Ligne 125 , ligne 125a. Entre Meuse et Usines.







Curieusement , c'est durant mon enfance , au cours de quelques trajets effectués entre Namur
et Liège dans la voiture familiale , que les paysages de cette vallée industrielle ont commencé
à exercer sur moi une véritable fascination.....


Partout , des fours à chaux, des fumées, l'odeur âcre des oxydes de soufre et cette poussière 
jaune-blanchâtre qui recouvre tout , absolument tout....
Ces bâtiments d'usines , vastes et lugubres à l'infini ,  ces hautes cheminées prenant parfois 
leur envol depuis la crête des coteaux ....
Et le ballet incessant des camions écrasés sous les charges , et les rames de wagons en 
attente sur les voies des raccordements industriels .....


Quand j'ai commencé à photographier la L.125 , je ne pensais qu'à immortaliser un chemin 
de fer qui , à l'époque , entre 1980 et le début des années 2000 , présentait encore de sacrés 
beaux restes . 

Malgré l'électrification , les gros diesels étaient encore nombreux en tête des "marchandises" 
ou des trains de collecte des entreprises.
A côté d'eux , une  large gamme  de motrices électriques , déjà vénérables , mais toujours 
belles.
Et n'oublions pas les automotrices , anciennes ou plus récentes , ni les visiteuses étrangères 
venues de France , de Hollande et même d'Allemagne...

Quel festival !  Trains internationaux  , transports de fonte en fusion , rames "voyageurs" 
tractées par de vieilles électriques , incursions de matériels étrangers....

Un petit quart de siècle passé à photographier le long de ces voies m'a cependant fait 
constater que les industries avaient non seulement généré un important trafic ferroviaire ;
elles avaient aussi transformé durablement le paysage et laissé , en disparaissant , de 
nombreux vestiges .

C'est pour suivre la chaîne des usines entre Namur et Liège que le voyage que je  propose 
d'effectuer se fera d' abord sur la L.125 jusque Flémalle.
On prendra ensuite la L.125a pour franchir la Meuse et atteindre Kinkempois par la rive 
droite du fleuve.
A Statte , on ne manquera pas d'effectuer une court pélerinage  sur ce qui subsiste des 
lignes 126 ,  Ciney-Statte , et 127 , Landen-Statte .
Enfin , depuis  Seraing , vers l'ouest , nous explorerons la L.285 , ligne  industrielle s'il 
en est....


Nous sommes en 2023.
Les images qui illustrent mon propos ont entre 20 et 40 ans.
Depuis , tout à changé dans la vallée : extinction des hauts-fourneaux , usines rasées ,
fours à chaux jetés à terre , et même le petit hameau de Haigneau et sa chapelle ,
disparus , pour toujours....





Beez .



Août 1989. Passage d'un FO devant les anciens fours à chaux des Grands-Malades.
© Photo Jacques Quoitin.


En 1872 fut fondée ici la société "Carrières et fours à chaux des Grands Malades"
dont la dénomination fait référence à l'ancien "Hospice des Grands Malades",
une léproserie établie en ces lieux , hors des remparts de Namur , au 12ème siècle.

Agrandie et modernisée au cours des ans , l'entreprise comptait 8 fours à chaux
adossés aux falaises de Beez sur une longueur de 68 mètres.
En marche à feux continus , les fours étaient chargés par le sommet d'un empilage 
de couches alternées de pierre et de charbon , ce dernier étant bien vite remplacé
par le coke.
C'est au sein de ces appareils que la pierre calcaire subissait à 900°C un processus de
calcination qui allait la transformer en chaux.
Un cinquième de la chaux de haute qualité élaborée dans les fours de Beez alimentait
les aciéries françaises de Vireux, au sud de Givet.
Le reste était dirigé sur les usines sidérurgiques du Grand-Duché de Luxembourg.

L'usine stoppa ses activités en 1971.




Les moulins de Beez , entre leur mise à l'arrêt et  leur nouvelle affectation.
© Photo Jacques Quoitin.



Presque en face des fours à chaux , les vastes "Moulins de Beez" , édifiés par Félicien
Stéphenne en 1901 et mis à l'arrêt en 1986.
Désormais restaurés , ils abritent les archives du gouvernement wallon.
J'ignore d'ailleurs s'ils seront suffisamment vastes pour  accomplir cette mission vus
la fréquence et le nombre des "affaires" qui ne cessent d'agrémenter la pittoresque
vie politique de notre région....




Beez. 5315 et wagons chargés de chaux.
© Photo Jacques Quoitin.






Beez. 19 février 2008. La 7842 emmène un train de brames. © Photo Jacques Quoitin.



Beez. La 7766 à la tête d'une rame de wagons vides à destination de Marche-les-Dames.
© Photo Jacques Quoitin.



Beez. Train de coils en provenance de Dunkerque emmené par la 36008 SNCF.
© Photo Jacques Quoitin.



Marche-Les-Dames.



Marche-les-Dames. Avril 1994. Le bon temps des rames tractées.
Ici , la 2351. © Photo Jacques Quoitin.


Un nom  mondialement connu depuis le 17 février 1934 , jour où le roi Albert trouva 
la mort dans un tragique accident d'escalade.




Marche-les-Dames. 10-10-2002. Courte rame au crochet de la 2301.
© Photo Jacques Quoitin.



Les rochers de Marche-les-Dames , très prisés des grimpeurs ,  sont aussi le terrain 
d'entraînement  des para-commandos casernés dans le domaine du château d'Arenberg.
L'aspect tourmenté de ces aiguilles criblées de trous , de ces falaises creusées de nombreuses 
grottes est dû au fait qu'elles sont constituées de calcaire dolomitique , un assemblage de 
calcium et de magnésium , le premier étant plus sensible à l'érosion que le second.




Marche-les-Dames. Septembre 1993. Train international tracté par la 2148.
© Photo Jacques Quoitin.




Marche-les-Dames. 23-10-1995. Transport de voitures .
En tête , la 2378 . © Photo Jacques Quoitin.





Marche-les-Dames présente aussi un autre visage , celui d'un ensemble industriel étoffé
et performant.



Marche-les-Dames. 02-04-1999. 2619.
© Photo Jacques Quoitin.



Bien avant la révolution industrielle , l' Haigneau , petite rivière qui descend sur la Meuse  
au creux d'un vallon qui n'a aujourd'hui plus rien de champêtre , alimentait en force
hydraulique les meules de moulins à farine ainsi que les marteaux de plusieurs forges.

Au dix-neuvième siècle , l'arrivée du chemin de fer a encouragé des entrepreneurs avisés
à développer ici leurs activités.



Marche-les-Dames. 1980. Vue sur le faisceau des voies en gare.
5404 à la manœuvre.
© Photo Jacques Quoitin.




Marche-les-Dames. 1988. La 5320 prête au départ.
© Photo Jacques Quoitin.





Marche-les-Dames. 25-08-1997. 
La 215-026-6 de la DB en attente de départ.
© Photo Jacques Quoitin.



Marche-les-Dames. Septembre 1993.
Une longue rame à destination des usines sidérurgiques d'Hoogovens.
© Photo Jacques Quoitin.



Marche-les-Dames. 1980. 
Entrée en scène du locotracteur.
© Photo Jacques Quoitin.



L'usine Luyten , reconnaissable à sa cheminée de section carrée , est établie ici depuis 
plus de 120 ans .
Elle s'est fait un nom dans la distillation du goudron et la production de naphtaline.
Cette entreprise est née suite au rachat d'une distillerie de goudron installée au même 
endroit dès 1870.
Il s'agissait de la Société "Kirby , Plaffenback et Cie" qui fabriquait des crayons de 
charbon pour lampes à arc.
Toujours active aujourd'hui , Luyten  fait partie du groupe Rekochem  




La cheminée de section carrée de l'usine Luyten.
A l'avant-plan , la voie traverse la rue.
© Photo Jacques Quoitin.




En remontant le vallon du Haigneau , à gauche de la route , les anciennes "Dolomies 
Stéphenne".















A côté de ses activités de meunier (moulins des Dames Blanches à Namur , moulins de
Beez) , Félicien Stéphenne (1851-1917) était aussi propriétaire de fours à chaux 
dans le faubourg namurois de Plomcot.
Un événement va survenir , qui va non seulement booster ses affaires , mais aussi 
bouleverser profondément le paysage de Marche-les-Dames.

De quoi s'agit-il ?
Dans la seconde moitié du 19ème siècle , l'essor de la sidérurgie était  entravé par 
l'impossibilité de transformer en acier de qualité les fontes issues de minerais 
phosphoreux.
Le convertisseur Bessemer , disponible depuis 1856 , ne le permettait aucunement.
En 1877 , Sidney Gilchrist Thomas  parvint à déphosphorer les fontes en remplaçant le
garnissage intérieur  acide du convertisseur Bessemer par un revêtement réfractaire
basique constitué de dolomies cuites avec du goudron.
Ce fut une véritable révolution . 
Chez nous, les mines de fer de Lorraine et de Gaume purent travailler à plein régime ,
la minette phosphoreuse qu'on y  extrayait devenant pleinement exploitable .
A proximité  de celles-ci , s'élevèrent d'innombrables hauts-fourneaux , aciéries et
laminoirs.
Une nouvelle ère était née.




La voie ferrée décrit une large boucle avant de gagner l'usine en traversant la rue.
© Photo Jacques Quoitin.




Le développement du procédé Thomas reposait cependant sur une condition : accéder 
sans limite aux gisements de dolomies....



En 1896 , Henri de Wendel , maître de forges lorrain et client de Félicien Stéphenne ,
signale à ce dernier qu'il serait heureux de se faire livrer de la dolomie à partir d'un
lieu plus rapproché que l'Autriche , où il s'approvisionnait jusqu'alors.
Stéphenne va se lancer dans cette quête et , après des tentatives infructueuses à 
Floreffe et à Malonne , va finir par reprendre un gisement de castine exploité à 
Marche-les-Dames par les Usines de la Providence. Il sait que cet endroit est aussi 
une importante source de dolomies.
Il participe d'abord à la création de la société "Dolomies de Sambre-et-Meuse S.A.",
établie à Namèche. 
Il fonde ensuite , dans le vallon du Haigneau , les "Dolomies Stéphenne" en 1907 et 
met au point le frittage de la dolomie  dans des fours chauffés au coke à une température 
de 1800 à  2000 degrés.
L'opération de frittage rend la dolomie plus apte au façonnage des briques réfractaires
destinées aux convertisseurs ainsi que celui de leur fond en pisé.

Les dolomies vont avoir bien d'autres usages , dans l'industrie verrière , les travaux de
constructions routières , l'agriculture .




L'abri du locotracteur.
© Photo Jacques Quoitin.








En 1969 , les usines Stéphenne vont passer sous le contrôle de la société métallurgique
hollandaise "Koninkelijke Nederlandse Hoogovens en Staalfabriek".
On verra alors partir pour les Pays-Bas des trains de 3000 tonnes de dolomies 
destinées notamment à servir  d' agent fondant sur les bandes d'agglomération 
alimentant les hauts-fourneaux.


A la fin du siècle dernier , on pouvait encore apercevoir les trois cheminées de l'usine
Stéphenne , hautes respectivement de 35 , 40 et 45 mètres.




Marche-les-Dames. 1980. Anciennes Dolomies Stéphenne et leurs 3 cheminées.
© Photo Jacques Quoitin.




Marche-les-Dames. Anciennes Dolomies Stéphenne...
© Photo Jacques Quoitin.



Sur l'image précédente , les trois cheminées et les fours ont disparu....





Locotracteur Cockerill descendant un wagon vers la gare de Marche-les-Dames.
© Photo Jacques Quoitin.




De l'autre côté de la rue , un minuscule hameau de quelques maisons et....une toute petite 
église consacrée aux Saints Pierre et Paul....







La chapelle a été construite en 1910 par le Prince d'Arenberg et entretenue ensuite
par les industriels Paul Stéphenne et François Sépulchre.
Un office s'y tenait uniquement le dimanche matin. 
Je me souviens l'avoir une fois suivi au cours d'une sortie scoute et avoir été impressionné
par la poussière recouvrant ce petit hameau perdu entre carrières et  fours à chaux.....




Marche-les-Dames. 02-04-1999. 
Le "carrousel" des "Aciéries Sépulchre" sert de fond de décor aux évolutions d'un locotracteur Cockerill.
© Photo Jacques Quoitin.



En revenant vers la Meuse ,  un vaste bâtiment circulaire construit en 1928.
Il s'agit du "carrousel " ( c'est son surnom) des Aciéries Sépulchre , actives depuis 1898. 
Cette aciérie électrique produisait des pièces  moulées pour l'industrie , de l'outillage ,
des enclumes , des poêles , etc...
François Sépulchre avait aussi mis au point ses propres fours fonctionnant au coke et
distribués dans le monde entier , mais aussi à ses voisins Stéphenne et Lhoist.



Les "Dolomies de Marche-les-Dames".



Dolomies de Marche-les-Dames. 07-06-2005. 
Les deux batteries de fours de frittage.
© Photo Jacques Quoitin.



Ici , on pénètre dans  le domaine du groupe Lhoist , leader mondial de la chaux et des 
dolomies.

Les "Carrières de Marche-les-Dames" ont été fondées en 1937.

A partir de 1950 les anciens fours "Sépulchre" construits à partir de 1926 en maçonnerie
pour le frittage des dolomies vont être remplacés par des appareils métalliques, de 
type "Warmestelle" .
Ces nouveaux fours , d'une hauteur de trente mètres sont répartis en deux batteries de 
cinq.
Le diamètre intérieur des fours les plus anciens est de 2,60 mètres , celui des plus récents
atteint 2,90 mètres. Leur diamètre extérieur va de 5 à 6 mètres. 



Marche-les-Dames. 24-04-1989. 
Quelques wagons pour Saint-Gobain.
© Photo Jacques Quoitin.





Le bon vieux locotracteur UMH (Union Métallurgique du Hainaut) aura officié à Marche-les-Dames durant de nombreuses années.
© Photo Jacques Quoitin.




Dolomies de Marche-les-Dames. Années 80.
Un chouette petit locotracteur Hainaut-Sambre.
© Photo Jacques Quoitin.




Marche-les-Dames. 08-11-1999.
Loco Cockerill à la manœuvre.
© Photo Jacques Quoitin.




Marche-les-Dames. Octobre 2007.
Rencontre entre la loco Cockerill et l'AM 319.
© Photo Jacques Quoitin.






Dolomies de Marche-les-Dames. Octobre 2007.
L'opérateur de la loco débroussaille le passage pour cette dernière.....
© Photo Jacques Quoitin.






Dolomies de Marche-les-Dames. 2008.
© Photo Jacques Quoitin.





Marche-les-Dames.
Pendant quelques semaines , incursion de la 8228....
© Photo Jacques Quoitin.



Namèche.









De la gare de Marche-les-Dames à celle de Namèche , la distance n'est pas bien grande , 
3 kilomètres et demi tout au plus...

Les carriers de  Namèche ont vécu de l'exploitation de la chaux et des dolomies en 
s' attaquant au même gisement que leurs proches voisins , mais par un autre versant.
 
En 1919  les "Carrières de Namèche" , détenues par les frères Gillard , passent sous 
le contrôle de la S.A. hollandaise "Hoogovens".

En 1930 , c'est au tour de Dumont-Wauthier de s'introduire dans l'entreprise par la prise
d'une moitié du capital , ce qui permettra de diversifier les débouchés.

De  1966 à 1968  , grosse modernisation : installation d'une unité de concassage , 
remplacement des anciens fours à chaux en maçonnerie par des fours Maerz  et , 
enfin , montage d'un colossal four rotatif.

Enfin , en 1977 , les carrières et fours à chaux de Namèche font leur entrée au  sein 
du groupe mondial Lhoist.

La crise économique de 2008 signera la fin des activités de l'usine , son gigantesque four
rotatif , bien trop gourmand en énergie , rendant nulle la rentabilité du site.





Namèche. 19-09-1986. Loc Cockerill. © Photo Jacques Quoitin.





Namèche. 19-09-1986. 5404. © Photo Jacques Quoitin.


Certains cherchent des idées pour le chargement de leurs wagons plats. En voici une....
Vue l'absence d' un arrimage sérieux , il faut imaginer que ce wagon n'effectuera pas
un bien long voyage...




Namèche. 19-09-1986. 5404 et fours à chaux. © Photo Jacques Quoitin.






Namèche. 1988. 5206 prête au départ. © Photo Jacques Quoitin.


Tout au long de la semaine , en ces années , on pouvait assister au ballet quotidien des 
convois de desserte ; arrivée de rames vides , manœuvres et , enfin , départ pour la 
Hollande de lourds convois de wagons auto-déchargeurs environnés d'une fine poussière
blanchâtre....




Namèche . 10-1988. Locotracteur Deutz auprès des anciens fours à chaux en maçonnerie.
© Photo Jacques Quoitin.




Namèche. 03-1989. 5319 à la manœuvre. © Photo Jacques Quoitin.



C'était  aussi l'occasion d' apercevoir encore les derniers  "Gros Nez" n'ayant pas
été équipés  de cabines de conduite modernisées.




Namèche. 1989. 5209. © Photo Jacques Quoitin.


Les grands wagons genre Fad , véritables péniches sur rail  montées sur bogies , n'avaient
pas encore définitivement relégué aux oubliettes leurs vénérables prédécesseurs à deux 
essieux , Fcs , Eds ou Ucs.
Les Hollandais surnommaient ces derniers "Bollewagens" , tandis que les Belges leur
avaient appliqué le sobriquet de "wagons B.B." , allez savoir pourquoi...




Namèche. Octobre 1989. Locotracteur Deutz. © Photo Jacques Quoitin.


La valse des locotracteurs : d'un  Cockerill sans âge à un  Deutz , au moins aussi vieux...
...du  Deutz à un autre Cockerill , plus récent , bien sûr , mais très vite chargé de
poussières au point d'avoir l'air centenaire... 


Namèche. Juillet 1991. La 5213 et la 5217. © Photo Jacques Quoitin.





Namèche. Août 1991. 5307. © Photo Jacques Quoitin.





Namèche. 1990. Locotracteur Cockerill. © Photo Jacques Quoitin.





Namèche. 08-1993. Au pied des fours à chaux. © Photo Jacques Quoitin.





Namèche. 25-08-1997. 215 026-6 DB. © Photo Jacques Quoitin.





Namèche. 15 Janvier 2001. Locotracteur Cockerill. © Photo Jacques Quoitin.





Namèche. 04 octobre 2001. AM 765. © Photo Jacques Quoitin.





Namèche. 09-11-2004. Locotracteur Cockerill sous le four rotatif.
© Photo Jacques Quoitin.





Namèche. 03-08-2005. 2328. © Photo Jacques Quoitin.





Namèche. 03-04-2006. Locotracteur à la manœuvre. © Photo Jacques Quoitin.




Namèche. 03-04-2006. Railion 6512 et 6514. © Photo Jacques Quoitin.




Et voici les Hollandaises...
Je devrais dire les Hollandais , car les deux machines de la société Railion portent
des noms masculins : Peter pour la 6512 et Wim pour la 6514.
Wim disparaîtra dans un accident ferroviaire à Barendrecht en 2010.
Ces deux locos , mises en service à partir de 1994 ,  appartiennent au type Mak DE 6400.
Les chemins de fer hollandais ont passé commande de deux séries de 60 de ces engins
en 1985 et en 1989.





Namèche. 03-04-2006. Railion 6512 et 6514. © Photo Jacques Quoitin.





Namèche. 07-04-2006. AM Break 345. © Photo Jacques Quoitin.


A la limite orientale des installations industrielles , un curieux petit passage à niveau
permet le franchissement des voies sur un étroit passage de madriers par les usagers 
d'un  chemin , pardon , d'un sentier de terre et de cailloux.
Où mène ce chemin , qui l'utilise ?
Je n'ai pas cherché à le savoir...

Les signaux lumineux , d'un type ancien , datent vraisemblablement de l'électrification
de la ligne , en 1970.




Namèche. 07-04-2006. 7851. © Photo Jacques Quoitin.






Namèche. 25-04-2006. 2743 et voitures M5.
© Photo Jacques Quoitin.




Fin d'après-midi et passage d'un train IC assuré par une si belle 27 entraînant une
rame de ces si laides voitures à étage , les M5.



Namèche. Avril 2007.  7864 . Double traction en tête d'un train de brames.
© Photo Jacques Quoitin.





Namèche. Avril 2007. La 2708 assistée par une consœur en tête d'un train P.
© Photo Jacques Quoitin.



Et encore un train IC .
Dix voitures M4 , avec , en tête , une belle paire de 27 , pantos alternés..




Namèche. 19-02-2008. AM 257. © Photo Jacques Quoitin.



Je n'ai jamais été fan des automotrices....
Une belle lumière hivernale... et je change d'avis !.




Namèche. 15-10-2008. 2327 et HKM diffus. © Photo Jacques Quoitin.



Les 52-53-54 sont remplacées.
Ce sont désormais les 77-78 qui assurent le ramassage et les manœuvres.



Namèche. 2008. 7848 au pied des fours à chaux.
© Photo Jacques Quoitin.



Au moment où j'écris cet article ( fin 2023 ) , les installations de l'usine de Namèche ont
été rasées....
Les images qui suivent ont été prises en 2009 , après une mise à l'arrêt des fours à 
chaux suite à la crise de 2008 . 
Cette interruption devait être provisoire... elle a été définitive...





Namèche. 2009. La 8263 manœuvre sur la cour aux marchandises.
© Photo Jacques Quoitin.




Namèche. 2009. 8270 et 8263. © Photo Jacques Quoitin.




Sclaigneaux.

Un croissant de terrain , coincé entre Meuse et falaises ,  va devenir le siège d'une véritable
aventure industrielle qui va avoir des influences directes et , hélas , durablement néfastes , 
sur le paysage et la nature du sol...




Sclaigneaux. 1979. La ligne 125. © Photo Jacques Quoitin.



C'est en ce lieu que Gustave Dumont , ingénieur des mines , va établir la "S.A. Gustave
Dumont et Frères" , dans le but d'exploiter et de mettre en valeur les gisements de zinc
et de plomb présents dans le sol de la région.

Créée en 1848 , la société va très vite se développer , et c'est ainsi qu'on verra apparaître 
en 1862 une fabrique de plomb suivie en 1875 d'une fabrique de zinc.

Le catalogue de la firme s'articule autour des métaux non-ferreux. C'est ainsi que les
usines Dumont mettent sur le marché du zinc laminé , du zinc ouvré* , du plomb laminé , 
du plomb ouvré*, des tuyaux, des coudes et des siphons en plomb , de la laines de plomb (sic) 
et du fil de plomb ; sans oublier , le plomb à sceller...

*métal ouvré signifie " métal déjà  élaboré mais devant être retravaillé" (Larousse)...





Sclaigneaux. 1979. Une 23 et une rame de voitures M2 au passage devant une partie des anciennes
usines Dumont. © Photo Jacques Quoitin.



A partir de 1874 , Gustave Dumont va importer des schlamms en provenance de la mine 
de Pont-Péan en Bretagne et ouvrir de nouveaux établissements à Sclaigneaux en vue de
traiter les résidus de Zinc et de plomb argentifères issus de cette mine.
Ensuite, c'est toute la production de minerai de Pont-Péan qui va être expédiée sur 
Sclaigneaux , par chemin de fer , et ce , jusqu'à la fermeture de la mine.
Ce minerai est riche en galène (sulfure de plomb PbS ) , en blendes (sulfure de zinc ZnS) 
et en fer sous forme de pyrite (disulfure de fer FeS2).

En 1886, une unité de fabrication d'acide sulfurique va voir le jour , toujours à 
Sclaigneaux.
Le procédé employé est basé sur le traitement des  gaz émis au cours du grillage des 
blendes.

A côté de cela , Sclaigneaux produit de l'argent fin en lingots , de la céruse et , plus tard ,
du cadmium électrolytique.

A la mort de Gustave Dumont , en 1891 , les usine de Sclaigneaux produisaient plus des
neuf dixièmes du plomb et de l'argent en Belgique.

A la sortie de la seconde guerre mondiale , la société ne put reprendre ses activités
traditionnelles et opéra une reconversion dans la technique de la transmission oléo-
hydraulique.
Elle développa des cylindres hydrauliques , se lança dans la conception d'installations
hydrauliques complètes , de pompes hydrauliques et même de bennes pour la collecte
d'immondices...

C'est en 1978 , après de longues années de  déclin , et malgré une reprise par la FN
de Herstal , que la fermeture définitive des usines de Sclaigneaux surviendra.




Sclaigneaux. 1979. Anciennes usines. © Photo Jacques Quoitin.



Et ma première incursion sur le site s'est effectuée en ..1979...

A cette époque , le terme "Urbex" n'avait pas encore été inventé...

De cette visite , je n'ai conservé que quelques photos dont j'ai malencontreusement égaré
les négatifs.
Ces photos avaient été mal imprimées par le labo , ce qui était hélas fréquent en ces 
temps éloignés .
De plus , leurs couleurs se sont rapidement affadies , ce qui fait que j'ai préféré les convertir
en noir-et-blanc pour illustrer ce chapitre.




Usine de Sclaigneaux. 1979. Local du transformateur électrique.
© Photo Jacques Quoitin.




Usine de Sclaigneaux. 1979. Hall de fabrication.
© Photo Jacques Quoitin.




Les  cheminées de l'usine  Dumont impressionnaient , par leur taille , d'abord , et 
aussi par leur implantation en hauteur , sur l'arête sommitale du coteau.
La première cheminée a été dressée en 1870 , la seconde en 1882.
Les conduits qui amenaient les fumées des fours à zinc jusqu'à leur base étaient 
maçonnés directement sur le flanc de la falaise.




Usine de Sclaigneaux. 1979. Bâtiments industriels.
© Photo Jacques Quoitin.



Après avoir évoqué l'usine Gustave Dumont et son histoire , revenons un peu vers l'ouest , 
dans cette sorte de "no man's land" situé entre Namèche et Sclaigneaux.




Sclaigneaux. 04-09-1996. Croisement d'automotrices.
© Photo Jacques Quoitin.




Sclaigneaux. 04-09-1996. Passage de la 5528 à la tête d'un convoi de brames chaudes.
© Photo Jacques Quoitin.




Sclaigneaux. 02-04-2005. BB 36000 SNCF. © Photo Jacques Quoitin.





Sclaigneaux. 23-09-1998. BR 215 DB. © Photo Jacques Quoitin.




Sclaigneaux-gare. Septembre 1989. 5307. © Photo Jacques Quoitin.




Sclaigneaux. 26-09-97. 5120 et FO. © Photo Jacques Quoitin.





Sclaigneaux. 26-09-1997. Train international emmené par la 1502.
© Photo Jacques Quoitin.


Une belle loco tricourant assurant l'international Paris-Liège. 
Elle n'ira pas plus loin , ne pouvant circuler en Allemagne.





Sclaigneaux. 02-10-1997. La 204004 en tête d'un train de chaux.
© Photo Jacques Quoitin.





Sclaigneaux. 02-10-1997. International. 1505. © Photo Jacques Quoitin.


Les trains internationaux ont parcouru cette ligne pendant des décennies.

Avant-guerre déjà , la Compagnie française du Nord , réputée pour la rapidité et la
régularité de ses trains faisait rouler, entre Paris et Liège ,  de prestigieux convois.

En mai 1930 , pour l'Exposition de Liège , le "Valeureux Liégeois" mettait 4 heures
pour parcourir les 367 km entre Paris-Nord et la Cité Ardente. Il s'agissait alors 
du plus long trajet accompli sans arrêt sur les rails européens....à 92 kilomètres/heure
de moyenne au crochet des Super-Pacific de la Compagnie.








A partir de 1937 , les TAR (Train Automoteur Rapide à 3 éléments) du Nord 
relient Paris-Nord à Liège en 3h45.

La liaison Paris-Liège s'est effectuée aussi avec les Pacific "Chapelon" 2-231E
en 4h51 , arrêts compris , soient 75,7 km de moyenne.

Après-guerre , vinrent à Liège les autorails Bugatti "Doubles". Ils appartenaient
à la Région Est de la SNCF , étaient affectés à Noisy-Le-Sec , mais étaient aussi
utilisés par la Région Nord.

Puis , ce fut au tour des RGP , Rames à Grand Parcours , qui à partir de 1957
assuraient le Paris-Liège-Cologne-Dortmund , le Parsifal , assuré aussi par les
superbes VT 11.5 de la DB , avant que des rames tractées par des locos électriques
ne reprennent le flambeau....





Sclaigneaux. 15-10-2002. 2621 et train de brames. © Photo Jacques Quoitin.


A l' arrière-plan de l'image, on peut apercevoir les rochers des quatre tours , faisant partie
de la réserve de Sclaigneaux.
Ce massif de calcaire dolomitique a été littéralement rongé par les émanations polluantes
des usines.



Sclaigneaux. 13-10-2004. La 2630 et une de ses sœurs.... © Photo Jacques Quoitin.










Sclaigneaux. 20-05-2005. 3613 SNCF à la sortie du tunnel de Sclaigneaux.
© Photo Jacques Quoitin.


Le tunnel de Sclaigneaux est un des trois tunnels que compte la ligne 125.
Sa longueur est de 225 mètres.




Seilles.



Seilles. Barrage sur  Meuse et carrières...
© Photo Jacques Quoitin.



Une fois passé le tunnel de Sclaigneaux , la ligne 125  déroule ses rails le long
d' un autre massif calcaire dont l'exploitation est l'affaire de  Carmeuse , entreprise
familiale passée de locale à mondiale et concurrente du groupe Lhoist.
Active depuis 1860 , Carmeuse produit entre autres  de la chaux vive , de la chaux 
hydratée et du lait  de chaux.
Ses clients vont de la métallurgie à l'industrie du papier , en passant par les verreries ,
la construction (enduits , mortiers , bétons..) , l'agriculture (amendement des sols) et
les sucreries.
Et n'oublions pas l' industrie pharmaceutique , l'épuration des eaux usées , etc....




Château-de-Seilles. Octobre 1988. La 5214 manœuvre une rame de produits calcaires.
© Photo Jacques Quoitin.




Château-de-Seilles. Septembre 1989. 204003.
© Photo Jacques Quoitin.





Château-de-Seilles. Septembre 1989. AM 699.
© Photo Jacques Quoitin.





Château-de-Seilles. Raccordement Carmeuse.
Locomotive Hudswell à la manœuvre.
© Photo Jacques Quoitin.


A quoi peut donc servir cette caravane , nichée à quelques mètres du sol entre
muraille et bandes transporteuses ?
A ses pieds , dans sa belle robe bleue , officie la loco Hudswell de l'usine , dont
les larges plateaux de tampons, démesurés en comparaison de ceux du wagon Fals 
qu'elle manœuvre , attestent de son origine anglaise.




Château-de-Seilles. Raccordement Carmeuse.
Loco Hudswell.
© Photo Jacques Quoitin.
















Carmeuse. 1999. Loco Cockerill.
© Photo Jacques Quoitin.





Gare de Seilles. 5211 et train de chaux.
© Photo Jacques Quoitin.





Seilles. Novembre 1988. 204003 et 5207. 
© Photo Jacques Quoitin.






Seilles. 1989. 204004.
© Photo Jacques Quoitin.





Seilles. 1989. 204004.
© Photo Jacques Quoitin.





Seilles. Septembre 1998. Une AM Budd côtoie la 5202.
© Photo Jacques Quoitin.




Seilles. 06-11-2002. 2214 et 5306.
© Photo Jacques Quoitin.




Seilles. Avril 1999. AM 720.
© Photo Jacques Quoitin.





Seilles. 07-10-1996. 2329.
© Photo Jacques Quoitin.


à suivre....



Bibliographie :
-"Le Guetteur Wallon" n°= 4-1995.
-"Le Guetteur Wallon" n°= 1-1980.
-"Le Guetteur Wallon" n°= 4-1979.
-"Visages industriels d'hier et d'aujourd'hui en Pays de Liège". Editions Pierre Mardaga 1981.










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