De la Meuse à la Lorraine....


De la Meuse à la Lorraine....Lignes 166/165.


Au cours d'une petite vingtaine d'années , à partir de 1980 , j'ai parcouru  cette belle
ligne qui s'éloigne de la Meuse au sud de Dinant pour se hisser en Famenne par la
vallée de la Lesse et  gagne le haut pays d'Ardenne avant , enfin , de dévaler sur la 
Gaume au travers d'un magnifique massif forestier.

Au cours de ces visites, j'ai pu glaner ici et là l'une ou l'autre photo.

Avec le temps , j'en ai donc accumulé quelques centaines (ou quelques milliers  ???).
Je ne rajeunis hélas pas et le moment où mes descendants devront décider quoi faire de ces
archives encombrantes se rapproche inexorablement.

C'est ainsi que j'ai décidé d'ouvrir sur ce blog quelques pages dans lesquelles j'exposerai
l'approche des lignes 166/165 qui fut la mienne : même si je puis prétendre les connaître un
peu , je n' affirme pas tout savoir à leur sujet.

J'ajoute ici que je suis loin d'avoir été un train-spotter exemplaire : beaucoup de mes photos
ne sont pas datées ; je suis capable de les situer dans telle ou telle année . Pas plus.

Le chemin de fer que j'aime est celui de tous les jours , pris dans son environnement habituel.
Mes images n'ont donc pas été prises au cours de  rassemblements de matériel ou autres
grandes messes de la chose ferroviaire.

Le matériel roulant , même s'il joue le premier rôle ,  ne doit pas faire oublier les autres
acteurs de ce  spectacle : les gares et installations annexes , la signalisation, les ponts et
tunnels , la voie...

Si un connaisseur  détecte dans mes commentaires l'une ou l'autre erreur , je l'invite à me le
faire savoir (nitiouq@gmail.com).

En route pour une balade dans mes souvenirs qui sont sans doute aussi ceux de bien d'autres....



Dinant.



Dinant. 18 juillet 1986. Autorail X3800 "Picasso". © Photo Jacques Quoitin.


C'est au cœur de la gare de Dinant que la L.166 trouve son origine avant de  prendre, dans un
premier temps, la direction du sud.
Après quelques kilomètres de tronc commun  la L.166 et la L.154 (Namur-Givet) se séparent
à hauteur de la bifurcation de Neffe , dans les faubourgs de Dinant, autrefois sous la garde
d' une  cabine de l'ancienne compagnie du Nord-Belge.



Neffe.




Neffe. Bifurcation. 1982. 5311. © Photo Jacques Quoitin.


La bifurcation de Neffe. 1982.
A gauche de l'image ,  la ligne Dinant-Givet (L.154).
Arrivée du 4503 en tête d'une composition renforcée par la présence d'une remorque centrale.
© Photo Jacques Quoitin.

Anseremme.




Anseremme. Mars 1993. Train de coke vide. © Photo Jacques Quoitin.


Anseremme. 25 mai 1988. 5205 en tête du train Namur-Dinant...(Travaux en gare de Dinant).
© Photo Jacques Quoitin.


Images prises depuis le viaduc "Charlemagne" : on peut voir  la L.166 prendre de la hauteur
pour passer au-dessus de la L.154 tout en s'incurvant vers l'est.

Sur la photo noir-et-blanc , le train Namur-Dinant (!!??) .
Si mes souvenirs sont bons , d'importants travaux en gare de Dinant rendaient impossible
la remise en tête de la locomotive.
Cette manœuvre se déroulait donc plus loin sur la L.166....

Le passage à simple voie pour le franchissement du pont d'Anseremme s'effectue par une
aiguille située sous un charmant petit pont de briques.



Anseremme. 1984. 5319 en tête d'un train de minerai pour l' Arbed.
© Photo Jacques Quoitin.


Anseremme. 4407. © Photo Jacques Quoitin.


Si ce pont , très mince , ne sert qu'à donner accès à un sentier courant à flanc de coteau ,
il constitue aussi un remarquable poste d'observation sur la voie , et ce , dans les deux sens.
Son inclinaison caractéristique et sa hauteur par rapport à l'assiette de la voie lui ont sauvé
la vie lors des travaux d'électrification de la ligne , contrairement à la plupart de ses
semblables.



Anseremme. 1982 . 4510. © Photo Jacques Quoitin.


Anseremme. 1982.
5316 à la tête d'un train de minerai en provenance du bassin de Briey.
© Photo Jacques Quoitin.


Anseremme. 1982. Train de minerai. © Photo Jacques Quoitin.


Au début des années 80, les mines de fer du Bassin de Briey approvisionnaient encore une
partie des usines sidérurgiques wallonnes en "minette" , minerai à  teneur en fer assez faible
et dont la densité relativement peu élevée se remarquait à la hauteur du chargement des
wagons.



Anseremme. Juin 1991. 5213 et convoi de coils vide. © Photo Jacques Quoitin.



Anseremme. Janvier 1989. 5504 et 5310. © Photo Jacques Quoitin.



Anseremme. Juillet 1988. 4510. © Photo Jacques Quoitin.



Anseremme. Juillet 1990. 5307 et train de coils. © Photo Jacques Quoitin.


Construit en 1896 , le pont d'Anseremme a eu une vie plutôt mouvementée : dynamité
en 1914 , reconstruit , re-dynamité en 1940 , remplacé par un pont provisoire dynamité
à son tour en 1944 , et enfin reconstruit...,  toujours à voie unique.
Sa longueur est de 84 mètres.
Il avait vraisemblablement été question de le doubler par un second ouvrage comme
peuvent en témoigner les culées déjà préparées pour  recevoir ce dernier.




Anseremme. 1982. Autorail SNCF X3800 "Picasso" en route pour Givet.
© Photo Jacques Quoitin.



Anseremme. 07 octobre 1994. 5304. © Photo Jacques Quoitin.



Anseremme. Mai 1989. © Photo Jacques Quoitin.



Anseremme. Octobre 1989. 4519. © Photo Jacques Quoitin.



Anseremme. Juillet 1989. 4504. © Photo Jacques Quoitin.



Le B.V. d'Anseremme a vu le jour en même temps que le viaduc (c'est assez logique...).
Il est  bâti sur le  plan "standard"  de nombreuses gares de la ligne : Gendron-Celles ,
Pondrôme, Vonèche ....


















Contrairement à ces dernières , il a conservé son joli
bow-window de bois peint.





















La halle à marchandises , semblable à ses sœurs de Pondrôme et Vonèche ne diffère de
ces dernières que par sa couleur blanche.










Au départ d'Anseremme , le chemin de fer va engager une superbe partie de cache-cache
et  de saut-de-mouton avec la Lesse ;  le jeu ne se terminera qu'à la gare d' Houyet.

Nous pénétrons ainsi au cœur de ce qui , à mes yeux , constitue la plus belle section  de
la ligne "Athus-Meuse" : une succession de ponts , de tranchées et de tunnels dans un écrin
de nature sauvage.










Anseremme. Août 1988. 5306. Train de minerai vide.
© Photo Jacques Quoitin.









































Anseremme. Mai 1992. 5312. Train de coils. © Photo Jacques Quoitin.



Quatre années seulement séparent ces deux images. Sur la seconde , les voies de débord
ont disparu.





Pont-à-Lesse.



En ce lieu , la rivière décrit un large méandre vers le nord afin de contourner une avancée de
terrain que le chemin de fer traverse par le truchement d'un tunnel.




Pont-à-Lesse.  17 octobre 1994. Convoi de coke.
© Photo Jacques Quoitin.



Une fois ce dernier franchi, la voie ferrée retrouve le voisinage de la Lesse.




Walzin.



Ancienne halte de Walzin. 5301. © Photo Jacques Quoitin.


Au moment où fut prise cette image , les quais de l'ancienne halte de Walzin avaient
déjà subi un sort funeste...
Seuls témoins du passé : le petit abri et le vieux pont de briques....




Chaleux.


Chaleux. 28 novembre 1995. Train de minerai 48911.
© Photo Jacques Quoitin.









































La proximité des "Aiguilles de Chaleux" avec mon secteur d'activité professionnelle n'est
sans  doute pas étrangère au fait que ce site soit celui que je place au-dessus de tous dans
mes  préférences.
A l'époque , il était encore possible de rejoindre en voiture une terrasse naturelle surplombant
les rochers et d'y attaquer son casse-croûte , l'appareil photo à portée de mains.
Si le jour de la visite était choisi en dehors de la saison touristique , je veux dire la "saison
des kayaks " , on se retrouvait là seul , entouré de nature.
Uniques perturbateurs du silence des  lieux : le murmure du vent et les cris des rapaces
nichant dans la falaise...




Chaleux. Mai 1994. Train de minerai ZZ48911. © Photo Jacques Quoitin.



Un cirque de roches et de coteaux borde le méandre dessiné par la Lesse pour s'adapter
au terrain.
La ligne , elle , ne s'embarrasse pas de ces détours inutiles ; elle marche droit !
Un premier ouvrage de pierre au-dessus d'un chemin suivi d'un pont à tablier métallique
permettent de franchir une première fois la rivière.




Chaleux. Mai 1991. ZZ48911. © Photo Jacques Quoitin.


Chaleux. Avril 1992. © Photo Jacques Quoitin.


Chaleux. Mai 1992. 5301 + 5205 + 5213. Minerai vide. © Photo Jacques Quoitin.


Chaleux. Avril 1993. 5215 et 5309 en tête d'un train de minerai pour l'Arbed. © Photo Jacques Quoitin.


Chaleux. Avril 1993. 5205 en tête du "Namur-Bertrix". © Photo Jacques Quoitin.



Chaleux. 1986. 4501. © Photo Jacques Quoitin.


Chaleux . 19 juin 1986. 4502. © Photo Jacques Quoitin.


Chaleux. Août 1991. Minerai ZZ48911. © Photo Jacques Quoitin.


Obstacle suivant : une avancée de la colline ....
La solution : un tunnel ?
Non . Une saignée est pratiquée dans le relief sous la forme d'une profonde tranchée
aux parois abruptes  reliées entre elles par un pont de briques.




Chaleux. 5320 en tête du ZZ48911. © Photo Jacques Quoitin.



Chaleux. Le train "Namur-Bertrix". © Photo Jacques Quoitin.



Chaleux. Juin 1993. 5205 en tête du "Namur-Bertrix". © Photo Jacques Quoitin.


Dès la sortie de cette tranchée , la ligne s'engage sur un premier pont métallique qui la
fait passer au-dessus d'une route de campagne puis sur un second pont grâce auquel
elle enjambe une seconde fois la Lesse.




Chaleux. 1991. Train de minerai ZZ48911. © Photo Jacques Quoitin.



Chaleux. 20 octobre 1994. 4510. © Photo Jacques Quoitin.



Chaleux. Avril 1991. © Photo Jacques Quoitin.



Une dernière apparition sur la piste du "cirque de Chaleux" avant de s'aventurer dans le tunnel de
Furfooz....( 468 mètres).




Chaleux. Juin 1991. 4503 et 4506. © Photo Jacques Quoitin.



Chaleux. 1er octobre 1997.
Regard sur la ligne depuis le parc de Furfooz.
© Photo Jacques Quoitin.


Chaleux. 20 octobre 1994. Train de coke. © Photo Jacques Quoitin.



Chaleux. Tunnel de Furfooz. Septembre 1992. 5307 et "Namur-Bertrix".
© Photo Jacques Quoitin.



Avant de passer à l'étape suivante , retour sur Chaleux avec quelques images hivernales...




Chaleux. 28 novembre 1995. La micheline... © Photo Jacques Quoitin.



Chaleux. La 5316 ramène un convoi de coke vide. © Photo Jacques Quoitin.



Chaleux. 11 février 1996. Micheline. © Photo Jacques Quoitin.


La micheline...
Vous la préférez en rouge et jaune ?
La voici , quelques moments plus tard , et dans l'autre sens....




Chaleux. 11 février 1996. © Photo Jacques Quoitin.


Chaleux. A la sortie du tunnel de Furfooz. © Photo Jacques Quoitin.




Gendron-Celles.




Gendron-Celles. 1990. 4410. © Photo Jacques Quoitin.



C'est avec un immense plaisir que j'ai découvert les splendides photos prises dans les
années 50 par Jacques-Henri Renaud.
Un peu malmenées par le traitement numérique dans un premier volume , "Vaporeuse
Belgique", (collection Nicolas) , elles se voient bien mieux mises en valeur dans
"Trains de  Belgique-Années 1950".

A l'époque de la vapeur ,  Gendron-Celles était une gare mythique.
C'était ici que l'on procédait à l'échange des locomotives à la tête des nombreux convois
de marchandises qui , sans relâche , parcouraient la  ligne .
Alimentées par un château d'eau accroché très haut à flanc de coteau (et presque invisible
au milieu des arbres ) plusieurs grues à eau étanchaient la soif des machines.
Un pont tournant , situé à quelque distance de l'entrée du tunnel de Furfooz , permettait
leur virage , cheminée en tête.

Si l'on examine minutieusement les photos de J-H Renaud , on ne peut qu'être frappé par
la multitude de détails évoquant le vieux chemin de fer : chandeliers (dont un "ras-du-sol" ) ,
signaux , poteaux téléphoniques , mâts d'éclairage , poste de signalisation , etc....
Gendron-Celles est finalement aussi une gare rêvée pour le modéliste :  sise entre deux
tunnels , un  coteau escarpé lui servant de fond de décor , une partie des voies dessinant
une large courbe ... et plein d'activités....
Ah ! Si j'avais deux vies.....




Gendron-Celles. 1981. La 5301 , en tête d'un train de minerai , s'apprête à pénétrer dans le tunnel de Furfooz.
© Photo Jacques Quoitin.


Gendron-Celles. Octobre 1992. 5527 à la tête du ZZ48911. © Photo Jacques Quoitin.



Gendron-Celles. 1996. 4509. © Photo Jacques Quoitin.


Dès mes premières visites à la gare de Gendron , en 1980 ,  j'ai pu , bien sûr , constater
que l'activité n'avait plus rien de comparable avec celle de l'âge d'or de la ligne.
Ignorant tout des horaires , j'ai appris à me munir de patience dans l'attente du prochain-convoi-
tant-espéré...











A la belle saison , on pouvait encore grappiller des mûres ou observer (prudemment)  les vipères
coulant une petite méridienne sur les escarpements rocheux bordant les voies....




Gendron-Celles. 1990. 5302 remorquant un train de coils vide. © Photo Jacques Quoitin.



Gendron-Celles. Années 90. © Photo Jacques Quoitin.



Gendron-Celles. Juillet 1993. Train de coke vide au crochet de la 5513. © Photo Jacques Quoitin.



Gendron-Celles. Juin 1991. 5214. Convoi d'hydrocarbures. © Photo Jacques Quoitin.



Un peu de nostalgie en pensant aux dernières marches des autorails de la série 43....




Gendron-Celles. 1983. 4312. © Photo Jacques Quoitin.


Des questions aussi , en remuant tous ces souvenirs....
En introduisant cette diapo dans  le  Coolscan , j'ai pu lire sur le cache : "Train des eaux
de Vittel"....
N'était-ce pas plutôt le train des eaux d' Evian , qui circulait le mercredi  , je crois ???




Gendron-Celles. 1987. Train des eaux ...d'Evian. © Photo Jacques Quoitin.



Gendron-Celles. 1993. 1813 CFL. Train d'hydrocarbures. © Photo Jacques Quoitin.



L' année 1993 reste dans mes souvenirs comme celle de la monopolisation de la ligne
Athus-Meuse par les locomotives de la série 1800  des CFL.
Il s'agissait , je pense , de parcours exécutés en compensation de pénétrations de locos
SNCB sur les lignes luxembourgeoises.
Bien sûr , quand j'utilise le terme "monopolisation" , j'exagère un peu....



Gendron-Celles. Novembre 1992. 4504. © Photo Jacques Quoitin.



Gendron-Celles. 4410. © Photo Jacques Quoitin.









Le B.V. et la cabine. © Photos Jacques Quoitin.















Comment parler du bâtiment destiné à accueillir les voyageurs sans répéter ce qui a été
dit au sujet de  celui d' Anseremme ?
Même année de construction : 1896....Même modèle...
Ah! Une différence : ici , la halle aux marchandises a déjà disparu....
Autre différence : la gare de Gendron fut démolie à partir de janvier 1992....




Gare de Gendron-Celles. Soir d'hiver....© Photo Jacques Quoitin.



Gendron-Celles. 02 mars 1991. 4207. © Photo Jacques Quoitin.



Gendron-Celles. 28 mai 1996. Train de coils. © Photo Jacques Quoitin.



Gendron-Celles. 1987. Une micheline s'approche du tunnel de Gendron.
© Photo Jacques Quoitin.


Passer de l'autre côté du tunnel de Gendron-Celles  ( 381 mètres) , c'est  pénétrer
dans une sorte d'univers parallèle .
On se croit immédiatement plongé dans une vallée perdue de l'Ardenne  : une sensation
de solitude , de calme et  même de bien-être  vous saisit ....jusqu'au passage du prochain
convoi.




Tunnel de Gendron-Celles. © Photo Jacques Quoitin.



J' ai encore en mémoire ma première" traversée" : le train de minerai 48911 a voulu
passer en même temps que moi !!!

Vite , suivre la ligne blanche peinte sur le mur , dans le sens descendant , bien sûr ,
pour gagner  une des  niches destinées à la protection du personnel de la voie et s'y
réfugier durant le temps  nécessaire....




Extrait carte IGN.





Gendron-Celles. 4501. © Photo Jacques Quoitin.



Gendron-Celles. 5213 et ZZ48911.
© Photo Jacques Quoitin.



Gendron-Celles. Octobre 1986. 4510. © Photo Jacques Quoitin.



Tunnel Nini. 14-06-1995. 4507. © Photo Jacques Quoitin.

Quelques centaines de mètres
plus au sud : le tunnel Nini,
appelé aussi , je me demande
bien pourquoi , tunnel de
Pont-à-Lesse....
Sa longueur : 200 mètres.








Gendron-Celles. Années 80. HLD 5209 émergeant du tunnel Nini. © Photo Jacques Quoitin.



Nini.




Nini. 1990. 4503. © Photo Jacques Quoitin.


De l'autre côté de ce court tunnel , c'est encore et toujours la nature , la forêt , le
calme...

Devant cette image du 4503 franchissant la Lesse avant de disparaître dans le tunnel ,
je me demande aujourd'hui comment j'ai fait pour atteindre cet endroit.
Vingt-cinq années ont passé : je ne m'en souviens plus....

La tache blanche que l'on aperçoit au loin , dans le coin supérieur droit de la photo ,
c'est la maisonnette Nini .



Nini. Mars 1993. 4506. © Photo Jacques Quoitin.


En parcourant la ligne , on peut apercevoir ce type de construction en de nombreux endroits ,
près d'une halte , d'un passage à niveau , etc...
On est cependant surpris d'en rencontrer un exemplaire ici , si loin de tout  dans cette
vallée perdue !!!

Autre preuve du fait que l'endroit est isolé : les poteaux téléphoniques  qui ont disparu
depuis belle lurette des abords de nos lignes sont ici toujours en place...

Sans doute les y a-t'on oubliés.....




Nini. Mars 1993. 4408. © Photo Jacques Quoitin.




Nini. Mars 1993. 5313. © Photo Jacques Quoitin.




Houyet-Ardenne. Novembre 1988. 5502 en tête d'un train de coke. © Photo Jacques Quoitin.


Dès  la fin de l'automne , les rayons du soleil ne parviennent plus jusqu'au fond de la vallée.
Tout se couvre d'humidité , les rails aussi.

Merci à  la firme Kodak : elle a mis sur le marché la merveilleuse "Kodachrome 200".
Sa sensibilité  permet d'opérer dans des conditions d'éclairage difficiles et son grain est
et restera incomparable.




Houyet-Ardenne.




Houyet- Ardenne. Novembre 1988. 5303.  Photo Jacques Quoitin.



Les poteaux téléphoniques ne sont pas les seuls fantômes à hanter les lieux....
Ils tiennent compagnie à l' ancienne halte du château royal d' Ardenne , ouverte en
1898 et endormie pour toujours depuis 1919....





Houyet-Ardenne. Mars 1990. 4501. © Photo Jacques Quoitin.



Houyet-Ardenne. 1992. Train de citernes. En tête , la 5312. © Photo Jacques Quoitin.



Houyet-Ardenne. Novembre 1988. 4506. © Photo Jacques Quoitin.



Je vous le demande : où , ailleurs sur la planète , peut-on découvrir  pareille gare ,
née du cerveau imaginatif d'un roi et érigée dans un lieu parfaitement isolé pour
desservir un hôtel de luxe ?
Et aussi , quelle architecture !!! Une sorte de donjon autour duquel s'enroule en spirale
un chemin de ronde suffisamment large pour permettre aux calèches d' emmener de
riches passagers jusqu'à  leur lieu de villégiature.....




Houyet-Ardenne. Septembre 1991. Train de minerai ZZ48911. © Photo Jacques Quoitin.



Houyet-Ardenne. 1992. La 5306 émerge du tunnel d'Ardenne (507 mètres).
© Photo Jacques Quoitin.



Impossible de quitter les lieux sans passer sous  la "porte" constituée d'une entrée de tunnel
couronnée de créneaux...




Houyet.




Houyet. Avril 1992. 4410. © Photo Jacques Quoitin.



Les travaux d'électrification ont profondément modifié la configuration des lieux.
Pour dégager à l'intérieur des tunnels le gabarit nécessaire au passage des engins
électriques , les ingénieurs avaient imaginé de tout simplement abaisser le niveau                                  du sol.
Ici , ce n'était plus possible , la distance entre la sortie du tunnel d'Ardenne et le
pont qui enjambe la Lesse étant  réduite à l'extrême .
Il fallut donc se résoudre à choisir une autre technique : la mise à simple voie de
la ligne dans le tunnel et sur le pont.  




Houyet. 1985. 5204 et 5407. Train de citernes. © Photo Jacques Quoitin.



Houyet. Avril 1992. © Photo Jacques Quoitin



Houyet. Hiver 1990. © Photo Jacques Quoitin.















Houyet. Hiver 1990. © Photo Jacques Quoitin.



Houyet. Hiver 1990. © Photo Jacques Quoitin.



Ils étaient plutôt rares , à l'époque "diesel", les convois de conteneurs  (on disait "containers"...)          sur la  ligne Athus-Meuse....
De plus , seuls certains types de wagons étaient autorisés à  convoyer les grosses boîtes sur
cet axe  : Ks , Remms , Res....




Houyet. Hiver 1990. Vue générale.
























Houyet. Septembre 1992. 5307. Train Namur-Bertrix. © Photo Jacques Quoitin.



Houyet. Juillet 1990. 5318 et transporteurs de coils. © Photo Jacques Quoitin.


Parfois , une rencontre inhabituelle ajoute un peu de variété au quotidien .
Une belle loco-prototype de la série 60  en livrée bleue à la tête d'un train pour
kayakeurs.
Les voitures M4 nécessitaient la présence d'une loco équipée pour le chauffage
électrique des rames.
J' ai omis de dater ces images ; elles sont certainement antérieures à 1989 car c'est
en cette année que la 6005 fut retirée du service.




Houyet. 6005 et voitures M4. © Photo Jacques Quoitin.




Houyet. 6005. © Photo Jacques Quoitin.




Houyet. Mai 1992. 5306. © Photo Jacques Quoitin.


Croisement de convois en gare...
Le minerai monte , les coils descendent ...




Houyet. Mai 1992. Croisement de deux convois. © Photo Jacques Quoitin.



Houyet. Mai 1992. Ancienne cabine. © Photo Jacques Quoitin.



Houyet. Vue générale. © Photo Jacques Quoitin.



C'est ici que , jusque à la fin des années 50 , la ligne 150 Tamines-Jemelle s'incurvait vers l'est
pour suivre la vallée de la Lesse jusque Rochefort et Jemelle où elle rejoignait la ligne 162.
Une bifurcation donnait naissance à la ligne 166 dont le tracé était à ce moment limité à la
distance entre Houyet et Bertrix.
Les relations voyageurs sur la ligne 150 cessèrent en 1959 et les voies furent déposées en
1985.
Une belle cabine contrôlait cette bifurcation ainsi que les mouvements des barrières du passage
à niveau.
Cette cabine , actuellement toujours debout , appartient à la commune d' Houyet qui ignore
encore quelle affectation lui attribuer...
Sut l'image ci-dessus , on peut encore apercevoir , couché sur le sol , un abri-cloche de
construction métallique devant servir de refuge en cas de bombardement.









Revenons à notre ligne 166.
C'est donc ici , à Houyet , qu'elle quitte la vallée de la Lesse pour remonter celle de
l'Hileau (ou Iléwe ) .
Elle va ainsi gagner en altitude , passant de 120 mètres au niveau de la gare d' Houyet
à 180 mètres lors de son passage  à  Beauraing ,  à l'extrémité ouest de la vaste plaine
de Focant.





Houyet. 30 juillet 1997. 5201 et train "Namur-Bertrix".
© Photo Jacques Quoitin.



Houyet. Septembre 1992. 4503 en provenance de Bertrix. © Photo Jacques Quoitin.



Houyet. Novembre 1993. 1800 CFL. Train de coke vide. © Photo Jacques Quoitin.



Wiesme.




Wiesme. Octobre 1995. 1801 CFL. Citernes. © Photo Jacques Quoitin.



Tranchée de Wiesme. Novembre 1993. 4408. © Photo Jacques Quoitin.


Wiesme n'est qu'un minuscule village , et pourtant , il avait sa gare...



Wiesme. La gare. © Photo Jacques Quoitin.


La gare de Wiesme , côté rue. © Photo Jacques Quoitin.



Le temps ensoleillé atténue quelque peu l'aspect lugubre du bâtiment abandonné depuis
des années....
Seule consolation , il a échappé à la pelle des démolisseurs.




Wiesme. Années 90. © Photo Jacques Quoitin.








Nous voici maintenant dans la plaine de la Famenne . Le relief étant à peu près inexistant ,
le trajet entre Wiesme et Beauraing prend l'aspect d'une interminable ligne droite .
Seuls quelques ponts jetés au-dessus des voies et  l'un ou l'autre passage en tranchées (peu
profondes , il est vrai ) viennent rompre la monotonie du paysage.




Wiesme. Novembre 1993. 4504. © Photo Jacques Quoitin.



Wiesme. 1995. 1814 CFL. Train de minerai ZZ48911.
 Photo Jacques Quoitin.


Wiesme. Avril 1994. 5306. Train de produits métallurgiques.
© Photo Jacques Quoitin.


Wiesme. 25 avril 1994. 5319 HKM. © Photo Jacques Quoitin.



Wiesme. Septembre 1992. 4505. © Photo Jacques Quoitin.








Beauraing. 1980 © Photo Jacques Quoitin.



Une très courte première visite à Beauraing en 1980.....
La signalisation mécanique et le beau chandelier à trois mâtereaux vivaient leurs derniers
moments....

Et je ne le savais pas...




















Beauraing. Juin 1991. 4509. © Photo Jacques Quoitin.


Beauraing. 5307. Train de charbon vide. © Photo Jacques Quoitin.



Beauraing. Hiver 1993. 4508. © Photo Jacques Quoitin.


Beauraing. Février 1993. 5309. © Photo Jacques Quoitin.



Beauraing. Novembre 1992. Train de conteneurs. © Photo Jacques Quoitin.


A l'approche de la cité mariale , la ligne 166 va amorcer une large courbe en direction de l'est.




Beauraing. Juillet 1990. 5107 et voitures M3. © Photo Jacques Quoitin.


Une apparition !?....
S'agit-il d'un train attendant le retour de pèlerins ?
Les 51 sont  rares sur la ligne . Que dire alors des voitures M3 , quand on pense à
leur effectif  limité (46 exemplaires ) ?




Beauraing. Juillet 1990. 4505 et 5107. © Photo Jacques Quoitin.



Beauraing. Octobre 1992. 5301. © Photo Jacques Quoitin.



Beauraing. Mai 1993. Un train de coke vide , mené par les 5305 et 5302 , prend la voie de garage.
© Photo Jacques Quoitin.



Beauraing. Mai 1993. 5302. Train de coke chargé. © Photo Jacques Quoitin.



Beauraing. Septembre 1988. Le 9214 du service E.S. © Photo Jacques Quoitin.



Beauraing. Mai 1993. 4510. © Photo Jacques Quoitin.



C'est à partir d'ici que les choses vont se corser....
La ligne doit en effet sortir de la cuvette de la Famenne et entamer une montée sévère
sur les contreforts d'un massif calcaire bordant le plateau ardennais , le ban de Malakof.
Sur cette image , prise depuis le parking de la "Légion de Marie" , on peut apercevoir
au loin , le train de minerai stationnant en gare . Il a dû céder le passage à la Micheline.




Beauraing. 1989. 5307 en tête d'un train de trafic diffus. © Photo Jacques Quoitin.



Beauraing. Novembre 1993. 5312. Train de coke. © Photo Jacques Quoitin.



Beauraing. 19 octobre 1996. 1802 CFL. Train de coke. © Photo Jacques Quoitin.








Beauraing. Octobre 1991. 5401. ZZ48911. © Photo Jacques Quoitin.


La 5401 franchit le pont au-dessus duquel cinq enfants , en 1932 , affirmèrent avoir
vu la Vierge Marie....




Beauraing. La ballastière. Août 1988. 4507. © Photo Jacques Quoitin.


Toutes mes recherches ( limitées , il est vrai , à internet...) sont demeurées vaines : 
je n'ai jamais  réussi à connaître l'origine du nom de ce lieu : la "ballastière"....




Côte de Martouzin. 21 octobre 1994. 5315. Convoi d'hydrocarbures.
© Photo Jacques Quoitin.



Côte de Martouzin. 21 octobre 1994. 5407. Train de coke. © Photo Jacques Quoitin.


Je visionne ces images et des souvenirs d'enfance me reviennent à l'esprit...
Les vacances annuelles , avec mes parents et mes sœurs , dans la cure de Martouzin..
Monsieur le curé , c'était un de nos oncles.
Les nuits sans sommeil  , je pouvais entendre , se succédant sans répit , les convois 
de marchandises escalader la côte , le hurlement des moteurs GM renvoyé par le 
coteau   et , brusquement , le silence .... :  le train  s'était fait avaler  par le tunnel ...




Côte de Martouzin . Juin 1990. Train de minerai 48911 . © Photo Jacques Quoitin.


Cette image aussi , je m'en rappelle.
La pluie venait à peine de s'arrêter , le rail était gras et humide ; le convoi montait
si lentement que je pouvais presque le suivre en marchant.
Quelle montée !

Pour accéder à leur gare , les Martouzinois devaient gravir à pieds un sacré dénivelé....
J'ai bien l'idée que ceux d'entre eux qui désiraient se rendre à Beauraing  prenaient
plutôt leur bicyclette....




Martouzin , dans la plaine de Focant. Photographie au télé depuis la gare....



Martouzin-gare. Juin 1990. © Photo Jacques Quoitin.




La gare de Martouzin était un bâtiment en pierres à la construction très soignée.

J'ignore quand elle fut fermée au public. Sur l'image ci-dessus , prise en 1990 , on peut voir
que les quais ont disparu et que la  haie qui borde le B.V. est déjà d'une hauteur appréciable.




Pondrôme.




Pondrôme. Avertisseur. c Photo Jacques Quoitin.


En traversant le tunnel de Martouzin  (longueur 702 mètres ), la ligne effectue une 
boucle qui lui fait prendre une direction sud-sud ouest . 
C'est à peu de chose près une épingle à cheveux.
A la sortie du tunnel , un mignon petit avertisseur , ainsi raccourci de manière à pouvoir
être aperçu par les conducteurs depuis l'intérieur de l'ouvrage d'art.




Pondrôme. Juin 1988. Caboteur à la sortie du tunnel de Martouzin. © Photo Jacques Quoitin.




Pondrôme. Juillet 1987. Train de minerai ZZ48911 à la sortie du tunnel. © Photo Jacques Quoitin.



Vision spectaculaire que celle des trains lourds émergeant du tunnel sur une voie à la fois
en forte montée , en courbe et en dévers !
Altitude : 250 .
En quelques kilomètres , la ligne s'est élevée de 70 mètres.
La traversée de la gare de Pondrôme offre un court répit ,  le temps pour le convoi de reprendre 
son  souffle avant la reprise de l'ascension.





Pondrôme. 23 mars 1989. Le train de cabotage. © Photo Jacques Quoitin.




Pondrôme. Octobre 1989. 4510. © Photo Jacques Quoitin.




Pondrôme. Avril 1993. ZZ48911 en plein effort... © Photo Jacques Quoitin.




Pondrôme. Octobre 1992. 5527 et train de minerai. © Photo Jacques Quoitin.




Pondrôme. 1990. 4504. © Photo Jacques Quoitin.



La gare de Pondrôme est juchée sur un talus.
Malgré cela , en prenant du recul et un peu de hauteur, il est possible de lui donner un 
intéressant arrière-plan : de douces collines boisées se détachant sur la ligne bleue des 
contreforts de l'Ardenne.
.



Pondrôme. Octobre 1989. Vue générale. © Photo Jacques Quoitin.



Pondrôme. 1991. © Photo Jacques Quoitin.



Pondrôme. Printemps 1994. Train de coke. © Photo Jacques Quoitin.




Pondrôme. 16 janvier 1997. 4506. © Photo Jacques Quoitin.



Pondrôme. 1991. Loco service E.S. © Photo Jacques Quoitin.




Pondrôme. Septembre 1993. Train de minerai. © Photo Jacques Quoitin.



A l'époque où ces images ont été prises , la circulation des trains sur la section de ligne 
comprise entre Beauraing et Bertrix  est encore sous le contrôle d'une signalisation
mécanique.
Block-système  téléphonique , cantons peu nombreux et de très grande longueur , voilà 
qui n'est pas de nature à assurer une circulation fluide des trains .
Conséquence : les travaux de modernisation de la ligne ne vont plus tarder....




Pondrôme. Septembre 1993. 1813 CFL. Convoi de coke vide. © Photo Jacques Quoitin.




Pondrôme. Avril 1994. Le 4506 va longer l'ancienne halle aux marchandises.
© Photo Jacques Quoitin.



Pondrôme. 5319 et minerai vide. © Photo Jacques Quoitin.




Pondrôme. Septembre 1992. 5205 à la tête du train Namur-Bertrix constitué de voitures M2.
© Photo Jacques Quoitin.




Pondrôme. 06 novembre 1995. Train de coke emmené par deux 1800 CFL.
© Photo Jacques Quoitin.



Pondrôme. Novembre 1988. HLD 204003. © Photo Jacques Quoitin.




Viaduc de Thanville ?
Viaduc de Pondrôme ?




Pondrôme. Octobre 1992. Viaduc de Thanville. © Photo Jacques Quoitin.



Avant 1979 , année de la fusion des communes , Thanville était un hameau du village de
Pondrôme.
Sur la plupart des cartes postales anciennes représentant le viaduc , on pouvait  lire "viaduc 
de Pondrôme"....





Pondrôme. Avril 1992. La maisonnette , l'avertisseur et , bien sûr ,... le viaduc.
© Photo Jacques Quoitin.



Pondrôme. Avril 1992. 4501. © Photo Jacques Quoitin.




Pondrôme. Avril 1992. 5216. Train de coils. © Photo Jacques Quoitin.



Avril 1992.  Les prunelliers et  aubépines croulent sous les fleurs .
La  lumière, irisée , est belle .
Les bêtes viennent d'être mises au pré . Je surveille d'ailleurs du coin de l'œil ce taureau BBB
qui , durant toute la séance de prise de vues , n'a  cessé de gronder , de labourer la terre de
ses sabots et de me toiser d'un air menaçant. Pardi ! il protège son harem !






Pondrôme. Novembre 1987. Convoi de gaz liquide. © Photo Jacques Quoitin



Pondrôme. 18 janvier 1996. Micheline , avertisseur et maisonnette...© Photo Jacques Quoitin.






Pondrôme. Années 90. Train de coke. © Photo Jacques Quoitin.




Pondrôme. Juillet 1991. 4506 et 4410. © Photo Jacques Quoitin.




Pondrôme. Viaduc de Thanville. Juin 1991. 5315, 5311 et 5214 . © Photo Jacques Quoitin.



Le viaduc de Thanville.
Le voici enfin , lui , l'ouvrage d'art le plus spectaculaire sur la ligne.
Il fut construit en brique et pierre calcaire par l'entrepreneur Leclercq , d'Uccle (et
surtout , je l'imagine , par une escouade d'ouvriers ...).
D'une longueur de 300 mètres , il culmine à 34 mètres au-dessus de la rivière Snaye.
Mis en service en 1898 , il comporte 14 arches de 15 mètres d'ouverture et une quinzième 
de 8 mètres se contentant d'enjamber la route.





Pondrôme. Viaduc de Thanville. Juillet 1993. Train Bertrix-Namur.
© Photo Jacques Quoitin.



Pondrôme. Viaduc. Train de coils. © Photo Jacques Quoitin.




Pondrôme. Automne 1990. Un train de coke , tracté par les 5320 et 5216 s'engage sur le
viaduc de Thanville. On peut voir sur cette image que la première arche , qui enjambe
la route , est plus étroite que les suivantes. © Photo Jacques Quoitin.




Extrait carte IGN.







Thanville





Fini de rire.
Après le palier constitué par la traversée de Pondrôme et du viaduc , palier qui est cependant
en douce montée , les choses sérieuses reprennent.
L' Ardenne n'est plus loin et , sur quelques kilomètres , la ligne va décrire une large courbe
prenant naissance à hauteur du hameau de Thanville et se terminant à l'entrée du tunnel de
Vonèche.
Elle passera ainsi de 250 mètres  à 340 mètres au-dessus du niveau de la mer.

Thanville , quelques maisons au pied de l'énorme talus supportant le chemin de fer.

Point d'observation privilégié , un petit pont de briques et de pierres donnant accès à 
quelque pâture....




Thanville. Septembre 1992. Draisine sous le petit pont. © Photo Jacques Quoitin.



Thanville. Septembre 1992. 5507 et minerai ZZ48911. © Photo Jacques Quoitin.



Thanville. 22 septembre 1992. Toujours le ZZ48911 et , en tête , la 5320. © Photo Jacques Quoitin.



Thanville. 22 septembre 1992. Croisement.... © Photo Jacques Quoitin.



Avec un peu de pratique , il était possible (en roulant un peu vite , mais pas trop , quand même...) 
de prendre plusieurs photos du  même train à différents  endroits de la ligne.
C'est ainsi que j'ai pu immortaliser le train figurant sur l'image ci-dessus successivement
à Thanville , Vonèche , Gedinne , Paliseul et Bertrix. 
Après Bertrix, il roulait vraiment trop vite.....





Thanville. Septembre 1992. La 5308 dévale la pente en tête d'une rame de wagons à coke vides.
© Photo Jacques Quoitin.



Thanville. Septembre 1992. Train de charbon (à vide) derrière la 5307. © Photo Jacques Quoitin.




Thanville. Décembre 1992. 5215 . Train de conteneurs. © Photo Jacques Quoitin.




Thanville. Mars 1993. 5303. Train de coke. © Photo Jacques Quoitin.




Thanville. Mars 1993. Le même train sous un autre angle.... © Photo Jacques Quoitin.




Thanville. Mars 1993. Toujours lui , en plein effort.... © Photo Jacques Quoitin.




Thanville. Août 1993. 4408. © Photo Jacques Quoitin.




Thanville. 13 octobre 1994. 4503. © Photo Jacques Quoitin.




Thanville. Octobre 1992. 5507 et 5215 en tête du ZZ48911. © Photo Jacques Quoitin.



Ici , c'est le royaume  du silence.
L'endroit est désert et la grand'route suffisamment  éloignée.
Par vent  favorable , on peut même entendre , au loin , en gare de Beauraing , démarrer
le train de minerai après un arrêt destiné à  laisser la voie libre  pour  la micheline  ....





Thanville. Octobre 1992. 5507 et 5215. © Photo Jacques Quoitin.




Thanville. Octobre 1992. 4502. © Photo Jacques Quoitin.



Thanville. Juin 1992. Train de travaux. © Photo Jacques Quoitin.





Vonèche.
Vonèche. Mars 1993




J'ai entretenu avec Vonèche une relation particulière ....
Mon premier passage en ces lieux date du début des années 80. 
Depuis ma voiture , sur la grand'route , j'avais pu apercevoir cette charmante petite 
gare entourée par la forêt.
Je n'avais eu le temps que de prendre cette unique photo .




Vonèche. 1980. Vue générale. © Photo Jacques Quoitin.


Durant les années qui suivirent , je n'y mis plus les pieds.
J'avais cependant été profondément impressionné : une gare encadrée  d'un côté par 
un tunnel  , de l'autre  , par une tranchée en courbe au fond de laquelle disparaissent 
les trains.
Une scierie de dimensions modeste jouxte les installations ferroviaires , constituées 
d'une halle aux marchandises et d'un bâtiment-voyageurs . 
Sur la minuscule place , l'ancien hôtel Quinet  semble  toujours attendre les voyageurs 
de commerce venus  déposer leurs valises d'échantillons  avant  de partir à la conquête 
du village .
Bref , un thème de choix pour  modéliste.

En 1987 , au sein du RMM ( Rail Miniature Mosan , Namur ), mes amis N'istes et 
moi-même avions lancé le projet de construire un réseau modulaire à l'échelle 1/160 
évoquant un site réel.
Chacun d'entre nous devait venir avec une proposition et la défendre devant ses pairs.
Pour étayer ma "thèse" , je réussis à trouver le temps de réaliser un mini-reportage-photos 
autour de  Vonèche..
C'était le 31 septembre 1987.
                                                                                                                



Vonèche. 31 septembre 1987. 6089. © Photo Jacques Quoitin.



Vonèche. 31 septembre 1987. 6089. © Photo Jacques Quoitin.



Vonèche. 31 septembre 1987. Train de ballast au crochet de la 6060. © Photo Jacques Quoitin.



Vonèche. 31 septembre 1987. 4410. © Photo Jacques Quoitin.



Vonèche. 31 septembre 1987. Croisement d'autorails. © Photo Jacques Quoitin.




Vonèche. 31 septembre 1987. 6089 et Chandelier côté Gedinne.



Deux petites heures sur place et je tiens mon sujet ....
J'en suis déjà sûr : je n'aurai aucune peine , avec ces quelques images , à convaincre 
mes amis du RMM . 
Bientôt , le réseau à l'échelle 'N' "Vonèche" verra le jour.
Mais ce que j'ai surtout découvert , c'est le formidable potentiel photographique de cet 
endroit !

Cela m'a complètement échappé , mais Lionel Mercier vient de me faire part de ses doutes
concernant l'exactitude de la date mentionnée sous les images précédentes : le mois de 
septembre ne compte (généralement ?) que trente jours..... 
La faute au dos-dateur de mon Nikon pour lequel tous les mois comportent 31 jours....
Cette séance photo s'est donc vraisemblablement déroulée le premier octobre....



Après cette courte digression , il est temps de reprendre notre promenade au point où
nous l'avions laissée , à la limite entre Thanville et Vonèche.




Vonèche. Février 1993. 4407. © Photo Jacques Quoitin.



Vonèche. Février 1993.
En pleine descente , avec une double rame (vide...).
© Photo Jacques Quoitin.



Vonèche. Avril 1993. En plein effort !!!!
© Photo Jacques Quoitin.



Vonèche. 1988. 4508. © Photo Jacques Quoitin.



Vonèche. 12 octobre 1994.
Le ZZ48911 est tracté par une unité motrice de deux 1800 CFL.
© Photo Jacques Quoitin.



Vonèche. 12 octobre 1994. ZZ48911 au droit de l'avertisseur.
© Photo Jacques Quoitin.


On peut s'étonner de la présence fréquente des 1800 luxembourgeoise en tête de trains de fret
sur l'Athus-Meuse à cette époque.
Si mes souvenirs sont bons , il s'agissait de parcours destinés à  atteindre un équilibre avec
les pénétrations de matériel roulant belge sur la ligne 162 jusque la gare de Luxembourg.





Vonèche. Printemps 1993. ZZ48911. © Photo Jacques Quoitin.



Un superbe paysage de bocage au printemps :  haies denses et aubépines en fleurs se détachant 
sur toute la palette de verts tendres des arbustes , des pâtures et des champs renaissant après 
l'hiver.





Vonèche. 22 septembre 1992. 5320 et ZZ48911. © Photo Jacques Quoitin.



Qui revoilà ?
Déjà pris en photo à Thanville...




Vonèche. 22 septembre 1992. ZZ48911. © Photo Jacques Quoitin.



Vonèche. 22 septembre 1992. Voie libre pour le ZZ48911. © Photo Jacques Quoitin.


Trois images différentes du même convoi.
Quand je vous disais qu'il y a(vait) du potentiel-photo à Vonèche.
Je serai cependant correct : ces trois images ne compteront que pour une seule !!!




Vonèche. KM 37. 5319 et chandelier ouest. © Photo Jacques Quoitin.



Vonèche. Octobre 1990. 5317 et ZZ48911. © Photo Jacques Quoitin.



Vonèche. Octobre 1989. 4507. © Photo Jacques Quoitin.



Soyons précis : deux cent septante et un mètres.
C'est la longueur du tunnel de Vonèche , qui fait passer la ligne sous la grande route , mais
aussi sous une partie du parc du château. Celui-ci constitue le dernier vestige des célèbres
cristalleries de Vonèche , édifiées en 1878 mais , hélas ,  fermées en 1831 , déjà.
Elles ont employé jusque 650 ouvriers et leur disparition a permis la naissance et l'essor
des cristalleries de Baccarat , en France , et du Val-St Lambert , à Seraing.



Vonèche. Août 1988. Réception d'un train de ballast sur la voie 3.
© Photo Jacques Quoitin.








Vonèche. 26 janvier 1989. 5319. Caboteur. © Photo Jacques Quoitin.



Vonèche. Septembre 1992. 4505. © Photo Jacques Quoitin.



Vonèche. Septembre 1990. 5407 en tête d'un train de minerai. © Photo Jacques Quoitin.



Vonèche . Octobre 1993. 4501. © Photo Jacques Quoitin.



Vonèche. Février 1992. Train de coils tracté par la 5315. © Photo Jacques Quoitin.



Hiver 1992 .
Un froid intense . Pas le moindre souffle de vent . Aucun chant d'oiseau . Trafic à peu près
réduit à zéro sur la route toute proche....
Le silence absolu.....
Jusqu'à l'arrivée de ce convoi qui défile devant moi dans un bruit de roulement feutré...


La gare de Vonèche appartient , comme beaucoup de ses sœurs jumelles (Pondrôme,
Anseremme , etc...) au type "1881".
Au cours des années ,j'ai accumulé pas mal de photos du bâtiment-voyageurs de Vonèche
et de son inséparable compagne , la halle aux marchandises.
En 1992 , les pieds dans la neige , j' avais enregistré ces quelques images..




Hiver à Vonèche.... La gare et l'ancien hôtel Quinet. © Photo Jacques Quoitin.



Vonèche. Février 1992. Le bâtiment voyageurs. © Photo Jacques Quoitin.



Vonèche. Février 1992. La halle aux marchandises. © Photo Jacques Quoitin.



Vonèche. Juin 1992. 5401. © Photo Jacques Quoitin.



Vonèche. Août 1992. 4508. © Photo Jacques Quoitin.



Vonèche. Octobre 1992. 6036 en tête du ZZ48911. © Photo Jacques Quoitin.


Une invitée surprise !!!!
Quinze locomotives de la série 60 ont été vendues à une société italienne de travaux
ferroviaires.
La 6036 fait partie du lot. Après révision , elle effectue un parcours d'essai en tête du
ZZ48911 , en compagnie d'une 52-53 et d'une 55.




Vonèche. Mars 1993. Crépuscule... © Photo Jacques Quoitin.



Vonèche. Juin 1992. 5525 et 5315. Train de minerai composé de wagons SNCF.
© Photo Jacques Quoitin.



Vonèche. Septembre 1990. 5320 et caboteur. © Photo Jacques Quoitin.



Vonèche. Octobre 1993. Double traction CFL pour un train de coke (vide).
© Photo Jacques Quoitin.

Vonèche. Août 1992. Le 4509 passe en voie 3.
© Photo Jacques Quoitin.


































Vonèche. Septembre 1993. 204004. © Photo Jacques Quoitin.



Vonèche. Octobre 1990. La 5308 emmenant le train des eaux d'Evian.
©  Photo Jacques Quoitin.


"Courbe en tranchée" ou "tranchée en courbe" ?
Que faut-il  dire ?
Les trains en provenance du sud font leur entrée sur la scène en émergeant d'une sorte d'"enfer
vert".
L'humidité qui règne ici de façon quasi permanente a en effet favorisé la croissance d'une
végétation  dense  au travers de laquelle le chemin de fer semble devoir se frayer un passage.

Et partout autour , la forêt ...

Quelques rencontres avec la nature...
Ce jour-là , je m'étais posté à côté du ballast , un genou en terre , mon appareil prêt.
Une grande martre est venue  s'installer à trois mètres de moi . Dressée sur ses pattes
postérieures , le museau au vent , elle  est demeurée  là , immobile , durant de longues
secondes , avant de s'éloigner le plus tranquillement du monde...
Et , une autre fois , cette harde de sangliers que j'ai involontairement forcée à faire demi-tour
dans un grand vacarme de grognements et de branches fracassées...




Vonèche. Août 1991. 5307 et train de minerai ZZ48911. © Photo Jacques Quoitin.




Vonèche. Mars 1993. 5214 et train de coils. © Photo Jacques Quoitin.




Vonèche. Avril 1989. Départ du 4503. © Photo Jacques Quoitin.



Vonèche . Octobre 1993. 5304 . © Photo Jacques Quoitin.



Vonèche .  Octobre 1990. 4410. © Photo Jacques Quoitin.



Vonèche . Octobre 1990. 4506. © Photo Jacques Quoitin.



Vonèche . Janvier 1989. 4509. © Photo Jacques Quoitin.



Vonèche . Janvier 1989.  44....? © Photo Jacques Quoitin.


Abandonnant Vonèche , la voie ferrée va s'orienter au sud pour traverser sur une 
demi-douzaine de kilomètres un épais massif forestier.
L'étape suivante sera Gedinne.



Gedinne.



La gare de Gedinne , située bien à l'écart de son village , est établie à une altitude de 
397 mètres.
Avant d'émerger de la forêt , au kilomètre 43 , la voie ferrée va  passer sous une crête 
boisée  en parcourant un tunnel  de 675 mètres.





Haut-Fays . 7 novembre 1994. 5320 . Train de coke . © Photo Jacques Quoitin.









Haut-Fays . Printemps 1993. Train de minerai 48911 au crocher d'une 54 et de la 5209. © Photo Jacques Quoitin;.









Haut-Fays . Tunnel de Gedinne . 1989. 4407 en provenance de Bertrix . © Photo Jacques Quoitin.



Et une fois le tunnel franchi , il reste encore une  sacrée grimpette avant d'accéder à la gare.





Gedinne. Septembre 1992. 5407 avec le ZZ48911. Passage au droit de l'avertisseur. © Photo Jacques Quoitin.



Gedinne. Mars 1993. 5303. Train de coke. © Photo Jacques Quoitin.



Gedinne. Octobre 1992. 4510 au signal d'entrée.
© Photo Jacques Quoitin.



Gedinne. Octobre 1992. Signal d'entrée et ZZ48911. © Photo Jacques Quoitin.



Gedinne. 26 septembre 1992. 5320 et 48911. © Photo Jacques Quoitin.



Et là ? Qui voit-on entrer en gare de Gedinne ? Notre bon vieux ZZ48911 du 26-09-1992 !
On disait à l'époque que le 48911 était le train le plus photographié sur l'Athus-Meuse en 
raison  de conditions favorables d' ensoleillement et de lumière.
Si , en plus , on avait l'opportunité de faire sa rencontre à plusieurs reprises ....





Gedinne. 28 janvier 1989. 4407. © Photo Jacques Quoitin.



Gedinne. 28 janvier 1989. 5319. © Photo Jacques Quoitin.



Gedinne. 28 janvier 1989. Le caboteur. © Photo Jacques Quoitin.



28 janvier 1989. Une belle matinée . Le soleil , bas sur l'horizon , ne parvient pas à 
faire remonter la température. 
C'est la 5319 qui assure le train de cabotage et enlève quelques longs plats chargés
de grumes.






Gedinne. Novembre 1990. 9217. © Photo Jacques Quoitin.





Gedinne. Novembre 1990. 9217. © Photo Jacques Quoitin.



Gedinne. Novembre 1990. 5315 et train de ballast. © Photo Jacques Quoitin.



Gedinne. Novembre 1990. 5215. © Photo Jacques Quoitin.



Activité inhabituelle , dans le courant de ce mois de novembre 1990.
Non seulement on note la présence de la 9217 accompagnée d'une ex-voiture K du 
service de la voie , mais aussi de la 5315 en attente de démarrer une rame de wagons 
de ballast.
L' événement , c'est la présence de tous ces camions militaires US et de ces containers 
( c'est le terme qu'on employait à l'époque ...) de couleur kaki que l'on charge sur des 
wagons adaptés.
On procède ici à l'évacuation du dépôt US de Sugny . 
La première guerre du golfe vient d'éclater et certains imaginent que tout ce matériel 
qu'on déménage est destiné à ces combats lointains...




Gedinne. Octobre 1991. 4506. © Photo Jacques Quoitin.



Gedinne. Octobre 1992. Le caboteur. © Photo Jacques Quoitin.



Gedinne. Octobre 1992. 5527. ZZ48911. © Photo Jacques Quoitin



Gedinne. Mars 1993. Train de ballast. © Photo Jacques Quoitin.



Gedinne. Mars 1991. 4502. © Photo Jacques Quoitin.



Gedinne . 
D' interminables "quais aux bois" bordés de hangars et d'un pont transbordeur , une vaste 
cour  desservant les dépôts d'une coopérative agricole ....
Quant à la halle aux marchandises , plus aucune trace , elle avait déjà disparu...




Gedinne. Juin 1988. 4408. © Photo Jacques Quoitin.



Gedinne. Juin 1988. Signal d'entrée côté Bertrix. © Photo Jacques Quoitin.



Louette Saint Denis.


Louette-Saint-Denis. 1994. Train de coke. © Photo Jacques Quoitin.


Louette-Saint-Denis. Octobre 1992. 5214 et train de minerai.
A gauche , l'avertisseur du signal d'entrée de Gedinne.
© Photo Jacques Quoitin.



Graide ( ou Graide-Station).

La ligne est maintenant bien installée sur le plateau ardennais et ne rencontrera plus de 
déclivités importantes jusque son point culminant .
De Bièvre à Bertrix , elle va suivre une trajectoire relativement rectiligne , un peu en
"montagnes russes" : une crête , une légère dépression , une crête , etc.....



Graide. 1991. 4509 vs 4506. © Photo Jacques Quoitin.


Graide. Octobre 1988. ZZ48911 emmené par la 5504. © Photo Jacques Quoitin.


Comme celle de Gedinne  , la station de chemin de fer de Graide est bien distante de son 
village : deux bons kilomètres.
Le quai aux bois est ici établi en face du bâtiment-voyageurs.
La voie donnant accès à la halle aux marchandises , belle construction de pierres de grès
avec parements de calcaire et jolie marquise , sert d'asile à  deux wagons de service ,
abandonnés là depuis une éternité.




Graide. Octobre 1989. Passage du ZZ48911. © Photo Jacques Quoitin.





L' ambiance si calme d'une si petite gare d'Ardennes ...
De temps en temps , les palettes des signaux s'animent tandis que retentit la sonnerie du
passage à niveau.
Au loin , tout au bout de la ligne droite formée par les voies , on voit poindre les fanaux d'un 
lourd convoi de marchandises .
Bientôt  le sol se met à trembler tandis que le grondement des moteurs  emplit l'espace...
Il n'y a plus devant moi que ce train qui passe , son odeur de graisse et d'huile , les émanations
d' échappements , le clic-clac des essieux sur les joints de rails , les traverses qui s'enfoncent 
dans le ballast sous chaque passage de bogie.
Quelle ambiance !!!



Graide. Octobre 1992. 4501. © Photo Jacques Quoitin.
Graide. Août 1991. ZZ48911. © Photo Jacques Quoitin.




Graide. Avril 1992. 5320 et train caboteur. © Photo Jacques Quoitin.

Des grumes ont été transbordées  de remorques routières sur des wagons plats repris  ensuite 
par le train de ramassage.
Il s'agit d'une manœuvre qui  exige beaucoup d'espace et ne peut se dérouler au niveau du quai 
aux bois.
Elle s'effectuera donc sur la cour aux marchandises .
Un des voies de cette cour est réservée à un détaillant local de gaz liquide ; un wagon de gaz 
y stationne , enfermé dans une sorte de "cage". Il sert de réservoir de stockage et , une fois
vide , se voit remplacé par un wagon plein. Pratique.....

                              

Graide. Octobre 1992. 5216. Convoi de coke vide. © Photo Jacques Quoitin.


Graide. Avril 1992. 5303. Train de minerai vide. © Photo Jacques Quoitin.


Graide. Octobre 1995. 4510. © Photo Jacques Quoitin.



Carlsbourg.


Un nom qui , encore aujourd'hui , évoque le bon beurre de nos Ardennes.....
Et pourtant , cela fait bien des années que la laiterie de Carlbourg a mis la clé sous le paillasson 
et que notre lait est transformé ailleurs.
Carlsbourg héberge aussi le collège agricole Saint Joseph dont la seule présence justifie l'existence
sur la ligne d'un point d'arrêt.
Altitude : 385 mètres.



Carlsbourg. Octobre 1992. 5538. Caboteur. © Photo Jacques Quoitin.


Merny.

Petite halte aujourd'hui oubliée...


Merny. Février 1992. 4510. © Photo Jacques Quoitin.

Merny. Octobre 1989. 5315. Train des Eaux d'Evian. © Photo Jacques Quoitin.







Paliseul.



"Un joli site haut perché qui corrige l'âpreté un peu des toits trop uniformément en ardoises..."

"L'Ardenne "sauvage en diable , avec des habitants très doux..."

                                                                                                              Paul Verlaine.

Le "chantre des Ardennes" venait en effet régulièrement passer l'été dans sa famille à Paliseul.
Expulsé de Belgique en 1873 , après avoir tiré sur Arthur Rimbaud , il n'a donc pu assister à
l'arrivée du chemin de fer dans le village au début des années 1880.




Paliseul. 1987. La gare. © Photo Jacques Quoitin.



Cent ans après , le B.V. et la halle sont toujours là , debout et intacts.
Plus pour bien longtemps , hélas....
Au passage à niveau, le signal , par contre , résistera un peu plus longtemps à la 
modernisation et bénéficiera d'un petit sursis.




Paliseul. 1987. Signal à palettes. © Photo Jacques Quoitin.



Paliseul. 1987. La halle aux marchandises. © Photo Jacques Quoitin.


Dans les années 80 (du siècle précédent , bien sûr ..) les activités de la cour aux marchandises
se limitent à quelques mouvements de wagons transportant des produits de la forêt.
Nous sommes en Ardennes , après tout...




Paliseul. Juillet 1989. Le caboteur. © Photo Jacques Quoitin.



Paliseul. Novembre 1990. Train de travaux emmené par la 5503. © Photo Jacques Quoitin.



Paliseul. Mai 1988. 5310. Caboteur.
A-t'on échangé le wagon de gaz du dépôt de Graide ?
© Photo Jacques Quoitin.


Paliseul. Avril 1988. 5204 et 5214. Train de minerai composé de trémies de l'Arbed.
© Photo Jacques Quoitin.

Un vieux hangar de bois prêt à s'effondrer , un poteau télégraphique oublié le long des voies...
Et enfin , ce charmant petit pont ,  non seulement photogénique ,  mais aussi bien pratique pour
qui désire avoir un beau point de vue sur les lieux..



Paliseul. Mars 1993. 4506. © Photo Jacques Quoitin.



Paliseul. Août 1991. 5312 en train de manœuvrer le caboteur.
Et la palette de manœuvre du signal est levée.....
© Photo Jacques Quoitin.


Paliseul. Juillet 1992. 5315. Train de ballast. © Photo Jacques Quoitin.


On dit que dans les Ardennes , l'été ne dure pas bien longtemps... 
La floraison  des épilobes explose au milieu de la verdure tandis que celle-ci a déjà  
tendance à jaunir.



Paliseul. 26 septembre 1992. 5320 et ZZ48911. © Photo Jacques Quoitin.


Plus d'épilobes , par contre sur cette image qui , si je compte bien , est la quatrième de
ce fameux ZZ48911 du 26-10-1992.
J'avoue que pour arriver à temps pour prendre cette photo , il m' a fallu sacrément "tracer" 
en bagnole , de Gedinne  à  Paliseul....




Paliseul. Octobre 1990. 4504. © Photo  Jacques Quoitin.


Paliseul. Avril 1988. 4408 à l' avertisseur. © Photo Jacques Quoitin.


Paliseul. Octobre 1993. 4509. © Photo Jacques Quoitin.





Paliseul. 1993. 4501. © Photo Jacques Quoitin.



Paliseul. Juillet 1989. 5303 et caboteur. © Photo Jacques Quoitin.



Paliseul. Octobre 1991. 5317.
La caboteur dans une version "allongée" d'une rame de porte-conteneurs U.S. Army.
© Photo Jacques Quoitin.


Paliseul. 1993. Train de machines à l'avertisseur. © Photo Jacques Quoitin.




Launoy.

Ni une gare , ni même une halte...
Une maisonnette de garde-barrière et un passage à niveau sur la route qui mène  à
Fays-Les-Veneurs.




Launoy. Octobre 1992. 4510.  © Photo Jacques Quoitin.



Launoy. Octobre 1993. 5205. ZZ48911. © Photo Jacques Quoitin.


La sonnerie du P.N.  retentit.
C'est l'heure du ZZ48911.
Je l'entends qui approche , encore invisible , à l'autre extrémité de la courbe.
Je fignole mon cadrage...
Et zut !!!! Le voici qui surgit  à  contre-voie !!!!....




Launoy. 1992. 5507. © Photo Jacques Quoitin.



Je ne les ai pas comptés mais ils étaient  bien quarante , les wagons de cette double rame 
vide  escaladant une  bosse  dans la belle lumière d'un soleil d'automne.




Offagne.




Offagne. Mars 1993. 5312. Transport de coils. © Photo Jacques Quoitin.


Offagne. Février 1993. Micheline. © Photo Jacques Quoitin.



Offagne. Octobre 1993. 5215 et 54 en tête d'un train de marchandises.
© Photo Jacques Quoitin.







Bertrix. La gare.



L' altitude de la gare de Bertrix  est de  429 mètres . Il ne s'agit pas du point culminant 
de la ligne. Ce dernier se situe plus vraisemblablement du côté du quartier de Burhaimont , 
438 mètres au-dessus du niveau de la mer.
Bertrix est un nœud ferroviaire : c'est en effet ici que la ligne 166 se raccorde à la 165 et  
c'est quelques kilomètres plus au sud que  la ligne 163A se détachait de la 165 pour
rejoindre Carignan , en France.

Idéalement située sur le plateau , bien exposée à la lumière du soleil (et aussi , hélas , aux 
frimas hivernaux...) , la gare de Bertrix constitue une étape incontournable pour l'amoureux
des lignes ardennaises.
Jamais je ne suis rentré bredouille d'une visite à Bertrix : il s'y passait toujours quelque
chose.




Bertrix. 1984.
 Le 4509 arrive en gare par la L.166.
Le 4315 s'en va par la L.165....
© Photo Jacques Quoitin.


Je me souviens encore parfaitement de ma première "incursion" ; c'était  en 1982.
Bien sûr , j' arrivais un peu  trop tard : la signalisation mécanique , côté Dinant ,  
avait disparu ,  laissant la place à des signaux lumineux simplifiés.




Bertrix. 1983. 9145. © Photo Jacques Quoitin.



Bertrix.1983. 4304. © Photo Jacques Quoitin.



Bertrix. 1984. 5310. © Photo Jacques Quoitin.



Bertrix. 1983. 5303. Train de minerai en provenance des mines de fer de Lorraine.
© Photo Jacques Quoitin.


Inexorablement , le vieux chemin de fer s'effaçait devant la modernité....

Notre gare ardennaise conservait cependant quelques beaux restes du temps passé : de 
grands mâts d'éclairage , chargés d'isolateurs et surmontés des lanternes si typiques se 
détachaient  sur le ciel tandis que la cour aux marchandises était encore en possession
de son gabarit de chargement.
Le château d'eau , inutilisé depuis des années , était toujours bien en place et deux grandes 
cabines  de signalisation tenaient  leur  rôle de sentinelle à chaque extrémité des installations..
Même la voie , assemblage  de coupons de 18 mètres , était "à l'ancienne"...




Bertrix. 1983. Vue générale. © Photo Jacques Quoitin.



Cerise sur le gâteau et heureuse surprise , la signalisation , côté sud , était encore mécanique , 
et à trois positions !!!




Bertrix. 1982. 4312. Signal à trois positions.
© Photo Jacques Quoitin.

Bertrix. 1983. Train de minerai vide dans le brouillard. © Photo Jacques Quoitin.





Bertrix. 1983. Un couplage d'autorails regagne la remise.
© Photo Jacques Quoitin.

Bertrix. 1983. Voie libre pour la 5304 en tête d'un "minerai"  vide.
© Photo Jacques Quoitin.

Bertrix. Hiver 1983. Le 4503 vient de quitter la remise. © Photo Jacques Quoitin.





Bertrix. Hiver 1983. Vue générale depuis le sud.
La signalisation mécanique vit ses derniers moments....
© Photo Jacques Quoitin.


Les années vont se succéder , les bouleversements aussi....
Les norias d'autorails vont bien sûr se poursuivre en provenance et à destination de 
Beauraing, Libramont et Athus ( limitée à Virton à partir de 1985...).
Le transport de minerai va quant à lui s'inverser ; suite à la fermeture des mines de fer 
du bassin lorrain et du sud du Grand-Duché , l' Arbed  alimentera ses hauts-fourneaux 
en oxyde de fer d'outre-mer au départ du port d'Anvers.
Les trains minéraliers monteront donc chargés et descendront vides....
Les équipements de la gare de Bertrix ne demeureront pas en reste : remplacement  de 
la signalisation mécanique , élimination des voies devenues inutiles , centralisation des 
commandes , suppression et démolition des cabines , etc...
Il y a ici tant de choses à évoquer , tant de photos à montrer...
Mais nous n'allons pas interrompre trop longtemps notre promenade en direction du sud .
J' étofferai ultérieurement ce chapitre ainsi que celui qui va suivre par l'ajout d' images 
prises au cours de mes visites.




Bertrix. 1984. La 5403 emmène seule une rame de wagons minéraliers vides.
Les signaux lumineux simplifiés ont été remplacés.
© Photo Jacques Quoitin.



Bertrix. Remise et ateliers.




Bertrix. 1984. 4304 à la remise. © Photo Jacques Quoitin.


Sans égaler par ses dimensions celle de Latour , la remise à locomotives de Bertrix , érigée 
à partir de 1926 , ne manquait pas d'envergure.

Les locomotives à vapeur hébergées ici arboraient sur les faces latérales de leurs cabines 
l'abréviation télégraphique de l'atelier : MBX .
En 1956 , c'est un exemple , l'effectif de la remise comprenait les engins suivants :
    -35 locos du type 26.
    -4  locos du type 53.
    -1  loco du type 51.
A ces vapeurs s'ajoutaient des autorails des types 551 et 603.




Bertrix. Voies d'accès à la remise. © Photo Jacques Quoitin.



Bertrix. Signaux de sortie de la remise. © Photo Jacques Quoitin.


A l'époque de la vapeur , une plaque tournante existait en arrière du petit bâtiment illustré 
sur les deux images précédentes.




Bertrix. 1985. La 5309 quitte la remise en direction de la gare.
A l'arrière-plan, le château d'eau.
© Photo Jacques Quoitin.


Les locomotives descendaient au niveau de la remise par une longue rampe au bout de 
laquelle elles effectuaient une manœuvre de  rebroussement.





Bertrix. 1985. La remise. A gauche , la sablerie.
© Photo Jacques Quoitin.

Bertrix. Hiver 1985. 4319. © Photo Jacques Quoitin.





Bertrix. Hiver 1985. La remise vue depuis le toit de la sablerie.
© Photo Jacques Quoitin.


Les années entre 1983 et 1986 furent le théâtre d'hivers particulièrement rigoureux....
La consigne : tout calfeutrer et maintenir les portes bien fermées....





Bertrix. Hiver 1985. © Photo Jacques Quoitin.



Lors d'une visite en 1983 , j'ai eu l'opportunité de surprendre le 55126 du service E.S. 
manœuvrant quelques wagons....





Bertrix. 1983. 55126 E.S. à la manœuvre. © Photo Jacques Quoitin.



Bertrix. 1983. Manœuvres. © Photo Jacques Quoitin.




Bertrix. 1985. 4508. © Photo Jacques Quoitin.


Bertrix. 1986. Manœuvre de rebroussement du 4502. © Photo Jacques Quoitin.




Une seconde plaque tournante  se trouvait à l'autre extrémité du site , approximativement 
à la hauteur du 4502 que l'on voit ci-dessus effectuer sa manœuvre de rebroussement .
Sur la photo aérienne suivante , les deux plaques sont indiquées par des flèches.




Extrait d'une photo aérienne IGN de 1961.




Bertrix. 29 mai 1986. Jour de grève. © Photo Jacques Quoitin.



Le 29 mai 1986 . Grève des chemins de fer....
Même les cheminées d'aération de la remise prennent part aux revendications....




Bertrix. 1986. "Faut qu'on magne !!!"... © Photo Jacques Quoitin.


La façade principale  et son alignement de portes constituent le fond de décor idéal pour
les séances de prises de vues .
Portraits de locomotives , même sous la pluie....




Bertrix. 1986. 5206 et 5406. © Photo Jacques Quoitin.



Bertrix. 1987. 5401. © Photo Jacques Quoitin.



Bertrix. 1987. 4505 et 5314. © Photo Jacques Quoitin.



Bertrix. Ateliers. 1987. 4408. © Photo Jacques Quoitin.



Bertrix. Ateliers.1987. 5403. © Photo Jacques Quoitin.











Que fait donc là cette cabine , loin de tout ?
Aucun signal  , pas d'aiguille en vue ,  seulement de la pleine voie.....
Toutes les traces de la bifurcation d' Orgeo , donnant naissance à la ligne 163a , ont 
apparemment  disparu.
Et pourtant , si on prend un peu de hauteur , on peut constater que le relief porte encore
les marques de l' amorce de cette ligne.


Image Google earth.

La flèche numéro 1 montre l'emplacement qu'occupait autrefois la cabine.
Une vaste courbe, matérialisée par un cordon de végétation , se détache de l'assiette de la 
ligne 165 , s'oriente vers l'est et s'enroule ensuite en direction de l'ouest pour passer enfin
sous la ligne Athus-Meuse en parcourant le tunnel de Saint-Médard (687 mètres).
Les flèches 2 et 3 indiquent les entrées de cet ouvrage d'art.
La ligne 163a vers Carignan , en France , peut être considérée comme une prolongation
de la ligne 163 , allant de Saint Vith à Libramont , en passant par Gouvy et Bastogne.
Construite pour satisfaire les demandes de l'industrie ardoisière et mise service en 1914, 
elle fut mise à  double voie dès 1915 par les Allemands qui l'utilisèrent de façon intensive
en vue d' approvisionner le front de Verdun au départ de Saint-Vith , alors en Allemagne.


Orgeo. Mai 1993. Autorail et approche de Bertrix. © Photo Jacques Quoitin.



Revenons maintenant quelques centaines de mètres  en arrière et reprenons notre promenade.
La ligne 165 vient de quitter Bertrix.
On peut encore apercevoir le château d'eau de la remise , les toitures des ateliers  et...un
poteau télégraphique résiduel...




Orgeo. Mai 1993. Train de coke. © Photo Jacques Quoitin.


Orgeo. Octobre 1988. © Photo Jacques Quoitin.

Orgeo. Octobre 1988. Train de minerai. © Photo Jacques Quoitin.


Orgeo. Octobre 1988. Autorail en route pour Virton. © Photo Jacques Quoitin.

Selon moi , un des plus beaux endroits de la ligne . 
Une courbe large et majestueuse , un  talus , un pont  de pierres enjambant un chemin , 
une tranchée , ensuite , avec une enfilade de deux ponts de briques...
Que demander de plus ?



Orgeo. Mai 1993. © Photo Jacques Quoitin.


Orgeo. Mai 1993. Train de coils. © Photo Jacques Quoitin.


Orgeo. Mai 1993. ZZ48911. © Photo Jacques Quoitin.


Orgeo. Avril 1994. Train de coke. © Photo Jacques Quoitin.


Orgeo. 26 octobre 1996. Train de coke. © Photo Jacques Quoitin.


Orgeo.  Avril 1996. 4509. © Photo Jacques Quoitin.


Orgeo. 1995. Convoi d'hydrocarbures. © Photo Jacques Quoitin.


Pas très fréquent : une traction "panachée"  CFL-SNCB....



Orgeo. Septembre 1989. ZZ48911. © Photo Jacques Quoitin.


Orgeo. Septembre 1989. © Photo Jacques Quoitin.


La ligne 163a se séparait de la L.165  vraisemblablement à la hauteur des deux locos du 
train de minerai.
J'ignore quelle était la configuration de la bifurcation ainsi que  les caractéristiques et le 
nombre des appareils de voie.




Orgeo. Mars 1991. Passage du ZZ48911. En tête , la 5212. © Photo Jacques Quoitin.


Orgeo. Mars 1991. Passage en trombe d'un convoi de minerai vide. HLD 5319.
© Photo Jacques Quoitin.


Orgeo. Octobre 1993. Le ZZ48911. En tête , la 5205. © Photo Jacques Quoitin.



Orgeo. 7 novembre 1994. © Photo Jacques Quoitin.


Orgeo. Ancien point d'arrêt. Train de produits longs emmené par la 5313.
© Photo Jacques Quoitin.








Ce n'est que bien tardivement , dans mes toutes dernières années d'exploration  de la 
ligne 165 , que je me suis décidé à enfin rendre visite à la petite gare de Saint-Médard....
Bien sûr , on n'y trouvait plus de quais pour accueillir d' hypothétiques voyageurs ;
quant à la halle aux marchandises , cela faisait longtemps qu'elle avait cessé toute activité...

Mais on pouvait voir de la fumée s' échapper d'une cheminée de l'ancien B.V.
Ce dernier n' était donc pas encore tout à fait  à l'abandon.




Saint-Médard. 8 novembre 1996. © Photo Jacques Quoitin.


Saint-Médard. 6 octobre 1997. © Photo Jacques Quoitin.


Saint-Médard. 9 février 1999. 1800 CFL. © Photo Jacques Quoitin.


Saint-Médard. 9 février 1999. Train de travaux.
© Photo Jacques Quoitin.

1999 , déjà !!!

Les convois chargés des travaux préparatoires à l'électrification de la ligne rôdent déjà sur 
les voies...
Ces visions crépusculaires  annoncent ce qui sera,  pour les amoureux de l'"Athus-Meuse",
la fin de tout un univers...



Saint-Médard. Février 1999. © Photo Jacques Quoitin.


Saint-Médard. 13 février 1999. © Photo Jacques Quoitin.





Straimont. 1980. © Photo Jacques Quoitin.




Et encore une petite gare,  toute perdue , bien loin de son village. 
Dernier  arrêt  avant de pénétrer dans la grande forêt d'Herbeumont.
Une locomotive attend devant le signal fermé. Seul le bruit si caractéristique de son  
moteur GM trouble le silence .
Le bâtiment et son environnement immédiat sont encore intacts : quais garnis de gravier
rouge , bordures peintes en blanc , mâtereaux d'éclairage , passage à niveau et panneaux
signalant  le nom du lieu.
Si l'édifice n'abritait pas les appareillages d'un canton de block , nous aurions affaire à 
une simple halte.





Straimont. 1980. © Photo Jacques Quoitin.




Straimont. 1980. Convoi de minerai vide. © Photo Jacques Quoitin.




Straimont . 1980. 5303 et train de minerai vide. © Photo Jacques Quoitin.



La 5303 vient de doubler Saint-Médard et s'approche de Straimont. 
Elle assure le retour , vers le bassin minier lorrain ,  d'une rame de minéraliers de fabrication 
française , des DM/DMH , wagons à Déchargement Mécanique (DM) dont certains sont à 
caisse Haute (le H...).
.




Straimont. 1995. © Photo Jacques Quoitin.




Straimont. 28 janvier 1998. 4506. © Photo Jacques Quoitin.



1998.
Les travaux préparatoires à l'électrification sont en bonne voie.
Un ouvrage en béton est venu remplacer le vieux pont.




Straimont. 23 avril 1997. 4410. © Photo Jacques Quoitin.



Le 4410 affiche fièrement sa  robe toute neuve en cette soirée d'un mois d'avril encore
presque hivernal.





Straimont. 1995. 5309. © Photo Jacques Quoitin.




Straimont. 1988. © Photo Jacques Quoitin.




Straimont. 1987. 4508. © Photo Jacques Quoitin.






Que de changements en quelques années.
De la gare , il ne reste que le local de commande du block 28.
Le quai de droite et ses éclairages ont disparu....
Le quai de gauche suivra....





Straimont. 12 août 1996.
Train de desserte.
© Photo Jacques Quoitin.




Straimont. 14 août 1996.
Train de wagons porte-coils.
© Photo Jacques Quoitin.




Straimont. 1993. Le 4408 en route pour Virton.
© Photo Jacques Quoitin.




Straimont. 12 août 1998.
Une paire de 1800 CFL passe à contrevoie.
© Photo Jacques Quoitin.



Du pont dit "de la Gaillette" on peut profiter d'un beau point de vue sur notre ligne
qui va maintenant traverser la forêt d'Herbeumont et le domaine des Epioux
pour descendre ensuite sur la vallée de la Semois qu'elle franchira à Lacuisine.
Elle passera ainsi de 426 mètres à 350 mètres d'altitude.






La forêt d'Herbeumont et les Epioux.




Un endroit magique ....
De la forêt à perte de vue....
Un chapelet d'étangs...
Un vieux château...
C'est le domaine des  Epioux....

Un écriteau évoque la présence en ces lieux d'une  station de recherche des Facultés 
de Gembloux.
Un autre renseigne l'existence d'une réserve naturelle.





Les Epioux. Années 80. Train de minerai. © Photo Jacques Quoitin.




Les Epioux. 1989. 4507. © Photo Jacques Quoitin.




Les Epioux. 1989. ZZ 48911. © Photo Jacques Quoitin.




Les Epioux. 03 septembre 1996. 4504. © Photo Jacques Quoitin.



L'isolement apparent des Epioux n'a pas empêché notre compagnie ferroviaire nationale
d'y établir un point d'arrêt....
Les deux quais d'embarquement et les barrières de ciment typiques sont encore présents
en 1996....





Les Epioux. 14 août 1996. 5319 et caboteur.
© Photo Jacques Quoitin.



Les Epioux. Octobre 1990. 4503. © Photo Jacques Quoitin.




Les Epioux. 1999. 1812 CFL. © Photo Jacques Quoitin.





Electrification oblige , la jolie passerelle a été rehaussée....





Forêt d'Herbeumont. 12 août 1998. Un autorail 44 , en provenance de Florenville
 et à contrevoie , approche du domaine des Epioux.
© Photo Jacques Quoitin.




Forêt d'Herbeumont. 1991. 4410. © Photo Jacques Quoitin.




Forêt d'Herbeumont. 5305 et train de coils.
© Photo Jacques Quoitin.



Splendeurs d'automne en forêt d'Herbeumont.
Au pied de mon rocher-observatoire , en dehors du cadre de la photo , hélas , une 
belle grosse renarde fait sa toilette.
Elle ne m'a pas vu  ...





Forêt d'Herbeumont. 16 octobre 1995. Une triplette de 1800 CFL en tête d'un convoi d'hydrocarbures.
© Photo Jacques Quoitin.



A cette époque , les 1800 CFL infestent littéralement la ligne.
Elles sont de conception identique à leurs sœurs belges. Et cependant , même lorsqu'elles
sont encore hors de vue , je les reconnais immanquablement au son de leur échappement....






Forêt d'Herbeumont. 1987. La 5211 remonte une rame de minéraliers vides.
© Photo Jacques Quoitin.



Lacuisine.


Nous voici enfin arrivés en Gaume....
Au sortir de la vaste forêt , une maisonnette et son passage à niveau.
Tout au fond , la haute silhouette de l'église de Florenville. Son belvédère , à cinquante
mètres du sol , permet d' embrasser toute la région.
Pas étonnant que , le jour même de la capitulation belge , le 28 mai 1940, les Français
la bombardèrent pour empêcher l'ennemi de l'utiliser comme poste d'observation.... 
Elle ne fut reconstruite qu'en 1951.




Lacuisine. Septembre 1993. © Photo Jacques Quoitin.





Lacuisine. 1990. 4505. © Photo Jacques Quoitin.




Lacuisine. Octobre 1992. 5504. © Photo Jacques Quoitin.



Octobre 1992. Passage à Lacuisine  d'un convoi de céréaliers . 
La 5320 en charge de ce train étant tombée en détresse à Bertrix , il a fallu faire appel à 
la 5504 pour permettre aux wagons et à leur locomotive de poursuivre la route....
                                                                   



Lacuisine. 31 octobre 1995. 1804 CFL et rame de minéraliers.
© Photo Jacques Quoitin.




"Elles sont plus lourdes , je vous assure !!!!"
Un monsieur d'un certain âge occupe la maisonnette .
Au cours de la conversation , il m'affirme que les "rouges" sont plus lourdes que les autres...,
que sa maison tremble beaucoup plus intensément à leur passage....
Les "rouges" , ce sont les 1800 CFL.... C'est vrai qu'en ordre de marche , elles font leurs
110 tonnes ;  ( les vertes aussi, pourtant...)...
Bref , à chacun sa méthode d'identification : pour moi , c'est le son de l'échappement ; pour le
monsieur  , c'est la masse ( supposée ou ressentie ..).





Lacuisine. 31 octobre 1995. Train de coke vide emmené par une "légère" 5401....
© Photo Jacques Quoitin.



Lacuisine. 1996. Convoi de coils. © Photo Jacques Quoitin.




Lacuisine , c'était aussi une halte , hélas bien vite emportée aux oubliettes à la suite du
plan IC-IR de 1985.
Suivent les images devenues traditionnelles de l'avant-85  et de l' après-85....





Lacuisine. 1985. La halte...© Photo Jacques Quoitin.




Lacuisine. Ancienne halte. 31 octobre 1995. 1801 CFL . Train de coils.
© Photo Jacques Quoitin.



Lacuisine. 1er avril 1999. 5320 . Train de travaux.
© Photo Jacques Quoitin.











































Florenville. 1980. Train de minerai vide.
© Photo Jacques Quoitin.

Florenville.








































Une petite gare , bien sûr , mais une petite gare  mythique aux yeux des amateurs.
Un des derniers foyers de résistance des signaux mécaniques , un chandelier célèbre 
par son support de passerelle en forme de berceau et , cerise sur le gâteau , son fameux
signal à trois palettes.....
Une petite gare , c'est vrai , mais qui eut bien plus d'importance , il y a quelques dizaines
d'années .  
Les chemins de fer vicinaux exploitaient ici deux lignes qui offraient  à la station de
Florenville un hinterland bien plus étendu : la ligne 141 Etalle-Orval et la ligne 558
Marbehan-Florenville-Sainte Cécile.
Le dépôt des vicinaux et ses annexes faisait face au bâtiment-voyageurs de la gare.
Aujourd'hui , il abrite les autobus.
  




Florenville. 1987. Le ZZ48911 au chandelier.
© Photo Jacques Quoitin.




Florenville. 1988. Le chandelier. Voie libre pour le 4508.
© Photo Jacques Quoitin.





Photo Jacques Quoitin.



La vaste cours aux marchandises , garnie de pavés. 
Une des voies accueille une rame de wagons de ballast.
La voie de droite attend vraisemblablement des wagons adaptés au transport de grumes
ou des tombereaux à bogies. 





Florenville. Octobre 1989. 4506. © Photo Jacques Quoitin.





Florenville. 1980. Vue générale. © Photo Jacques Quoitin.




Florenville. 1990. 204004 . ZZ48911. © Photo Jacques Quoitin.




Florenville. 1980. Autorail 4316. © Photo Jacques Quoitin.




Un sympathique autorail de la série 43 avec sa toiture aux pans arrondis si caractéristiques
et la forme singulière de son échappement.

Ce que montre aussi la photo , surtout en la comparant à la précédente, c'est la bonne tenue
de la gare dans les années 80 : le quai recouvert de pierraille rougeâtre , ses bordures peintes
en blanc , ainsi que les contre-rails des aiguilles ; la cendrée est bien répartie entre les voies
de débord ; les signaux fleurs-de-sol , les bornes hectométriques , les "boules" des leviers
d'aiguilles , les compensateurs , tout est à sa  place.

A droite de l'image , le quai aux bois et la voie de tiroir affichant une courbe prononcée...




Florenville. 1984. 5403 et train de wagons Arbed vides. © Photo Jacques Quoitin.




Je ne l'avais pas entendu venir , ce convoi grondant , rugissant et....fumant , traversant
la gare à toute allure. La rame était constituée des tout nouveaux wagons minéraliers de
l'Arbed , tout beaux ,  tout propres dans leur si belle livrée gris-bleu.





Florenville. 07 octobre 1995. 5315. Convoi de coke. © Photo Jacques Quoitin.





Florenville. 07 octobre 1995. Le train de coke vide . © Photo Jacques Quoitin.





Florenville. Années 90. Vue générale. © Photo Jacques Quoitin.




Florenville. Avril 1996. Trois palettes...© Photo Jacques Quoitin.
Après la station , la ligne 165 part en large courbe et s'oriente au sud-est tout en passant
brièvement en tranchée.
C'est là , près de la bretelle , que se trouve planté  un des signaux mécaniques les plus
curieux de notre réseau ferroviaire : il est en effet porteur de  trois palettes....















Florenville. Octobre 1989. Passage à contre-voie.
© Photo Jacques Quoitin.




Florenville. Octobre 1989. Le ZZ48911 passe sur la contre-voie.
© Photo Jacques Quoitin.




Florenville. Avril 1994. 5209 . Train de minerai.
© Photo Jacques Quoitin.




Florenville . 24 octobre. 4506. © Photo Jacques Quoitin.





Et c'est avec le passage du 4506 sous ce joli pont à trois arches que se clôture notre
chapitre consacré à la gare de Florenville.





Izel.




Un P.N. en rase-campagne , un simple cabanon de briques et l'avertisseur du signal à
trois palettes de Florenville....






Izel. Avril 1990. 4407. © Photo Jacques Quoitin.





Izel. Avril 1990. Minéralier. © Photo Jacques Quoitin.





Izel. 31 octobre 1995. 5216 . Train de coils. © Photo Jacques Quoitin.





Izel. 31 octobre 1995. 4509. © Photo Jacques Quoitin.





Pin.



Pin. 24 octobre 1997. 4508. © Photo Jacques Quoitin.










































Mon unique photo de la gare de Pin , désaffectée depuis de nombreuses années , et qui ,
malgré tout , a échappé à la pioche des démolisseurs...




Jamoigne.



Jamoigne. Novembre 1989. 4508. © Photo Jacques Quoitin.




Une belle journée de novembre.
Le 4508 quitte la petite halte de Jamoigne tandis que les voitures attendent devant le
passage à niveau....





Saint Vincent-Bellefontaine.





Saint Vincent. 1980. © Photo Jacques Quoitin.



Si on l'envisage sur le plan de l'histoire ferroviaire , la gare Saint Vincent-Bellefontaine
est tout d'abord le point culminant de la redoutable côte de Lahage que devaient affronter ,
au temps de la vapeur , les lourds convois de marchandises.
C'est en ce lieu que les locomotives d'allège , une fois dételées du train qu'elles venaient
de pousser , manoeuvraient avant de redescendre porter assistance au  convoi suivant.
Une signalisation particulière avait été mise en place à cet effet , ainsi que les voies
nécessaires aux évolutions des machines.

Cette époque est bien sûr révolue.
L'endroit a retrouvé le calme et la solitude des gares d'Ardenne , si éloignées des villages
dont elles portent le nom.

Les habitants du crû cultivaient-ils un certain goût pour le voyage ?
C'est ce que la présence de ce pittoresque panneau indicateur planté à proximité de la
gare pouvait laisser supposer.
Je pense plutôt qu'ils ne manquaient pas d'humour....





Saint Vincent. © Photo Jacques Quoitin.



Comment , en 1980 , alors qu' Internet , Google Earth , etc... , n'étaient encore que des
vues de l'esprit dans le cerveau de rares initiés , des distances aussi précises ont-elles pu
être calculées ????




Saint Vincent. Septembre 1991. 5502. HKM ZZ48911. © Photo Jacques Quoitin.



Saint Vincent-Bellefontaine est une "coulée verte", entourée de bois ; la végétation y est omniprésente et les ombres qu'elle génère rendent la prise de photos malaisée.





Saint Vincent-Bellefontaine. 1989. 5217 . © Photo Jacques Quoitin.




Saint Vincent-Bellefontaine. Septembre 1992.
Train de produits sidérurgiques emmené par la 5202.
© Photo Jacques Quoitin.



St Vincent-Bellefontaine. © Photo Jacques Quoitin.





A quelque distance du signal d'entrée ,  ce charmant petit édifice. J'ai dû savoir ce que
signifiaient les initiales P.D. , mais j'ai oublié.....





Saint Vincent-Bellefontaine.
Halle aux marchandises et bâtiment voyageurs.
© Photo Jacques Quoitin.




Saint Vincent-Bellefontaine. B.V. © Photo Jacques Quoitin.



Construite comme la plupart de ses sœurs en 1881 , la gare de Saint Vincent , fermée
dès 1984 , sera partiellement démolie en 1992.




Saint Vincent-Bellefontaine. 08 août 1997. 4506.




1997. Le 4506 passe  sans s'arrêter devant ce qui reste du bâtiment-voyageurs , réduit
à une aile flanquée d'un bow-window.
Bien que simplifiée , la signalisation reste toujours opérationnelle et les commandes
de block sont bien à l'abri.

Derrière l'autorail , la voie affiche une forte déclivité : 16 pour mille !!!
Si c'est une sacrée rampe à escalader , c'est aussi une sacrée descente qui sera le
théâtre , en 1947, de ce qu'on a appelé la "catastrophe de Meix-devant-Virton".

On en reparlera.




Saint Vincent-Bellefontaine. 1980.
La place manque...
Le signal sur potence régit la voie principale.
Le second signal concerne la voie déviée.
© Photo Jacques Quoitin.






Saint Vincent. 1980. Signaux. © Photo Jacques Quoitin.











































Saint Vincent. 1980. Signal sur potence. © Photo Jacques Quoitin.





Saint Vincent. Novembre 1989. 5502. © Photo Jacques Quoitin.













































Et les années passent , la voie d' évitement disparaît , et son signal aussi....





Saint Vincent-Bellefontaine. Mars 1993. 4502. © Photo Jacques Quoitin.






Saint Vincent. Avril 1994. © Photo Jacques Quoitin.






Saint Vincent-Bellefontaine. Années 80. La 5408 remonte une rame de minéraliers vides.
© Photo Jacques Quoitin.



Il était encore loin , ce train , quand j'ai pu l'entendre monter la côte.
Le vent était au sud.
Le son du moteur s'est étouffé durant la traversée du tunnel de Lahage , puis le
grondement a repris . Il a fallu patienter durant un temps interminable avant de
voir poindre la lumière des projecteurs et entrer en scène la 5408 hissant péniblement
sa rame de minéraliers pourtant vides.
Ce n'est qu'après avoir dépassé le bâtiment-voyageurs , que le convoi a enfin pu reprendre
de la vitesse....





Saint Vincent-Bellefontaine. 04 juin 1996. Train de coils emmené par une double traction panachée.
© Photo Jacques Quoitin.




Saint Vincent. Automne 1992. 5537. Train de citernes.
© Photo Jacques Quoitin.




Saint Vincent-Bellefontaine. Octobre 1991. 4508. © Photo Jacques Quoitin.




Saint Vincent. 08 août 1997. 4509.
© Photo Jacques Quoitin.


Saint Vincent-Bellefontaine. 04 juin 1996. 4503. © Photo Jacques Quoitin.



Saint Vincent. 05 août 1996. 5214. Train de ballast.
© Photo Jacques Quoitin.

Le chandelier de Saint Vincent....

4 octobre 1947. Cinq heures du matin.
Le train de marchandises 69336  Latour-Merelbeke est "tenu" depuis plusieurs dizaines
de minutes aux signaux d'entrée de la gare.
Des difficultés sont survenues pour manœuvrer l' aiguille qui donne accès à la voie 3 ,
voie déviée sur laquelle le convoi doit s'engager pour se laisser dépasser par la micheline
qui le suit à quelques cantons de blocks .

D' anciens cheminots racontent : «  à cette époque , on "tenait" les trains avec les
freins de la rame. L'air commençait à baisser parce qu'il y avait toujours des fuites....
Et quand les machinistes ont voulu démarrer ,  ils ont "regonflé" la conduite générale.
Les réservoirs auxiliaires n'étaient pas rechargés.
Ils ont "tassé" un peu les wagons pour pouvoir démarrer , et puis le train "a cassé" ».

Le train se composait d'une cinquantaine de wagons. Les premiers étaient vides .
En queue , une vingtaine de wagons chargés principalement de fer et de poutrelles.
Au redémarrage en côte du train , la rupture d'attelage s'est produite au niveau des
wagons chargés qui sont alors partis à la dérive dans une pente de 16 pour mille,
avec une conduite de freins pratiquement vide....
Le garde du train , Monsieur Antoine  se trouvait dans le fourgon . Quand il a
constaté que les freins à air comprimé ne fonctionnaient pas , il est monté dans la
guérite du fourgon Flamme pour serrer le frein à main , malheureusement bien
insuffisant.
La rame  a traversé en trombe le tunnel  puis la halte de Lahage.

«Le signaleur a vu passer le train fou et a vivement donné un coup de téléphone à "l'agréé *"
de la station de Meix ...
La micheline , cependant , démarrait ; l'Alphonse est sorti , il a couru jusqu'au bout du quai ;
il pensait qu'il allait la rattraper , mais il était tellement essoufflé (c'était déjà un homme
qui avait fait la guerre de 14)...et alors , quand  la micheline est arrivée près du passage
à niveau sur la route de Croix-Rouge , les occupants ont vu le disque rouge du bagage qui
redescendait....»

C'est ainsi que la micheline , un petit Brossel 551 qui assurait le TA 5461 Virton-Gedinne
fut tamponnée par une rame de 21 wagons lancée à plus de 100 kilomètres/heure .
Elle fut d'abord poussée , puis soulevée , mise en travers de la voie , et termina sa course en
éventrant le bureau de la gare tandis que plusieurs wagons passaient au-dessus d'elle.

On dénombra cinq morts dans l'autorail, parmi lesquels le conducteur , resté bravement à son
poste pour tenter d'immobiliser son véhicule.
Monsieur Antoine , le garde du train fou , s'en tira miraculeusement avec quelques blessures.

(* Agréé = sous-chef de gare ou chef de station.)





L'ouvrage ci-contre a été édité en 1987 à l'initiative
du "Groupe Histoire Collective de Rossignol".

Outre une série de considérations historiques concernant
l'établissement des lignes ferroviaires dans la belle
province du Luxembourg , le lecteur peut y trouver
des centaines de témoignages et d'anecdotes livrés
par une large palette d'intervenants : machinistes ,
gardes ,  serre-freins , ouvriers des ateliers , personnel de cour , usagers des chemins de fer , etc.....

On sent que les auteurs n'ont pas déformé les propos
des personnes interviewées , propos pleins de naturel
et de saveur....

On a parfois l'impression d' entendre l'accent gaumais .

On éprouve aussi à la lecture de ce livre la nostalgie
d'un monde qui n'est plus.

C'est ici que j'ai puisé , en les résumant quelque peu,
les souvenirs de personnes qui ont été des acteurs
involontaires de la catastrophe de Meix-devant-Virton.






Saint Vincent.  08 août 1997.
Un train de coils vient d'émerger du tunnel de Lahage.
© Photo Jacques Quoitin.











Saint Vincent. 08 août 1997. 1816 CFL. Train de coils.
© Photo Jacques Quoitin.



Pour clôturer notre visite à Saint-Vincent, quelques images encore : ce train de coils ,
à la peine dans les dernières centaines de mètres de la côte de Lahage.




Extrait carte IGN.



Lahage

Et voilà notre ligne 165 qui amorce une descente vertigineuse dans la vallée de
la Chevratte , au cœur d'un splendide massif forestier.
Elle s'engouffre ensuite dans  le tunnel de Lahage (172 mètres)  creusé  au travers
d' une  avancée rocheuse que doit contourner la rivière.





Lahage. 05 août 1996. Le 4404 au tunnel.
© Photo Jacques Quoitin.



Lahage. 05 août 1996. 4509.



A la sortie du tunnel , le silence , les arbres , la rivière , des escarpements rocheux , en un
mot : la pleine nature !!!




Lahage. 1987. 4509. © Photo Jacques Quoitin.




Lahage. 1987. 4505. © Photo Jacques Quoitin.




Lahage. 1817 CFL et train d'hydrocarbures. © Photo Jacques Quoitin.



Et au milieu de tout cela , une petite halte , toute perdue, un petit poste de block (B.38) et son
signaleur exilé bien loin de tout....
Seul un chemin carrossable , mais pentu  et étroit assure la liaison avec le monde extérieur
et le petit village de Lahage , bien sûr.




Lahage. 1980. La halte et le Block 38. © Photo Jacques Quoitin.




Lahage. 1980.  4316. © Photo Jacques Quoitin.




Meix-devant-Virton.



De 350 mètres d'altitude à Saint Vincent , nous sommes passés à 250 mètres , et cela
continue à descendre en direction de Virton.










Non,  il ne s'agit pas d'une locomotive d'allège assistant un convoi dans sa montée vers
l'Ardenne....
C'est un convoi de coke qui descend de Lahage en empruntant la contre-voie .

Le drapeau rouge est bien là , planté sur la voie neutralisée.
Et le conducteur a omis  d'allumer ses projecteurs....





Meix-devant-Virton. Un court train de citernes emmené par la 1801 CFL passe devant
ce qui reste de la gare de Meix. © Photo Jacques Quoitin.





Et voici mon unique image de l'ex-bâtiment-voyageurs de Meix.
La gare avait été fortement endommagée lors de la catastrophe de 1947 .
Et la voici maintenant amputée d'une de ses ailes et privée de ses quais....










Virton Saint-Mard est maintenant tout(e ?) proche.
Un passage à niveau , quelques kilomètres de pleine voie... et on y est !



















Virton Saint-Mard ,  conservatoire du vieux chemin de fer ,  véritable point de départ de
mon "aventure" ferroviaire....

D'autres pages de ce blog lui étant déjà consacrées ( "Virton St-Mard/160 " et " Genèse du
Projet" ), je vais tenter de ne pas trop me répéter .

En gare de Saint-Mard , notre ligne 165 croisait la ligne 155 Montmédy-Virton-Marbehan.
J'en parle à l'imparfait ....
En 1980, année de ma première visite , la section Virton-Marbehan n'était déjà plus qu'un
lointain souvenir.
La section Virton-Montmédy n'avait plus qu'un espérance de vie limitée. En 1985 , elle se
verrait réduite à un court moignon de voie unique permettant d'assurer la desserte de l'usine
"Cellulose des Ardennes".

Les convois accédant à Saint-Mard depuis l'ouest devaient passer au droit des deux chandeliers
montant la garde à l'entrée des installations.











Virton Saint-Mard. Chandelier à trois mâtereaux sur la L. 165.
© Photo Jacques Quoitin.




Virton Saint-Mard.
Chandelier à deux mâtereaux de la L. 155.
© Photo Jacques Quoitin.




Virton St-Mard. 1980. 4307. © Photo Jacques Quoitin.





Virton Saint-Mard. 1980. 5318. © Photo Jacques Quoitin.




Nous sommes en 1980.
Le chandelier planté le long de ce qui reste de la ligne 155 donne l'autorisation d'entrée en
gare à un convoi de minerai lorrain tracté par la 5318.
Les wagons sont français , des DMH (Déchargement Mécanique à bords Hauts) , et ,
malgré ces bords hauts , ils sont près de déborder.

Est-ce pour me saluer , ou pour me faire ch... ,  pardon , me taquiner ?
Le conducteur a inversé ses fanaux....

Entre Ecouviez et Virton , la ligne offre un profil facile ; une seule locomotive suffit
donc pour mener ce train à bon port.
En gare de Virton , la rame va effectuer un rebroussement et deux locomotives seront
mises à sa tête pour l'enlever en direction du plateau ardennais.

Quelques images pour évoquer ce qu'il reste de la L.155 réduite à un simple raccordement
protégé par une aiguille de déraillement












Virton Saint-Mard. 09 avril 2002. Desserte de la "Cellulose des Ardennes".
© Photo Jacques Quoitin.




Virton Saint-Mard. 1980. Autorail 43 dans les courbes d'entrée en gare.
© Photo Jacques Quoitin.




Virton Saint-Mard. 1980. Courbes d'entrée , signaux mécaniques et cabine du Block 41.
© Photo Jacques Quoitin.




Virton Saint-Mard. Block 41. © Photo Jacques Quoitin.




Virton Saint-Mard. Block 41. © Photo Jacques Quoitin.



En 1980 , la belle cabine du B.41 .
Malgré la disparition de la majeure partie de sa passerelle, elle est toujours en activité.
André-Marie Ducarme (RMM Namur) qui a eu le privilège de la visiter a pu constater
qu'elle abritait un bâti Jüdell.





Virton Saint-Mard. Années 80. 9137. Desserte de la "Cellulose des Ardennes".
© Photo Jacques Quoitin.


Une belle et froide journée d'hiver...
Le 9137 , dont le capot est muni de protections contre les rigueurs hivernales , emmène une
citerne vers l'usine "Cellulose des Ardennes" .





Virton Saint-Mard. 1980. Arrivée du 4322.
© Photo Jacques Quoitin.




Virton Saint-Mard. © Photo Jacques Quoitin.



Changement d'époque....
Les géants de fer , dont les mécanismes bien graissés ont assuré , sans défaillir , des
décennies de service vont bientôt disparaître pour laisser la place à leurs si petits
remplaçants , tout beaux , tout neufs.





Virton Saint-Mard. 21 octobre 1986. 5209 et ZZ48911.
© Photo Jacques Quoitin.



Et , dix ans plus tard....




Virton Saint-Mard. 27 mars 1996. Train de produits sidérurgiques emmené par une paire de 1800 CFL.
© Photo Jacques Quoitin.




Virton Saint-Mard. 4508. © Photo Jacques Quoitin.




Virton Saint-Mard. Vue générale. © Photo Jacques Quoitin.



L' encombrant pont qui , à l'entame des années 80 , a été jeté au-dessus du faisceau de
voies, le coupant en deux , (et défigurant le tout...) n'a qu'un avantage : offrir un point
de vue élevé au photographe.





Virton Saint-Mard. 1980. Départ du 4314 en direction de Libramont.
© Photo Jacques Quoitin.



Il y avait à Saint-Mard une surprenante curiosité : la halle aux marchandises .
C'était en effet un bâtiment en fer !
Monsieur Marc Braham , spécialiste de la question , m'a  récemment fait savoir que cette
technique de construction était de conception belge.
C'est un certain monsieur Danly , propriétaire des forges d'Aiseau , qui , en 1887 , a fait
breveter   un système de construction de bâtiments par assemblage d'éléments préfabriqués
réalisés en fer.




Virton Saint-Mard. 1980. Halle aux marchandises. © Photo Jacques Quoitin.




Virton Saint-Mard. Halle aux marchandises construite en fer suivant le "Système Danly".
© Photo Jacques Quoitin.




Virton Saint-Mard. 7309 et pont à peser. © Photo Jacques Quoitin.



Virton Saint-Mard. 1980. B.U.D. © Photo Jacques Quoitin.



Ce long édifice qui fait face à la halle aux marchandises est un B.U.D. ( bâtiment à usages
divers) : ateliers , réserves, garages , réfectoire , etc....





Virton Saint-Mard. Vue d'ensemble. © Photo Jacques Quoitin.
De gauche à droite : B.U.D. , Halle , B.V. , second B.U.D. et cabine B. 42.




Virton Saint-Mard. 1980. 5204 et 5318. © Photo Jacques Quoitin.




Démarrage d'un train de minerai lorrain. La 5204 est venue épauler la 5318.
Il ne s'agit pas seulement d'affronter la rampe de Lahage ; il faut aussi pouvoir assurer
le freinage de cette rame de wagons chargés le long des déclivités qui vont se succéder
jusque la vallée de  la Meuse....





Virton Saint-Mard. 1980. Le bâtiment-voyageurs. © Photo Jacques Quoitin.



Virton Saint-Mard. 1984. Le 4509 au départ pour Libramont. © Photo Jacques Quoitin.



Je ne me lasserai jamais de le dire , le bâtiment-voyageurs de Virton Saint-Mard est
vraiment ma-gni-fi-que.
Elevé en 1881 dans un style néo-renaissance français , il fut soigneusement réhabilité et
modernisé au cours des années 70.
Une sœur presque jumelle de cette gare a été construite  à Tamines .

On trouvera plus de détails concernant cet édifice dans d'autres rubriques de ce blog.




Virton Saint-Mard. Train de minerai vide. © Photo Jacques Quoitin.




Une petite visite , au milieu des années 80 : le train de meulage des rail à l'arrêt devant le B.V.





Virton Saint-Mard. 1986. Train de meulage des rails. © Photo Jacques Quoitin.





Virton Saint-Mard. 20-08-1987. 4506. © Photo Jacques Quoitin.





Virton Saint-Mard. 20-08-1987. 5209 et 5501. Train de minerai. © Photo Jacques Quoitin.






Virton Saint-Mard . 1983. 4316 et 4322. © Photo Jacques Quoitin.



Brumes du matin. C'était pourtant un jour d'été....

Bientôt , les autorails de la série 43 quitteront définitivement la scène.




Virton Saint-Mard. 1980. L'abri de la draisine. © Photo Jacques Quoitin.



Virton Saint-Mard disposait bien sûr d'un pont tournant de 22 mètres situé à quelques
dizaines de mètres de l'abri de la draisine.
En 1980 , il avait disparu.
On peut l' apercevoir dans le bas de la photo aérienne qui suit (mission spéciale IGN 1963).










Au temps de la vapeur , les grues hydrauliques de la gare de Virton étaient alimentées par ce
curieux château d'eau à base raccourcie juché sur le talus qui surplombe les voies.
L'eau destinée aux locomotives était prélevée quelques centaines de mètres plus loin , dans
des bassins situés à la bifurcation des lignes 155 et 165 , à la sortie est de la gare .
Elle était ensuite amenée au château d'eau par une conduite courant parallèlement aux voies.











Virton Saint-Mard. Début des années 80. L'autorail 4301 entre en gare.  © Photo Jacques Quoitin..



Nous approchons maintenant de l'extrémité orientale de la gare.

Une seconde cabine construite en bois , le B.42 , est postée là , contrôlant les itinéraires en
gare  et la position des divers signaux.




Virton Saint-Mard. Années 80. Cabine du block 42. © Photo Jacques Quoitin.



Un peu plus longue que sa sœur B. 41 , elle abrite la mécanique d'un bâti Saxby.

Le maître des lieux m'interpelle depuis la passerelle (du moins , ce qu'il en reste...).
Vous voulez visiter ma cabine ?
Cela , bien sûr , ne se refuse pas !
Vite , traverser les voies (personne ne m'a vu...) , gravir un escalier branlant , pénétrer enfin
dans ce local plein d'atmosphère , chauffé par un  poêle à mazout. (En cas de panne , un
vénérable foyer à charbon est prêt à prendre le relais...)

Une longue rangée de leviers ornés d'une plaquette colorée et numérotée suivant
la fonction et la destination de chacun d'entre eux occupe la majeure partie du local.
Mon hôte , régulièrement interrompu par la sonnerie du téléphone et les annonces , me
donne un véritable cours sur le rôle de sa cabine et le fonctionnement de ses équipements :
téléphone , leviers , signaux , enclenchements , utilité du slot , tout y passe !





Virton Saint-Mard. Début des années 80. Cabine du block 42.
Le signaleur auprès de son bâti Saxby. © Photo Jacques Quoitin.



Virton Saint-Mard. Bâti Saxby et Slot. © Photo Jacques Quoitin.



J'obtiens la permission de me rendre sur la passerelle pour avoir une vue sur les voies
et prendre une photo du train de minerai que l'on vient d'annoncer.
C'est avec un peu d'inquiétude que je ressens la frêle plateforme vibrer au passage du
lourd convoi emmené par une paire de GM....




Virton Saint-Mard. Début des années 80. 5312 et train de minerai.
© Photo Jacques Quoitin.



Après avoir pris congé de mon hôte si accueillant et si prolixe , je quitte cet endroit non
sans jeter un coup d'œil  à la partie souterraine du système Saxby , abritée dans le local du
rez-de-chaussée.
Dans une semi-obscurité , je peux voir descendre , en provenance de la base du bâti situé
à l'étage,  une véritable forêt de câbles d'acier et de chaînes .
Au niveau du sol , ils sont dirigés par des dizaines de poulies de renvoi copieusement enduites
de graisse vers les appareils dont ils doivent assurer la commande : les palettes d'un signal ou
les aiguilles d'un appareil de voie. .





Virton Saint-Mard. 1987. Block 42 et 5501. © Photo Jacques Quoitin.




Le chemin de fer poursuit sa route entre deux talus ; les voies s'incurvent maintenant vers
le nord-est avant de se glisser sous le pont de la rue de la station .
De l'autre côté de ce dernier ,  un chandelier à trois branches monte la garde.





Virton Saint-Mard. Le pont de la rue de la station. © Photo Jacques Quoitin.





Virton Saint-Mard. Chandelier d'entrée.
La 5304 remorque un autorail en direction de Latour.
© Photo Jacques Quoitin.



Latour.


Haut-lieu s'il en est de la ligne Athus-Meuse , le site de Latour a mérité ( nous parlons ,
hélas , au passé ...) une grande variété de qualificatifs allant de gigantesque à démesuré....




Latour. 1980. Vu d'ensemble de la remise. © Photo Jacques Quoitin.


Latour , c'était une remise  à 20 voies , un atelier d'entretien et de réparation de
locomotives ainsi qu'un atelier de réparation de wagons.
Ce dernier fut mis en place pour donner du travail à des centaines de serre-freins ayant
perdu leur job à la suite de la généralisation du frein continu sur les wagons.

Latour , c'était aussi une gare de triage , avec deux faisceaux de 30 voies , gérés par sept
cabines . On y traitait 2800 wagons par jour . Le record fut de 3100....

Latour , c'était MUT , une abréviation télégraphique que l'on pouvait voir sur les flancs
de cabine des plus grosses locos marchandises du pays , des types 36 aux decapods
ex-allemandes des types 25 et 26 , auxquelles succéderont les diesels 202 et 203.

Latour , c'était tout simplement aussi , dans les années 20 , la concrétisation d'une
illusion : le trafic ferroviaire , lié aux échanges internationaux , mais , surtout, aux énormes
besoins d'une industrie sidérurgique dont on n'imaginait pas le déclin , allait connaître une
progression toujours croissante à laquelle il était urgent de se préparer.

La crise économique de 1929 sonna la fin des rêves .
Les installations de Latour étaient à peine mises en service que , déjà , leurs concepteurs
devaient sensiblement réduire  la voilure du grand vaisseau....


Reprenons notre exploration.
C'est en franchissant ce pont sur lequel rien ne passe que l'on pénétrait dans le vaste complexe
de Latour.



Latour. 1980. Entrée du site et B.U.D. © Photo Jacques Quoitin.


Bien à l'abri sous ce pont , un panneau aidait le visiteur à s'orienter dans le dédale des
installations.






Mais , bon sang , quel pouvait bien être le rôle de ce pont ?

Les ingénieurs avaient imaginé , pour optimiser les évolutions des locomotives de manœuvre ,
de les faire transiter par une voie sur talus décrivant une boucle contournant la remise par l'ouest.
Cela aurait permis  , non seulement , de virer les locomotives à vapeur mais également de les
faire évoluer entre l'atelier et le triage sans cisailler les voies principales.
Ce dispositif était surnommé "la raquette" ou , encore , "la ceinture" .
Le projet ne fut cependant jamais conduit à son terme ; la crise des années trente était entretemps
passée par là ....
Les travaux de terrassement  avaient cependant débuté ; une partie du talus avait été érigée
ainsi que deux ponts .
Le premier , illustré sur une des images précédentes , enjambe le chemin d'entrée au domaine,
le second , de dimensions impressionnantes , faisait le grand écart au-dessus du talus
supportant la ligne 165.




Chenois-Latour. Fin des années 20. Le pont de la raquette. Carte postale collection Dominique Petit.


Ce dernier pont , à classer dans les "travaux inutiles" et surnommé " l'arc de triomphe " par
les cheminots , demeura en place jusque sa démolition , dans les années septante.....

L'image suivante le montre vu depuis le passage à niveau de Chenois.




Chenois-Latour.  L'"arc-de-triomphe".
Extrait de "Mémoires du rail".


Chenois-Latour. Train de travaux. En arrière-plan , le B.U.D. des ateliers. © Photo Jacques Quoitin.


Latour. 14 mars 1986. La remise. © Photo Jacques Quoitin.


14 mars 1986 .

Une journée bien ensoleillée ,  mais glaciale.
C'est la première fois que je me risque à pénétrer sur la cour de l'atelier.
Et je ne connais personne.
Je vais donc me présenter et demander la permission de prendre quelques images.
Pas de problème : faites bien attention et suivez les pistes....

Me voilà donc lâché ....

Quatre GM sont là ; des moteurs tournent au ralenti ; une des machines fait le plein.



Latour. 14 mars 1986. © Photo Jacques Quoitin.


Latour. 14 mars 1986. 5303. © Photo Jacques Quoitin.


Latour. 14 mars 1986. 5303. 5316. © Photo Jacques Quoitin.




Latour. Ateliers . Schéma .


A quelques dizaines de mètres de l'atelier , une halte sur la L.165.
Il s'agit du quai de relais.



Latour . 14 mars 1986. Relai de conducteur. © Photo Jacques Quoitin.


Un train de minerai destiné à l'Arbed s'y arrête un court moment pour un changement
de conducteur.




Latour. 14 mars 1986. Train de minerai au quai de relais. © Photo Jacques Quoitin.


Latour. 14 mars 1986. 4502 au quai de relais. © Photo Jacques Quoitin.


Latour. Train de marchandises à l'arrêt au quai de relais.
A droite , l'avertisseur du signal d'arrêt sis au P.N. de Chenois.
© Photo Jacques Quoitin.


Les évolutions des locomotives étaient gérées par cette grande cabine .
Sur la première image , prise en 1980 , elle était encore en activité.
Quelques années plus tard , elle était désaffectée...



Latour. 1980. Cabine . © Photo Jacques Quoitin.



Latour. Années 80. Grue hydraulique devant le poste gérant les mouvements.
© Photo Jacques Quoitin.



Latour. Années 80. Ancienne lampisterie. © Photo Jacques Quoitin.



Latour. Années 80. © Photo Jacques Quoitin.


Latour. 5517 devant la remise. © Photo Jacques Quoitin.


A gauche , sur l'image précédente , un petit bâtiment vitré.
Il abrite les vannes de distribution de carburant.




Latour. Stockage de carburant. © Photo Jacques Quoitin.



Latour. Mars 1987. © Photo Jacques Quoitin.



Latour. 20 août 1987. © Photo Jacques Quoitin.



Latour. Novembre 1989. 4504. © Photo Jacques Quoitin.



Latour. Novembre 1989. 4503. © Photo Jacques Quoitin.



Latour. 20 août 1987. 8415. © Photo Jacques Quoitin.


Latour. Atelier. 8418. © Photo Jacques Quoitin.


Quelques années à peine séparent les deux images suivantes.
On peut voir que des travaux de modernisation ont été entrepris.
Ce qui n'empêchera pas tout cet univers de disparaître dans un avenir proche.




Latour. La 5313 rentre à la remise. © Photo Jacques Quoitin.



Latour. © Photo Jacques Quoitin.



Latour. Années 80. Voies de sortie de la remise. © Photo Jacques Quoitin.


Latour. 1980. La 5303 rentre au dépôt. © Photo Jacques Quoitin.


L'accès à la remise se fait par un embranchement unique avec la ligne 165 .
Il s'agit d'une bifurcation complexe , avec une succession de trois traversées-jonctions doubles.
Elle donne accès , non seulement à la ligne Athus-Meuse , mais aussi à ce qui subsiste de
l'ancien triage.

C'est un endroit que j'aimais beaucoup pour l'atmosphère si particulière qui s'en dégageait .
L' antique cabine du block 46 , quelques signaux mécaniques , les mâts d'éclairage , l'odeur
des vieilles traverses de chêne....




Latour. 1982. Block 46. © Photo Jacques Quoitin.


Latour. 1982. Cabine du block 46. © Photo Jacques Quoitin.


Latour. 1982. 5204 dans l'ancien triage. © Photo Jacques Quoitin.

Cette si belle cabine que j'ai aussi eu le plaisir de visiter.
Le signaleur , un monsieur d'un certain âge , évoqua l'époque de pleine activité de la
ligne.
Les convois se succédaient alors à une cadence telle qu'il trouvait difficilement le temps
de manger ses tartines....

La passerelle ceinturant l'édifice conservait un garde-corps intact , ce qui ne veut pas dire
qu'il était solide....
Je n'ai cependant pas résisté à l'envie de m'engager sur cette frêle plate-forme tanguant et
grinçant sous mes pas ....




Latour. Block 46. © Photo Jacques Quoitin.



Latour. Block 46. © Photo Jacques Quoitin.



Latour. Schéma du triage ( du moins , ce qu'il en reste....).


Latour. Ancien triage. © Photo Jacques Quoitin.


Seules quelques voies subsistent , encombrées de wagons "X" , déclassés et en attente de
démolition.
Ce sont les derniers vestiges des vastes faisceaux de voies de l'immense gare de triage
de Latour , laissée à l'abandon depuis des années.

Une courte rame , tractée par le 9148 , fait son apparition.
Il s'agit du train Z76084 , en provenance des usines de Gorcy , en France .



Latour. Triage. 9148 en tête du Z76084. © Photo Jacques Quoitin.


Et un peu plus loin , d'autres vestiges de la gare de Latour : quelques bâtiments le long
des voies....



Latour. Triage. © Photo Jacques Quoitin.



Signeulx.




Signeulx. Passage d'un train de coils au crochet d'une UM de 1800 CFL. © Photo Jacques Quoitin.



Cela n'en a peut-être pas  l'air :  Signeulx était un site international.....

En atteste le bâtiment de la gare , à double corps , tout comme celui de Lamorteau , sur la
ligne 155 .
Un corps de logis pour le chef de gare , un autre pour le responsable des services de
douane.
C'est d'ici que partait la ligne trans-frontalière Signeulx-Gorcy.
Les usines de Gorcy , en Meurthe-et-Moselle , ne pouvant être desservies par les
chemins de fer français , trouvèrent le moyen de se raccorder au reste du monde par
l'intermédiaire des chemins de fer belges.




Gorcy. Années 80. L'usine et son locotracteur. © Photo Jacques Quoitin.


L'histoire de cette courte ligne (4,8 km) se termina en 1989.




Musson.




Photo aérienne de Musson et Halanzy. 1966. IGN France.





Nous voici maintenant arrivés au pays du fer.

La carte ci-dessus , que je dois à de bien téméraires incursions sur notre territoire
des services de photographie aérienne français* , nous montre un massif boisé , à
cheval sur la frontière entre France et Belgique.
Cet endroit était depuis des siècles un lieu d'extraction , par grattage , d'un minerai
de fer relativement pauvre , la minette , affleurant en surface.
Ce n'est que plus tard que des galeries furent creusées au cœur de la colline par les
mineurs de fer.

La mine de Musson fut mise en exploitation en 1851 , l'usine en 1885.
Halanzy devint siège d'exploitation minière à partir de 1881 , en même temps que
fut fondée son usine.




Musson. 1980. La ligne 165 et l'usine "Minière et Métallurgique de Musson-Halanzy".
© Photo Jacques Quoitin.

L'usine d'Halanzy ferma ses portes en 1939 .
Les hauts-fourneaux de Musson poursuivirent leur activité jusque 1967.

J'ai développé un peu plus en détails l'histoire de la MMMH (Minière et Métallurgique
de Musson-Halanzy) dans la page "Genèse du projet" de ce même blog.





Musson. 1980. Train de minerai au passage en gare de Musson. © Photo Jacques Quoitin.




Musson. Années 80. La gare et son édicule d'aisances.© Photo Jacques Quoitin.



La gare de Musson connût des fortunes diverses.
Si elle conserve , sur les deux photos précédentes , une certaine allure , elle se
retrouva bientôt , comme beaucoup d'édifices de la SNCB , dans un lamentable
état d'abandon.
Elle ne dut sa réhabilitation qu'à l'initiative d'un amoureux du chemin de fer qui
en fit sa demeure et entama plus qu'un restauration....


*Le site "Remonter le passé" du Géoportail de France donne accès à des cartes
  anciennes , mais aussi à plus de trente mille photos aériennes prises  en France
  avec , (quelle chance !) , un certain débordement sur les zones frontalières...
  Ces photos aériennes ont , de plus , été scannées avec une excellente qualité et
  un très haut degré de résolution.





Halanzy.

Je n'ai pris , de toutes ces années , que quelques images à Halanzy.

Et , je l'avoue honteusement , c'était un peu par voyeurisme....

Le 5 octobre 1994 , un agent de signalisation laissa un convoi s'engager
sur la ligne alors qu'un autre train arrivait dans l'autre sens sur la même voie.
La L. 165 était à ce moment réduite à une seule voie pour raison de travaux.
De plus, le brouillard réduisait la visibilité.
La collision se fit ainsi entre un train de citernes vides et un train de minerai.
Cinq conducteurs (des agents des CFL étaient en étude de ligne ) furent
blessés et quatre locomotives radiées.....




Halanzy. 6 octobre 1994. Après la collision. © Photo Jacques Quoitin.




Halanzy. 6 octobre 1994. Le train de relevage. © Photo Jacques Quoitin.


Nous approchons maintenant du terme de notre voyage.
Quelques centaines de mètres après la traversée de la gare d'Aubange , la ligne
Athus-Meuse se réduit curieusement à une seule voie.





Aubange. 5 avril 1995.
Un lourd convoi s'approche d'Athus. © Photo Jacques Quoitin.




Aubange. Novembre 1992. Train de minerai derrière les 5403 et 5503.
Le passage se fait ici sur une seule voie.
A l'avant-plan , la voie ayant servi à évacuer le crassier de la défunte MMRA.
© Photo Jacques Quoitin.




ATHUS.




Athus et son nœud ferroviaire. 1980.
Carte de l'institut géographique luxembourgeois.

Le nœud ferroviaire d'Athus a connu au cours des 25 dernières années de grands
bouleversements que je vais m'efforcer d'illustrer.

Le site étant relativement étendu et complexe , je me propose d'en étaler la visite
sur  plusieurs chapitres.



Athus . L'ancien site de déchargement de la MMRA.





Athus. 1980.
Un autorail 43 en provenance de Virton s'apprête à entrer en gare d' Athus.
© Photo Jacques Quoitin.











Athus. 1966. Vue aérienne sur la trifurcation d'Athus.
Photo Institut Géographique de France.



C'est après avoir terminé ma première visite à la gare d'Athus que j'ai découvert ce

lieu que , presque quarante années après , je persiste à considérer comme fabuleux...
C'est ici que fut érigée , en 1965 , une installation moderne d'agglomération du
minerai de fer , du type Dwight-Lloyd.
C'est dans ses entrailles qu'était préparée la charge destinée aux hauts-fourneaux de
l'usine . Le transport vers ces derniers était assuré par un  réseau aérien de bandes
transporteuses.
Six voies en courbe permettaient de réceptionner les wagons  amenant sur place le
minerai de fer et le coke.
Est-ce le manque de place pour déployer ce faisceau  qui a conduit la SNCB à mettre
ici à voie unique une ligne aussi importante ?






Athus. 1980. Installation de déchargement. © Photo Jacques Quoitin.



Des fosses ménagées sous les voies permettaient la vidange des wagons à déchargement
par gravité.
Les autres wagons étaient vidés par culbutage.




Athus. 1985. Le culbuteur de wagon et sa cabine de commande. © Photo Jacques Quoitin.




Athus. 1989. 5307. © Photo Jacques Quoitin.




C'est fin 1977 que fut décidée la mise à l'arrêt de la MMRA (Minière et Métallurgique
Rodange-Athus).
Cela entraîna bien sûr un désastre social considérable.
Il fallut aussi penser au futur et c'est ainsi que le PED (Pôle Européen de Développement)
vit le jour.
Parallèlement , quelques  entreprises s'installèrent sur le site ; la Socogetra , entre autres,
entama l'exploitation de l'ancien crassier de l'usine.
Et c'est ainsi que je pus tirer le portrait de pittoresques locotracteurs...et de bien d'autres
choses....





Athus. 1980. Locotracteur Hainaut-Sambre. © Photo Jacques Quoitin.




Athus. 1980. Locotracteur Hainaut-Sambre à la tâche. © Photo Jacques Quoitin.



Malgré sa petite taille , ce locotracteur (Type LDH 182/42  1958) pouvait assurer la
pousse d 'une petite vingtaine de wagons chargés.
Bien sûr , il prenait tout son temps.....





Athus. 1980. Arrivée de la HLD 5212. © Photo Jacques Quoitin.




Athus. Années 80. Convoi de tombereaux Eaos. © Photo Jacques Quoitin.











Athus. Locotracteur Moës. © Photo Jacques Quoitin.



Athus. Manœuvres. © Photo Jacques Quoitin.




Athus. Années 80. Locotracteur Moës de la Socogetra. © Photo Jacques Quoitin.



Assister aux évolutions du vieux Moës de la Socogetra.....

On le voit ci-dessus franchir le passage à niveau qui permet à la voie menant à
l'ancien crassier de croiser la route.
Il vient de prendre quelques wagons , dont un de la firme Engrais-Semaille.






Athus. Années 80. Manœuvres. © Photo Jacques Quoitin.





Athus. Années 80. © Photo Jacques Quoitin.





Athus. Années 80. Locotracteur Deutz. © Photo Jacques Quoitin.


On s'imaginerait aisément visitant un musée à ciel ouvert du locotracteur industriel....

Bien sûr , les années vont passer , les voies ferrées vont disparaître derrière les herbes
hautes ; les installations industrielles vont être démantelées , chacune à son tour ....

Et les locotracteurs vont vieillir , vieillir....




Athus. Octobre 1990. Loco Moës. © Jacques Quoitin.





Athus. Octobre 1990. Manœuvres. © Photo Jacques Quoitin.


L'agglomération a disparu ; les cheminées et  les hauts-fourneaux sont tombés.
Le TCA (Terminal Conteneurs Athusien) commence , lui , à se développer .





Athus. 1989. Une 84 en remorque sur l'Athus-Meuse....© Photo Jacques Quoitin.





Athus. 1989. La HLD 5217 s'engage sur la ligne 165. © Photo Jacques Quoitin.





Athus. 24 septembre 1993. Train de coke vide en route pour Ronet.
© Photo Jacques Quoitin.




Les trains en provenance de Belgique ne poursuivent pas leur route directement vers
le Luxembourg ou la France.
Ils effectuent systématiquement un rebroussement en gare d'Athus , ce qui , on le
verra plus tard , constitue une sacrée aubaine pour le photographe.

La modernisation de l'axe Athus-Meuse va s'accompagner d'une profonde modification
du tracé des voies.
La réalisation de ce qu'on va appeler la "courbe d'Aubange" va permettre d'expédier
directement les convois en provenance du Nord vers Rodange et le Grand-Duché.
Pour libérer le terrain nécessaire , mais aussi pour donner de l'espace au TCA en pleine
expansion , les voies de réception de l'ancienne usine d'Athus vont être déposées.




Athus. 5301 et train de coils.
On peut apercevoir à droite l'assise de l'ancienne voie du crassier.



Athus. 14 octobre 1994. Transport de voitures en provenance d'Athus. A l'avant-plan , la courbe d'Aubange.
© Photo Jacques Quoitin.




Athus. 12 mars 1996. Un convoi d'hydrocarbures derrière une double traction
mixte CFL-SNCB aborde la courbe d'Aubange en direction du Grand-Duché.
© Photo Jacques Quoitin.






Athus. 17 octobre 2003. 7340. © Photo Jacques Quoitin.




Athus. 12 mars 1996. Le TCA. © Photo Jacques Quoitin. 





Athus. 17 juin 2004. La 3017 CFL sur la boucle d'Aubange.
A l'avant-plan , la voie de la nouvelle boucle vers Longwy.
© Photo Jacques Quoitin.







Athus. Entre  Usine et  Gare.



Après s'être faufilée le long de  l'ancien site de déchargement de la MMRA , la
ligne Athus-Meuse , toujours à voie unique , poursuivait sa courbure vers le nord
et se raccordait à la ligne 167 , en provenance de Mont-Saint Martin (Longwy).





Athus. 24 septembre 1993. © Photo Jacques Quoitin.


Sur la photo précédente , on peut apercevoir successivement et de droite à
gauche : -la ligne Athus-Meuse.
              -la voie provenant de l'ex-faisceau de déchargement de l'usine.
              -la double voie (ligne 167) en provenance de Longwy et Rodange.
              -et , à gauche , l'ex-voie de la MMRA , utilisée pour desservir le TCA
               depuis la mise en service de ce dernier.

Cette image a été prise quelques jours avant la fermeture de la ligne vers Mt-Saint Martin
et le début des travaux de construction de la boucle d'Aubange.

Le transporteur aérien relant l'ancienne agglomération à l'usine ne figure plus sur cette
photo : il a été démantelé.




Athus. Années 80. Editions De Beukelaer-Léo.



Cette photo aérienne, accompagnée d' une note explicative , figure également sur  la
page "Genèse du projet" de ce même blog , dans le chapitre consacré à Athus.




Athus . 1989. 5209. © Photo Jacques Quoitin.




Athus. 0ctobre 1990. 5407. © Photo Jacques Quoitin.




Se poster à cet endroit permettait d'assister à un incessant ballet d'entrées en gare et
de sorties , après rebroussement ou remise en tête , d'un grande variété de matériel
moteur.





Athus. 1989. Retour vers Rodange de l'automotrice 251 des CFL .
© Photo Jacques Quoitin.





Athus. 1989. Couplage de BB 63.000 SNCF en route pour Longwy.
© Photo Jacques Quoitin.




Athus. 1989. Gros plan  sur la CC 14.156 SNCF.
© Photo Jacques Quoitin.





Athus. 1989. La 8421 assure la desserte du Terminal Conteneurs Athusien.
© Photo Jacques Quoitin.




Athus. 1988. 3608 CFL sur la ligne 167. © Photo Jacques Quoitin.





La Gare.



Athus est apparemment l'établissement le plus ancien de l'axe "Athus-Meuse"....
C'est la G.C.L. , Grande Compagnie du Luxembourg, qui inaugura cette gare
en 1862 , en même temps que la relation "Autelbas-Athus" qui fut complétée
en direction de la France dès l'année suivante.

Une ligne pour Pétange fut établie en 1874 à l'initiative du réseau luxembourgeois
privé "Prince Henri".

Le premier tronçon de l"Athus-Meuse" ne fut tracé qu'en 1876 , jusque Signeulx.
Il s'agissait ainsi de desservir les mines et établissements d'Halanzy et de Musson.
La ligne "Athus-Meuse" ne deviendra une liaison complète qu'à partir de 1899....


Bien qu'ayant perdu  beaucoup de son importance à la suite de la fermeture ,
quelques années plus tôt , de la MMRA , Athus , quand je l'ai visitée pour la
première fois , en 1980 , était encore une sacrée grande gare....

A ce moment , les autorails 43-44-45 reliaient encore Athus à Virton et Arlon.

Le "célèbre" plan IC-IR de 1984 devait bientôt mettre un terme à ce service.




Athus. 1980. BB 63.000 SNCF. © Photo Jacques Quoitin.




Athus. 1980. 5302 HLD. © Photo Jacques Quoitin.



Athus. 1982. 3602 CFL. Train de minerai de fer à destination d'Esch-Belval.
Une loco SNCB sert d'allège en queue de convoi. © Photo Jacques Quoitin.



Au début des années 80 , six trains de minerai de fer quittaient encore journellement le
terminal de la Stocatra à Anvers avec , pour destination ,  les hauts-fourneaux d'Esch-Belval
au Grand-Duché.
Amenés par une UM de Diesels SNCB , ils étaient reçus sur le faisceau A de la gare
d'Athus  et étaient ensuite repris par une locomotive des CFL.
Une locomotive SNCB était attelée à l'autre extrémité du train pour l'alléger.




Athus. 1982. 5404 en allège. © Photo Jacques Quoitin.



 Et ce  scénario se déroulait jour après jour....





Athus. 11 septembre 1986. 3606 CFL en route pour Esch-sur-Alzette. © Photo Jacques Quoitin.





Athus. 11 septembre 1986. La 5310 en allège. © Photo Jacques Quoitin.





Athus. 1986. 5207 en UM avec un autre 'Gros nez'. Train de coils.
© Photo Jacques Quoitin.


Suite à la modernisation systématique des GM des séries 52 et 53 , les opportunités de
pouvoir tirer le portrait d'un "Gros nez" , surtout "en double" , devenaient de plus en plus
rares.





Athus. 1988. 5204. © Photo Jacques Quoitin.






Athus. Années 80. La 5308 reprend une rame de minéraliers vides. © Photo Jacques Quoitin.






Athus. 11 septembre 1986.
BB 63882 SNCF en couplage et 5319 SNCB.
© Photo Jacques Quoitin.


Les installations d'Athus , fréquentées par une si grande variété d'engins moteurs , en
provenance de trois administrations ferroviaires , étaient source de fascination et , bien
sûr de plaisir , pour l'amateur.





Athus. Novembre 1989. 5407 au démarrage....© Photo Jacques Quoitin.




Athus. Novembre 1989. BB 12111 SNCF. © Photo Jacques Quoitin.





Athus. 1990. CC 14174 SNCF. © Photo Jacques Quoitin.



J'ai encore dans les oreilles le son si caractéristique des BB 12000 et des CC 14100
non seulement lors de leur démarrage , mais aussi au moment où elles "décollaient"
leur train.
Conçues au milieu des années 50 lors de l'électrification de l'artère Valencienne-Thionville
en 25.000 V 50 Hz ,  ces locomotives monophasées , surnommées "Fers à repasser",
embarquaient une technologie "lourde", avec groupes tournants ( transformateur
et moteur synchrone entraînant les génératrices principales) , moteurs de traction et ,
bien  sûr , un système de ventilation adapté.






Athus. 1989. La 3611 des CFL ramène d'Esch-sur-Alzette une rame de minéraliers vides.
© Photo Jacques Quoitin.



Les 20 locomotives de la série 3600 des CFL étaient identiques aux BB 12000 .
Livrées par l' Etat français en compensation des travaux de canalisation de la
Moselle pris en charge par le Grand-Duché , elles ont été les premières locomotives
électriques à pénétrer en  gare d'Athus !
Ce sont en effet les Chemins de Fer Luxembourgeois qui ont mis sous caténaire
une partie des installations  d'Athus , et ce , dès 1961....
La portion de ligne 167 entre Mont-Saint Martin et Athus n'a été électrifiée qu'à
partir de 1988.... et fermée en 1993....






Athus. Septembre 1991. Arrivée à Athus de la 3616 CFL. © Photo Jacques Quoitin.




Athus. Septembre 1991. 3616 CFL. © Photo Jacques Quoitin.



Contrairement à leurs sœurs de la SNCF , les 3600 n'ont jamais reçu les doubles
phares blanc et rouge jumelés.
Ce qui obligeait le conducteur a descendre de son engin pour ôter les caches de
couleur rouge .







Athus. Septembre 1991. 3616 CFL. © Photo Jacques Quoitin.



Et voilà !
Le conducteur regagne son poste de conduite. Avant de le quitter , il avait déjà
inversé ses pantos ; la 3616 est maintenant prête à prendre en remorque ce lourd
train de minerai.










Et elle vient à peine de quitter la gare qu'un nouveau train minéralier fait son entrée
sur la scène athusienne...
Après dételage , les 5306 et 5320  vont gagner Stockem et en revenir avec une rame
de plats porteurs de conteneurs.





Athus. Septembre 1991. 5320 et 5306 . Train de conteneurs. © Photo Jacques Quoitin.





Athus. Septembre 1991. 8427 à la manœuvre. © Photo Jacques Quoitin.




Athus. Septembre 1991. Portrait de la 204.004. © Photo Jacques Quoitin.



Conclusion : cette journée de septembre 1991 fut une belle journée .....

Et , durant les quelques années qui suivirent , les occasions d'ainsi se délecter  furent
encore nombreuses.





Athus. 1992. 5316 . Train d'engrais. © Photo Jacques Quoitin.



Le conducteur de la 5316 , je m'en souviens très bien , arborait une superbe casquette
semblable à celles que portaient les 'engineers' américains.
Il est vrai qu'à la tête de trois machines , il pouvait s'imaginer quelque part , de l'autre
côté de l'Atlantique.
Ici , il ne s'agissait sûrement pas d'une 'triple traction'.....





Athus. Novembre 1992. 1802 CFL au départ devant un train de minerai.
© Photo Jacques Quoitin.




Athus. Novembre 1992. 204.004. © Photo Jacques Quoitin.





Athus. Mars 1993. 3602 CFL. © Photo Jacques Quoitin.




Une belle 3600 , fraîchement repeinte.






Athus. 24 septembre 1993. BB 15000 SNCF. © Photo Jacques Quoitin.



24 Septembre 1993.
Dans quelques jours , ce sera terminé : on ne verra plus une BB 15000 faire son entrée
en gare d'Athus ; ni aucune autre locomotive française , d'ailleurs.

La ligne 167 en provenance de Longwy va être supprimée , après une existence de
130 ans.
C'est en effet le 10 janvier 1863 que des rails relièrent  pour la première fois Longwy
au restant de la planète , en passant par... la Belgique !
Longwy ne fut en effet desservie par la Compagnie Française de L'Est qu'en septembre
de la même année.

Les travaux de réalisation de la courbe d'Aubange , en effet , vont bientôt débuter ....






Athus. 14 octobre 1994. Vue générale des installations de la gare. © Photo Jacques Quoitin.





Athus. 1994. Automotrice 2014 des CFL. © Photo Jacques Quoitin.





Athus. 12 mars 1996. © Photo Jacques Quoitin.






Athus : une porte vers le Sud....





Athus. 1980. Le désert devant l'Usine.... © Photo Jacques Quoitin.



En 1980, deux ans seulement après la mise à mort de la MMRA , les premiers conteneurs
faisaient leur apparition sur l'ancien carreau de l'Usine.
Le TCA ( Terminal Conteneurs Athus(ien)) allait , en quelques années , prendre possession
du site et même  en déborder....





Athus. 1980. Vue vers le sud. © Photo Jacques Quoitin.




L'image ci-dessus aurait été plus explicite si je m'étais déporté un peu plus vers la droite
pour déclencher....
En effet , la bifurcation des lignes 167 et 171 se cache précisément derrière la longue
palissade qui sépare la cour de l'Usine des voies principales.
Tout à gauche , derrière les conteneurs  , on aperçoit un pont métallique jeté par-dessus
la ligne 171 .
Au centre de l'image , un second pont passe au-dessus de la ligne 167 .
Ces deux ouvrages permettent à la voie du crassier de croiser les rails qui mènent
à Pétange et à Longwy.
C'est par cet itinéraire que le laitier en fusion , déversé à la sortie des hauts-fourneaux
dans des wagons spéciaux , était acheminé au crassier avant d'être répandu sur les
flancs de ce dernier.







Athus. 1980. Stockage de minerai et agglomération.
© Photo Jacques Quoitin.





Rodange. Loco Cockerill n° 3  du Laminoir de Rodange manœuvrant des wagons chargés de ronds à béton..
© Photo Jacques Quoitin.




Dans le cadre de la mise sur pieds du PED (Pôle Européen de Développement)
chargé d'accompagner la reconversion des sites de Rodange , Athus et Longwy ,
d' importants travaux d'infrastructure furent entrepris en vue de rendre la région
plus attractive aux yeux d'éventuels investisseurs.
Et c'est ainsi que de nouvelles routes furent tracées afin d' améliorer la liaison de
l'ancien site des trois frontières avec le réseau autoroutier tout proche...
Un de ces artères enjambe d'ailleurs les voies ferrées entre Athus et Rodange et permet
ainsi , depuis un pont , d'avoir un point de vue intéressant sur les activités ferroviaires ,
et ce , des deux côtés  de la frontière.

L' Usine de Rodange  a , elle aussi , subi de lourds dommages en 1977-78 : perte
de ses hauts-fourneaux et aciérie , fermeture de la mine , etc....
Elle a cependant survécu grâce au maintien de ses activités de laminage : rails ,
rails à gorge , rails pour ponts roulants et divers aciers marchands ( ronds à béton, etc..).
Elle est maintenant intégrée au groupe Arcelor-Mittal.

C'est ainsi qu'on peut observer les évolutions de ses locotracteurs manœuvrant
des wagons de produits finis  sur les voies de l'usine et se livrant , sur la voie
de tiroir,  à de brèves incursions en territoire belge....






Rodange. Années 90. Loco Cockerill n° 15 de l'Usine de Rodange.
© Photo Jacques Quoitin.





Rodange. 1992. Couplage de locos Cockerill. © Photo Jacques Quoitin.





Athus. Novembre 1992. Couplage Cockerill. © Photo Jacques Quoitin.





Un couplage de locos Cockerill de Rodange manœuvre une rame de wagons sur  la
voie de tiroir .
A droite sur l'image , un vestige du passé : une culée du pont qui , à l'époque de la MMRA ,
supportait la voie d'accès au crassier ....





Athus. Novembre 1992. La 1802 CFL emmène un train de minerai de fer sur la ligne 171 en direction d' Esch-sur-Alzette.
© Photo Jacques Quoitin.




Rodange. 05 avril 1995.
L' automotrice CFL 2003 approche de la gare d'Athus. © Photo Jacques Quoitin.





Athus. 05 avril 1995. La 3604 des CFL longe le TCA avec un train de wagons plats en direction de Rodange.
© Photo Jacques Quoitin.


Pour installer la courbe d'Aubange , il a fallu faire de la place !
Non seulement déposer entièrement les voies de la L. 167 , mais aussi supprimer une
des voies de la L. 171 , comme on peut le voir ci-dessus.....et ci-dessous....





Athus. 1995. UM CFL avec train de minerai pour Esch-sur-Alzette. © Photo Jacques Quoitin.





Rodange. 17 juin 2004. Arrivée d'un train composé de voitures Wegmann tracté par la 3603.
© Photo Jacques Quoitin.





Athus. 17 juin 2004. Le même train , de retour vers Rodange. © Photo Jacques Quoitin.



Année après année , le Terminal Conteneurs d'Athus prend de l'ampleur....

Une nouvelle esplanade a été créée dans le triangle formé par les L. 165 , L. 171 et
la courbe d'Aubange ; on peut y voir un faisceau de voies de réception le long
desquelles évolue un tout nouveau portique de manutention mobile.




Rodange. 17 juin 2004. Loco 307 de l'usine de Rodange. © Photo Jacques Quoitin.




Faire et défaire , c'est toujours travailler....

2002 . Une petite dizaine d'années s'est écoulée depuis la fermeture et le démontage
de la ligne 167.
Et pourtant , elle va en partie renaître.
Une nouvelle liaison va en effet permettre de diriger directement vers Longuyon via
Longwy des convois de marchandises arrivés par l'Athus-Meuse.
Ces trains pourront ainsi rejoindre l'est de la France sans devoir traverser le Grand-Duché.






Athus. 22 octobre 2004. Le service ES électrifie la nouvelle ligne vers Longwy. © Photo Jacques Quoitin.




2016. Vu le succès croissant du Terminal Conteneurs Athus(ien) , il a été décidé de
mettre en place une voie devant relier ce dernier à Longwy ....

Comme quoi , l'histoire du nœud ferroviaire d'Athus et du chemin de fer au pays des
trois frontières ne semble pas près de se terminer.....


En ce qui me concerne , c'est le bout du voyage ....

Après 2004 , je ne suis plus venu à Athus qu'une seule fois.

Et j'ai cessé de rôder le long de l'Athus-Meuse...





















































8 commentaires:

  1. superbes photos (les textes aussi) .

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  2. WAOUWWW ! Quel merveilleux livre d'histoire, quelle splendides photos, et aussi une grande admiration pour la patience de Jacques, les escalades de rocher pour capturer ces splendides points de vue, et par tous les temps.Je sais de quoi je parle, j'ai modestement fait plus récemment quelques photos sur la ligne. Mais là, chapeau Jacques.

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  3. Superbe collection avec des atmosphères incroyables.
    Concernant la maisonette Nini, il y a fort à parie que ce soit une maisonnette de piqueur, l'ouvrier de la voie chargé de l'entretien d'une section de la voie et de ses abords (environs 5km). Vu le nombre d'ouvrages d'art et de talus sur cette section, il est probable que l'on ait prévu un piquer en plus de ceux de Gendron et de Houyet...

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  4. TRES BELLES PHOTOS...ET LATOUR ,c'est pour bientôt?

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  5. Bonjour,
    Quel reportage extraordinaire sur une ligne que j'adore, hélas né au début des années 80, je n'ai pas su profiter assez de l'Athus-Meuse à la grande époque.
    Vos photos son magnifiques et je ne cesse de les parcourir... tout celà aurait mérité un livre!
    Bravo et merci 1000 fois!
    Pierre-Yves

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  6. Formidable! Des photos magnifiques! J'adore déjà l'Atus-Meuse sous caténaire, mais les années 80-90 etaient encore 10x mieux ;-).

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  7. Bonjour Jacques,
    Magnifique reportage autant pour les photos que pour les commentaires qui m'ont faits revivre avec beaucoup de nostalgie une époque et une ligne ferroviaire fantastiques, mais hélas bien révolue: Merci infiniment!
    Didier Funken

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  8. Bonjour Jacques,
    Magnifique reportage autant pour les photos que pour les commentaires qui m'ont faits revivre avec beaucoup de nostalgie une époque et une ligne ferroviaire fantastiques, mais hélas bien révolue: Merci infiniment!
    Didier Funken

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