dans le bon sens....




Le raccordement électrique et la vis à grain.








Le raccordement électrique du moulin.
Et un peu plus haut , un segment de corde de guitare ( un La ou un Mi , je ne sais plus...)
fixé par collage dans un orifice percé dans le plancher du dernier niveau.
Le tube de la vis à grain sera plus tard enfilé et collé dessus.




Le raccordement électrique du moulin est des plus simples : un tube portant quatre
isolateurs est maintenu à chacune de ses extrémités par une ferrure en forme de "V"
dont les deux branches sont arrimées au mur.

J'en ai fait une transposition à l'échelle "N" à partir d'une construction intégrale.
Tout est en laiton et maillechort.
Les isolateurs sont tirés d'une gaine de très fin câble électrique tronçonnée  en
segments de 1,0 mm de long . Ces derniers ont été simplement enfilés sur leur
support.


La vis à grains est un dispositif permettant d'amener les céréales à leur lieu de
stockage aménagé dans l'étage supérieur du moulin.
Elle est constituée d'un tube en métal à l'intérieur duquel tourne une vis sans fin.
En raison de sa grande longueur , il a fallu la soutenir par des haubans suspendus
à un  câble d'acier  dont l'extrémité proximale est fixée au mur du moulin.
Quant à l'autre extrémité , eh bien , je ne sais pas à quoi elle pouvait bien être
reliée....à un poteau quelconque , j'imagine.....
Je n'y avais pas porté attention au moment de la prise des photos....










Pour le modèle réduit de notre vis à grain : du tube laiton de Ø 1,5 mm.
L' ouverture visible du tube a été fraisée de façon à offrir au regard une paroi
amincie.

Les haubans : du très fin fil électrique mono-brin , plus facile à torsader que
le maillechort et tout aussi facile à souder.

Le câble de suspension : du maillechort Ø 0,3 mm.

Pour donner un peu de souplesse à l'ensemble , j'ai fiché un bout de corde de guitare
dans l'épaisseur du plancher du dernier étage , à l'intérieur du moulin ; et c'est sur
ce ressort improvisé que j'ai ensuite enfilé et collé le tube de la vis à grain.





La poutre du palan.










Une simple poutrelle en profilé I-beam d'Evergreen posée sur deux supports .

La portion de poutre dépassant au-dessus de la façade a vu son âme percée (comme
en vrai....) de quelques trous de Ø 0,4 mm.























Voilà !

Je vais maintenant laisser passer un peu de temps avant de passer à la patine et
surtout à la mise en place du Grand Moulin d'Houdrigny ( il y a bien les "Grands
moulins de Paris , ou de Pantin , ou de ....) sur mon réseau.....

Les photos suivront.....