dimanche 22 novembre 2020

Chinawagen....

Chinawagen.... ???




Voici quelques mois , j'explorais virtuellement la belle collection de photos de
wagons belges que Monsieur Pim Van Gestel  expose si aimablement  sur le 
site Flickr.

Et , bien sûr , je voyais , en rêve , les  nouveaux modèles qu'on pourrait adjoindre 
à notre flotte , pardon , flottille , de wagons belges à l'échelle N....

Et soudain ,  un singulier tombereau a retenu mon attention.

Du genre "Gondola" ,  bords hauts , monté sur des bogies Diamond avec de  petites 
roues ,  échelons d'accès en barres pliées ,  renforts métalliques en tôle emboutie...  , 
le tout étant la signature apparente ( j'insiste sur ce terme...) d'une conception US.
Immatriculé en tant que wagon de particulier au nom de son propriétaire : les Usines
Gustave Boël à La Louvière.
Une particularité : les portes d'accès avaient été condamnées et remplacées par de
simples tôles.
Le wagon était vraisemblablement destiné au transport de mitraille : chargement et
déchargement à l'électro-aimant ou au grappin (moins certain , les parois ne portant 
pas les traces laissées habituellement par ce genre d'engin).





Collectie Fernand Maes MSC De Kempen / Pim Van Gestel sur Flickr.



Collectie Fernand Maes MSC De Kempen / Pim Van Gestel sur Flickr.



Il m'a immédiatement fait penser à un wagon dont j'avais possédé  un exemplaire
au début de mes aventures modélistiques .




Wagon Ealmo 106 (Fleischmann 8282). © Photo Jacques Quoitin.




Il s'agissait d' un tombereau à bogies de marque Fleischmann , sensé ( je pèse
mon mot...) évoquer un Ealmo 106 de la DB.
Ne m'intéressant plus qu'au matériel belge , j' avais très vite revendu ce véhicule
que je trouvais de plus particulièrement laid , sans vraiment pouvoir objectiver
mes impressions......



Rendez-vous avec l'Histoire....


Aiguillonné par la curiosité , j'ai entamé quelques recherches ; j'ai constaté que
Fleischmann avait tenté (je pèse encore mes mots...) d'évoquer un wagon classé
d'abord dans le type OO Saarbrücken  avant d'être versé  dans  la série OO 40
pour finir , enfin ,  renommé Ealmo 106 dans le cadre de l'UIC..

En poussant plus loin mes investigations , en introduisant , par exemple , la donnée : 
"Offener Güterwagen Ealmo 106 " ou encore " Hochbordwagen Ealmo 106" , 
(question de voir ce que pourraient bien raconter les amateurs  d'outre-Rhin sur leurs
forums) ,  j'ai découvert que ces Ealmo auraient une origine belge ....

Le site allemand "Drehscheibe Online" , par exemple , renvoie au  forum historique 
suédois "Järnvägshistoriskt Forum" qui lui-même met en ligne des documents de 
la Reichsbahn concernant ces fameux OO 40.

Tout cela se trouve même confirmé sur des sites russes ...


Ces commentaires en langues diverses  sont illustrés d'images représentant un wagon
très ressemblant au "Boël" , mais équipé d'un attelage automatique de type US et , par
conséquent , dépourvu de tampons.




Plan d'un wagon construit par les ACF (Ateliers de Construction de Familleureux).



Les intervenants des forums s'appuient aussi sur des documents de la Reichsbahn.
On peut y lire que six cents  wagons à bogies ( 200 couverts et 400 tombereaux ) ,
construits en Belgique pour le compte de chemins de fer chinois en 1937 n'ont pu 
être livrés à leur destinataire suite à l'agression japonaise et se trouvaient encore
sur notre territoire lors de l'invasion allemande.
Les Allemands leur ont donné le nom de  "Chinawagen"et se sont bien vite chargés 
de leur trouver une utilité....







Une partie de l'effectif des tombereaux (170 ex.) fut attribuée à la Suède , restée
neutre dans le conflit , mais demeurée pour le Reich le plus important fournisseur
en fer et aciers spéciaux .
Ces véhicules de 40 tonnes de charge devaient y servir au transport de minerai...




Wagon suédois  Ib 4483.

Construit par les ACF et livré au Bergslagernas Järnvägssällskap en 1939. Il s'agit donc ici d'un tombereau
 livré par l'entreprise belge avant l'invasion allemande de la  Belgique et qui
n'est donc pas concerné par les documents de la Reichsbahn repris ci-dessus.

Sa charge initiale de 40 T a été ultérieurement portée à 50 T.
Ses parois latérales ont aussi subi des modifications.



Ces wagons furent modifiés ; l'attelage central automatique fit place à un attelage
à vis et des tampons classiques furent installés.

Le solde des tombereaux, soient 230 véhicules , fut pris en écritures par la Reichsbahn.
Ces wagons , circulant en Allemagne par rames homogènes , conservèrent leur attelage 
automatique.
Quelques exemplaires virent une de leur extrémité transformée de façon à pouvoir
être accouplés à des véhicules équipés d'attelages traditionnels.
Certains furent aussi pourvus d'une plate-forme de serre-frein.






Drehscheibe Online Foren.




Drehscheibe Online Foren.



Drehscheibe Online Foren.






Document de la Reichsbahn . Situation des commandes de wagons.
Kopie aus dem Bundesarchiv. Järnvägshistoriskt Forum.




Sur le document qui précède , on peut voir que les fournisseurs des "Chinawagen" 
découverts par les Allemands lors de leur arrivée en Belgique , sont les "Ateliers 
Métallurgiques de Nivelles" , "Baume et Marpent" et "La Brugeoise". (Colonne 8).

Curieusement , on ne trouve aucune mention des "Ateliers de Construction de Familleureux"
(ACF) alors que le plan illustré plus haut les mentionne...

L'explication est  la suivante : dans les années trente , ACF a réalisé plusieurs séries de
ces wagons pour différentes compagnies chinoises.
Une commande  , par exemple , ne pût être  expédiée en Chine et 114 wagons furent 
ainsi vendus par les  ACF aux chemins de fer suédois en 1939 :
  -57 wagons pour les SJ (Chemins de Fer Suédois).
  -57 wagons pour le Bergslagernas Järnvägssällskap (société privée concurrente).




Wagon construit par les ACF pour la Chine et livré au Bergslagernas Järnvägssällskap
( compagnie privée concurrente des SJ ) en 1939.



(Pour atterrir dans le forum suédois et accéder à  cette photo , j'ai simplement introduit
une traduction Google de "Wagon chinois de 40 Tonnes" :  " 40 Ton kinesisk vagn ".
Rien de plus simple....)

De nombreux sites suédois sont consacrés à ces wagons "chinois".

On y montre des contrats de commande de ces wagons auprès de l'industrie belge :
les prix de l'époque , les modifications à appliquer pour les rendre utilisables sur le
réseau suédois ,  notamment , les changements de système d'attelage.


















Quelques intéressantes photos de détails aussi , comme , par exemple celle-ci , qui 
montre bien la poutre centrale soutenant le châssis et la timonerie de frein.











Et d' autres  images , encore , illustrant des wagons transformés pour le transport du 
coke , et même du bois de chauffage.....























En Belgique....


Le hasard m'a aussi fait découvrir des informations concernant ces  wagons à bogies
de 40 T ainsi que d'autres "Chinawagen" que ceux mentionnés dans les archives 
allemandes, wagons produits et exportés pour leur compte par des fabricants belges.

Les archives du Saicom ( Sauvegarde des Archives Industrielles du Couchant de
Mons ) sont une mine de renseignements pour qui s'intéresse à l'industrie wallonne
et à la production de matériel de chemins de fer pour le monde entier....
On peut y découvrir quelques photos d'usine de wagons de 40 tonnes  identiques
produits par les ACF (Ateliers de Construction de Familleureux) :
Les références (ACF 93 , etc...) correspondent aux numéros des photos dans les archives.



         - ACF 93  : wagon de 40 tonnes pour le "Chineese Engineering and Mining Cy" (Kaiping).




Archives du Saicom.












        - ACF 237: wagon de 40 tonnes pour les "Chemins de Fer de Lung-Haï".



Archives du Saicom.











        - ACF 280: wagon de 40 tonnes pour les "Chemins de Fer du Gouvernement Chinois".



Archives du Saicom.










        - ACF 329: wagon de 40 tonnes pour "Bergslager nas Järnvägsaktiebolag Verkeställande
                           Direktören " à Goteborg.
Archives du Saicom.


















Une autre source ...
Le "Musée de la Porte" , à Tubize , consacré au patrimoine industriel de cette région ,
a exhumé un album photographique des Ateliers Métallurgiques de Nivelles , datant
de 1938.
Et que peut-on y voir ?
Un frère ou un cousin de notre wagon produit en trois séries de 1926 à 1936 pour
les "Chemins de Fer de l'Etat Chinois ".



"Musée de la Porte".
Archives des "Ateliers Métallurgiques de Nivelles".





Et notre wagon Boël ???


Pour être franc , (et prudent...) , je ne vais me risquer à aucune hypothèse.
Je ne suis pas historien du chemin de Fer ; je suis juste un modéliste qui
aime comprendre les choses....
Ce tombereau a peut-être été tout simplement commandé par les Usines Boël
à un constructeur belge ; il peut aussi avoir été acheté en tant qu'occasion ...
Apparemment , il y a une forte ressemblance entre les "China" et les "Boël".
Sur une des  photos de ces derniers un chiffre est bien visible au milieu de
la partie basse de la caisse : 9,980 mètres.
Renseignement pris sur le site "Tassignon" , ce chiffre est sensé exprimer la 
distance entre les pivots de bogies.
Sur les plans des Chinawagen , cette distance est de 8,300 mètres.
Le "Boël" serait donc plus long....
Une autre source de renseignements affirme que ce chiffre de 9,980 mètres
représente la distance entre les essieux extrêmes du tombereau.
Ce serait d'ailleurs bien plus logique concernant un wagon destiné à être
utilisé dans un milieu industriel  , à être viré sur des plaques tournantes
d'atelier , par exemple....

Et là , tout colle !
Revenons en effet au plan du Chinawagen . L'empattement des bogies est 
de 1,680 mètres.
La distance entre le pivot de bogie et l'axe de la roue est donc de 1,680
divisé par 2 , soit 0,840 mètres.
Calculons la distance entre les essieux extrêmes : on ajoute deux fois 0,840
mètres à 8,300 mètres et on obtient.....9,980 mètres . Bingo !

Notre Boël pourrait très bien être un Chinawagen , fabriqué pour la Chine , 
jamais livré et racheté en Belgique.

Floris Dilz , dont j'admire sans limites les réalisations , expose sur sa galerie 
Flickr des schémas anciens d' "Espérance-Longdoz".






Collectie Floris Dilz.





On peut y voir des schémas de wagons parmi lesquels on identifie un "Wagon 
tombereau Nivelles (Chine) 40t"....surmonté d'un barre faîtière.

Entre les parenthèses , on peut lire "Chine"....

Si  "Espérance-Longdoz" a acheté des Chinawagen non livrés à leur premier destinataire , 
pourquoi les établissements Boël n'auraient-ils pas fait de même ????....




Le wagon Fleischmann..... Quid ???


Curieusement ,  en effectuant toutes ces recherches sur le net , je n'ai trouvé aucune
photo d'un wagon réel qui ressemblât vraiment au modèle Fleischmann !!!!

J'en suis donc venu à me demander si ce wagon 8282  n'est pas tout simplement 
fantaisiste....

Quand on le regarde bien , on est d'abord frappé par ses énormes roues .
Et cette impression n'est pas seulement due aux larges boudins qui les garnissent ;
ces roues sont simplement aux dimensions normales alors que  le diamètre des roues
du wagon réel n'est de 840 mm .
Sous le châssis du Fleischmann , les bogies sont des Bettendorf  alors qu'on devrait
y trouver  des Diamond.
Aucune trace de la poutre centrale destinée à soutenir le châssis .
Par contre , des renforts sont bien présents sous les longerons extérieurs du tombereau
et achèvent de défigurer ce dernier.
A croire que le dessinateur de la firme Fleischmann n'a eu accès qu'à un plan en
élévation....
Les renforts de caisse ne correspondent pas au prototype : on doit trouver ici des
éléments en tôle emboutie rivés sur les parois .

Bref , rien n'est conforme...



Essai de transformation du 8282 Fleischmann 
en wagon Boël.


J'ai bien entendu fait part de ces quelques découvertes à mes amis N'istes du RMM.
Et l'idée nous est venue de tenter de rendre le wagon Fleischmann plus ressemblant 
à son prototype et aussi , bien sûr , au wagon Boël .

La tâche n'est malheureusement pas simple et va concerner tant la caisse que le châssis 
et les bogies.



1. LE MATERIEL NECESSAIRE.



-Un wagon Fleischmann n° 8282.
-De la carte plastique de 0,3 mm d'épaisseur (Schleiper).
-De la carte plastique de 0,18 mm d'épaisseur (Evergreen......
-Du tube en butyrate de Ø 3,2mm (Schleiper).
-Une paire de bogies Archbar Diamond Micro-Trains (Micro-modèles 
  Réf: 489-302000).
-Un tube laiton de Ø 4,0 mm x 0,3 mm. (Micro-modèles Réf : Tublaiton-04 x 0,3).
-Une plaque de photo-découpe Didier Delfosse.
-Une poutre de renfort central en impression 3D (Didier Delfosse).
-Des cadres porte-étiquettes de la firme Kuswa Modellbau. Réf : nf 200.
-Du fil maillechort de Ø 0,2 mm (Albion Alloys NSR 1 M).
-Du fil maillechort de Ø 0,3 mm (Micro-modèles Réf : Rondmaillech-300 x 0,3 mm).
-De la colle pour plastique.
-De la colle cyano-acrylate.
-De la colle époxy à deux composants.
-Etc...



2. DEMONTAGE DU TOMBEREAU.



Détacher les bogies du châssis.










Les petits pivots qui maintiennent les bogies attachés au châssis sont  ôtés 
en les détachant  à l'aide d'un pince (celle que j'ai utilisée  possède des sortes 
d'ergots à l'extrémité des becs).


Le châssis de ce wagon n'est pas fixé sous la caisse par des vis , mais par deux 
lignes de points de colle situées tout le long des bords .
Pour le détacher , il suffit d'introduire un outil plat et tranchant (ici , un ciseau 
X-Acto) dans l'interstice situé entre la caisse et la traverse de tamponnement et 
de le pousser alternativement vers la gauche et vers la droite pour sectionner 
les liaisons .










On effectue ensuite la même opération à l'autre extrémité du tombereau et voilà
le châssis bientôt séparé de la caisse.





Le wagon est démonté.
On peut voir sur les bords du châssis et sur la face inférieure de la caisse
les alignements de points de colle qui les soudent l'un sur l'autre.



3. LE CHÂSSIS.


Une remarque préliminaire ...

Je ne m'en suis rendu compte qu'après avoir tout terminé : les pivots de bogies
du wagon Fleischmann  sont situés trop près des extrémités du wagon .
Il suffit de comparer avec les photos en élévation du Boël ou des wagons allemands 
que l'on peut bien voir de profil sur les images précédentes.
Bref , les bogies sont trop écartés...
J'ignore encore si je remédierai à cette situation....

Bon, retournons  à nos travaux...

Première opération : supprimer les disgracieux renforts situés sous les longerons 
extérieurs.
Cela peut se faire de diverses manières ( pince coupante pour matière plastique ,
lime , scie fine...).
J'ai opté pour un travail à la fraiseuse , facile , rapide et net.
Il va cependant falloir veiller à la parfaite horizontalité du châssis dans l'étau.
Un petit tasseau de bois tendre , de même largeur que le châssis , et d'une hauteur
légèrement inférieure à celle des mors de l'étau est confectionné , bien dressé à la
fraiseuse. 
Il soutiendra la pièce pendant l'ouvrage.         








Et Maintenant , une poutre centrale !
J'avais prévu de les confectionner en plasticard . Mais Didier  a  proposé de 
les imprimer en 3D.

Tout cela se passe au cours du mois de mars 2020 , en plein confinement.

J'ai donc pris les mesures nécessaires sur le châssis et j'ai imaginé l'aspect que 
pouvait revêtir cet équipement.
Je dois préciser ici que , à ce moment , je ne disposais pas de la photo du dessous
du wagon réel , ce qui fait que la réalité ne sera pas respectée...
J' ai couché sur papier un dessin aussi précis que possible et  je l'ai expédié par 
mail à Didier.
Quelques jours après , le facteur déposait chez moi une enveloppe matelassée
contenant les fameuses poutres !!
Après ébavurage et ponçage , elles se mettaient parfaitement en place sous le
châssis , en épousant les divers renforts , s'insérant entre eux.

Pour faire plus simple , nous avions aussi décidé de munir cette poutre de deux
appendices latéraux destinés à recevoir les axes de volants de frein.




Les poutres centrales.






Ebavurage et ponçage.




La partie visible de la poutre est de très belle facture .
Le travail de préparation se limitera donc à ôter , sur l'autre face , les restes des 
piliers supportant la pièce au cours de l'impression . 
Un léger ponçage suivra pour donner un peu de rugosité à la matière de la
face destinée à être collée.




Percement du conduit destiné au tube de laiton de Ø 0,5 mm.





Des puits de Ø 0,5 mm ont été , lors de l'impression , ménagés dans la pièce qui 
va supporter l'axe de volant de frein.
Bien qu'ayant été dessinés aux bonnes dimensions , ces puits , durant le processus 
de l'impression 3D, ont eu une fâcheuse tendance à se combler.
C'est ainsi qu'il est a été nécessaire de les re-percer  au Ø 0,5 mm.

Avec beaucoup de prudence !!! : les petites pièces imprimées en résine ont tendance 
à  se montrer fragiles.






Mise en place du tube de laiton.



Le tube de laiton est ensuite introduit dans son logement et tronçonné à la longueur
désirée.
C'est dans ce tube que sera introduit l'axe du volant de frein.




Mise en place de la poutre sous le châssis.



La poutre est fixée sous le châssis au moyen d'un colle rapide à deux composants. 




Les volants de frein .




Les volants de frein  sont soudés sur un rond de maillechort de Ø 0,3 mm .
Une couche d'apprêt , une couche de peinture jaune , et les voici parés pour
la mise en place qui ne se fera qu'après ré-assemblage du tombereau.




4. LA CAISSE.



Les "pointes diamant" des portes du tombereau doivent disparaître .
Le wagon est maintenu dans l'étau par deux petits blocs de bois . Celui qui est 
inséré dans le bac du wagon a été parfaitement ajusté en largeur .
Leur fonction : maintenir la caisse dans l'étau sans dégâts et empêcher la paroi du
wagon de s' affaisser au passage de l'outil , ce qui compromettrait la régularité du 
fraisage.




Fraisage des "pointes diamants" .








Les renforts de caisse sont arasés . J'utilise comme outil des mini-ciseaux X-Acto  
bien  affutés , un micro-ciseau et un jeu de petites limes. 
Il n'est pas indispensable d'arriver à une surface parfaitement lisse : les traces 
subsistantes seront dissimulées sous  les nouveaux renforts.





Le fraisage des portes a réduit l'épaisseur de ces dernières à 0,3 mm.
Il s'agit maintenant de les renforcer et , surtout , de faire en sorte que l'épaisseur
de la paroi du wagon soit uniforme sur toute sa longueur.
Des "tôles" sont découpées dans de la feuille plastique de  0,3 mm d'épaisseur et
ajustées de façon à s'intercaler parfaitement dans l'espace qui leur est destiné.
Après mise en place , on colle une seconde "tôle" de 0,18 mm d'épaisseur  sur la
première en faisant coïncider son bord inférieur avec le bord inférieur des autres 
tôles du tombereau , de façon à obtenir le même décalage.
J'ai découpé ces tôles en leur laissant un certaine marge en hauteur.
L'excédent sera supprimé par après.

 


Les "tôles" remplaçant les portes vues après leur mise en place.
Il ne restera plus qu'à en supprimer ce qui excède la hauteur du wagon .



L ' excédent au-dessus de la lisse est supprimé à la pince Tamiya ( ou de toutes les façons
que vous pouvez imaginer).







La lisse supérieure du tombereau s'interrompt au droit des anciennes portes.
J'avais dans un premier temps envisagé de compléter ces vides par de petites
languettes de plastique , mais , après réflexion , j'ai préféré confectionner de 
toutes nouvelles lisses pour le tombereau. 
Les anciennes lisses sont enlevées par ponçage bien à plat sur une feuille de papier
émeri  grain 600.
Pour un résultat régulier , après une dizaine de va-et-vient , je change le sens
du ponçage.
Il s'agit aussi de ne pas aller trop loin ! Il est impératif de contrôler régulièrement 
et visuellement la progression du travail. 









Travailler bien à plat.....



Et contrôler souvent....
De droite à gauche , les progrès du ponçage des lisses.




De nouvelles lisses sont découpées dans une feuille de plastique de 0,3 mm d'épaisseur.
Elles ont une largeur de 1,3 mm et sont simplement mises en place à la colle pour
matière plastique. 










Aux quatre coins du tombereau , les angles formés par les lisses sont renforcés
par des pièces en forme de 'L'.
Leur confection est des plus  simples : il suffit de découper, dans du plastique de 
0,15 mm d'épaisseur , des petits carrés de  2,0 x  2,0 millimètres qu'on colle 
sur les quatre angles formés par les lisses .
Après séchage , on sectionne ce qui dépasse vers l'intérieur et on finit à la lime.























C'est maintenant que va intervenir la plaque photo-découpée que  Didier a dessinée 
en faisant confiance aux dessins préliminaires que je lui ai confiés......
Cette plaque est  un prototype , et , comme tous les prototypes , sa fonction est de 
mettre à jour les erreurs de conception....
Et il y en a quelques-unes , et le responsable , c'est moi....









Qu' y trouve-t'on ?



-Deux séries de neuf renforts métalliques accompagnés de leur plaque de base garnie
 de rivets.
-Deux renforts de parois d'extrémité du tombereau accompagnés , eux-aussi ,  de leur
 base.
-Deux volants de frein destinés à être soudés sur un fil de maillechort de Ø  0,3  mm.


Chaque renfort est pourvu de trois petits tenons destinés à être engagés dans les
fentes correspondantes de la plaque de base.
Le tenon du centre sert uniquement à bien aligner le renfort sur la base . Sa longueur 
étant de 0,2 mm , il ne dépasse pas de l'arrière de celle-ci.
Les tenons d'extrémité , par contre , sont plus longs .  De ce fait , ils ressortent de
la plaque de base. Et c'est cette portion qui dépasse qui servira à arrimer l'ensemble
dans la paroi du tombereau.
Une fois le renfort installé dans la plaque de base par ses tenons , il suffirait , pour 
verrouiller le tout , d'effectuer , à la pince , un mouvement de  torsion du tenon à 
90 degrés pour l'empêcher de sortir son logement.
Lors de mes premiers essais , il s'est cependant avéré impossible de faire rentrer 
les tenons dans les fentes de la plaque de base.
L'ajustement des pièces était un chouia trop serré !
Il sera remédié à cela lors des productions ultérieures.
Elargir la fente étant impossible , (aucune lime n'étant assez fine...) , je me suis résolu
à simplement remplacer la fente par un trou de Ø 0,5....
Il devenait alors impossible de fixer les tenons par simple torsion , et j'ai bien dû
passer du temps à souder les renforts sur leurs bases..... 









On se sert de la plaque de base des renforts comme gabarit de percement.









J'ai percé les trous dans les parois du wagon au  Ø 0,5mm. (J'aurais préféré 0,4 mm ,
mais j'avais cassé les derniers forets de cette taille...)











Les renforts , fixés à l'aide de colle rapide , garnissent maintenant les flancs et les 
dossiers du tombereau.
Pour renforcer son look  , on va le munir d' échelons métalliques. 








Du rond de maillechort de Ø 0,2 mm est mis en forme à l'aide d'un gabarit de pliage
des plus ingénieux , imaginé et produit par notre indispensable Didier Delfosse...






Gabarit de pliage Didier Delfosse.








Le tombereau chinois , équipé de son accastillage et désormais prêt à recevoir la couche d'apprêt.









Une couche d'apprêt est appliquée à l'aide d'une bombe aérosol pour carrosserie.
Cette étape permet de mettre en évidence les défauts de surface que l'on fait
disparaître au pinceau à fibres de verre.





Les porte-étiquettes de Kuswa Modellbau.




Zut ! Un oubli !
Le wagon Fleischmann est dépourvu de cadres porte-étiquettes ! 
Heureusement , Kuswa Modellbau a tout prévu.
Je dispose d'une plaque photo-découpée de cette firme ; cette plaque , je l'ai ,
dès l'achat , recouverte d'une couche d'apprêt de couleur grise.
Il me suffit donc , chaque fois que cela s'avère nécessaire , de prélever , selon 
mes besoins , dans cette réserve bien pratique.









La peinture rouge-wagon définitive , maintenant...
Monsieur Pim Van Gestel donne sa recette sur Flickr .
Eh bien , sortons l'aérographe et essayons !




5. LES BOGIES.


Remplacer les bogies....

Et d'abord , partir à la recherche de bogies Diamond compatibles avec notre "Boël"...

La firme "Micro-modèles" de Strasbourg a , dans son catalogue , des bogies de la
marque "Micro-trains" qui semblent  convenir.

Heureuse surprise , ces bogies s'adaptent parfaitement sous le tombereau , le diamètre 
de l'orifice de la traverse correspondant à celui du  Bettendorf d'origine .
Toutefois , un problème se manifeste : la caisse , une fois montée sur les bogies Diamond , 
apparaît manifestement trop basse par rapport au rail.

Pour résoudre ce problème , je vais envisager de combiner entre eux les bogies 
Micro-trains et le timon d'attelage récupéré sur le Bettendorf de façon à ce que la 
hauteur du wagon par rapport au rail rende possible l'accouplement avec les autres 
véhicules .
Il faut aussi , enfin , que l'aspect général du tombereau soit respecté.

Je procéderai donc par essais successifs.

Et , tant qu'on est occupé à chipoter , continuons à chipoter !









Les bogies Bettendorf d'origine sont débarrassés de leurs cadres latéraux .
On récupère les timons d'attelage.






Fraisage de la face inférieure du timon d'attelage.




La face inférieure du timon d'attelage est fraisée de façon à réduire son épaisseur 
à 0,85 mm , sur une longueur qui correspond aux dimensions extérieures de la traverse du 
bogie.






Fraisage de la face supérieure de la traverse du bogie.




La partie centrale de la face supérieure de la traverse du bogie Micro-trains est 
fraisée à 1,05 mm d'épaisseur.
Un petit bloc de bois a été préparé de manière à maintenir le bogie bien horizontal.

Le timon d'attelage va maintenant être rendu solidaire du bogie.
Ces deux pièces sont constituées d'une matière plastique particulièrement
réfractaires aux colles et solvants.
J'ai donc imaginé de les unir autour d'une petite bague de laiton qui permettra 
de bien les aligner tout en améliorant  la solidité de l'ensemble.

Je pars d'un tube de laiton de  Ø 4,0mm et d'épaisseur de paroi 0,3 mm . La lumière
de ce tube est donc d'un diamètre de 3,4 mm.
C'est trop peu , il me faut du 3,7 mm. Il va falloir ré-aléser le tube.
Je commande à cet effet , chez Micro-modèles , un foret de 3,7 mm.
Examen au déballage : tout à l'air O.K. Les chiffres 3,7 sont bien estampillés sur
la queue . Ils n'ont pas fait d'erreur.
A l'usage , cependant , je constate que ....
Le pieds-à-coulisse , vite !
Et là , stupeur , de la tête à la queue , j'ai affaire à un foret de 3,6mm.
Petit courriel à Micro-modèles .....
Réponse : oui, d'accord , mais , si vous voulez vraiment des forets de précision , 
c'est (beaucoup) plus cher.
On croit rêver ! 
Sur une série de forets de 3,0 mm à 3,9 mm , il suffirait donc de n'en tailler
que 5 qui compteraient chacun pour deux valeurs , ou , pourquoi pas , trois 
qui compteraient chacun pour trois valeurs....




Ré-alésage du tube au tour.



La précision n'est plus de mise , passons donc aux grands moyens : la lime "queue-de-rat"
à gros grain !
Ça arrache !





Ré-alésage du tube à la 'queue-de-rat' à gros grain...






Tournage du tube pour le ramener à Ø 3,85.



Mon petit tour-jouet-bien-utile  me permet ensuite de faire descendre le diamètre 
extérieur du tube à 3,85 mm.
Il ne me reste plus qu'à découper de petits segments de 1,9 mm de longueur.
Ma bague de renfort est ainsi prête à être enfilée dans les orifices correspondants
du bogie et du timon d'attelage. Si ça serre , on joue un peu de la lime ronde ,
très prudemment.
Le collage se fait à la colle rapide en gel.
Sur l'image qui suit , les petites bagues de laiton sont bien visibles au niveau du 
pivot des bogies.







Le châssis et les bogies sont ensuite bombés à l' "Oxyde Red" Tamiya avant d'être
"weathered".
Le wagon est remonté et on procède aux essais en ligne.

Les marquages sont en cours de réalisation et je ne manquerai pas de les illustrer pour
terminer cet article.









Ah ! J'oubliais le plus important : une cargaison de ferrailles !








Un petit retour en arrière.....

J'ai signalé au début de cet article que les pivots des bogies du tombereau Fleischmann 
étaient sur-écartés .
De plus , j'ai constaté que j'avais omis de remplacer les marche-pieds de ce wagon par
des modèles plus conformes au prototype...
Allez , un peu de courage , il faut corriger cela....

J'ai déniché , dans l'assortiment des  établissements Schleiper , du tube en butyrate dont
la diamètre est identique à celui de l'axe de bogies du Fleischmann : 3,2 mm....
Il suffit donc de percer un trou de même diamètre, au bon emplacement , dans le châssis 
du wagon.
Le butyrate se colle , (c'est du moins ce que j'ai lu) , au moyen des mêmes solvants que 
ceux utilisés pour le polystyrène.
J'ai donc procédé à un essai avec de la Faller expert , et  n'ai pas été convaincu. 
J'ai préféré me fier à de la colle époxy à deux composants pour sceller le segment de 
tube dans le châssis.



Pour ce qui est des marche-pieds , je les ai confectionnés à partir de morceaux 
d'éléments photo-découpés , en épaisseur de 0,4 mm , qui se trouvaient dans ma
"boîte à brols".... 

























Wagon Boël 507720




Wagon Boël 507728.


A suivre.....





1 commentaire:

  1. Trouver les mots...
    trouver des mots, des mots qui expriment bien mon ressenti... c'est sans doute aussi difficile que trouver des documents ?
    On va faire court en disant que c'est remarquable.
    Une démarche, une enquête remarquable. Le sujet est cerné, en prime on se rend bien compte de l'importance qu'avait le secteur de la construction ferroviaire en Belgique.
    Et dire que maintenant c'est le désert...
    Quant au travail... modifications minutieuses pour aboutir à une construction bien léchée et même pourléchée du modèle, mais ça on en a l'habitude.
    Que dire ?
    Ah oui, merci de publier ça.

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